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Choux de Siam
25 août 2011

En rupture de banc

En rupture de banc, en rupture de ban; orthographe.

  • Jack n'avait pas que le côté « Peace and Love » de Lennon. Comme Lennon, c'était un rebelle en rupture de banc avec l'ordre établi et déterminé à faire de la politique autrement [...]
    (Nathalie Petrowski, dans La Presse du 24 août 2011.)

Contrairement à ce que semble croire la chroniqueuse, la locution en rupture de ban – et non de banc – n'a rien à voir avec le karaté. Être en rupture de ban, au sens propre, c'est « enfreindre le jugement de bannissement, en parlant d'un interdit de séjour » (Petit Robert); au sens figuré, c'est « avoir brisé avec les contraintes imposées par son milieu social » (Lexis) :

L'avocat concluait en suppliant le jury et la cour, si l'identité de Jean Valjean leur paraissait évidente, de lui appliquer les peines de police qui s'adressent au condamné en rupture de ban, et non le châtiment épouvantable qui frappe le forçat récidiviste. (Hugo, dans le Trésor de la langue française informatisé; l'expression est employée ici au sens propre.)

Être en rupture de ban avec la société, le monde, la famille. (Trésor.)

Des lycéens en rupture de ban. (Petit Robert.)

J'étais un fils de famille en rupture de ban, un polisson, un mauvais drôle. (Daudet, dans le Lexis.)

Il fallait écrire :

Comme Lennon, c'était un rebelle en rupture de ban avec l'ordre établi...

Line Gingras
Québec

« Jack et John » : http://www.cyberpresse.ca/chroniqueurs/nathalie-petrowski/201108/24/01-4428418-jack-et-john.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B13b_nathalie-petrowski_3279_section_POS1

Merci de votre visite. Une question? Je serai heureuse d'y répondre, dans la mesure de ma disponibilité. Voir la rubrique « Contactez l'auteur », dans la colonne de droite.

16 novembre 2011

L'unilinguisme de qui, de quoi?

Antécédent du pronom relatif; grammaire française; syntaxe du français.

  • Malgré cela, la langue de travail en interne y est toujours demeurée le français. C'est d'ailleurs l'engagement qu'avait pris l'anglophone Michael Sabia en étant nommé à sa direction.... jusqu'à ce qu'il autorise l'embauche de deux vice-présidents anglophones au sein de la filiale immobilière Ivanhoé Cambrige, dont l'unilinguisme contraint un certain nombre d'employés à devoir communiquer et travailler en anglais.
    (Bernard Descôteaux, dans Le Devoir du 16 novembre 2011.)

Prendre un engagement est une action ponctuelle, qui ne peut donc pas durer jusqu'à ce qu'il se passe quelque chose qui y mette fin.

Si une situation contraint des employés à faire quelque chose, il va de soi qu'ils doivent le faire.

Le pronom relatif doit renvoyer sans équivoque à son antécédent. Ce n'est pas le cas dans l'exemple ci-dessus : la construction de la phrase laisse entendre que la filiale immobilière Ivanhoé Cambridge fonctionne uniquement en anglais, alors que le contexte nous apprend que c'est un certain nombre d'employés qui doivent travailler en anglais, à cause de l'unilinguisme de deux vice-présidents anglophones. Il fallait rapprocher dont et son véritable antécédent :

Malgré cela, la langue de travail en interne y est toujours demeurée le français. C'est d'ailleurs l'engagement qu'avait pris l'anglophone Michael Sabia en étant nommé à sa direction, et qu'il avait tenu jusqu'à ce qu'il autorise l'embauche, au sein de la filiale immobilière Ivanhoé Cambridge, de deux vice-présidents anglophones dont l'unilinguisme contraint un certain nombre d'employés à devoir communiquer et à travailler en anglais.

Line Gingras
Québec

« Langue française – Le glissement » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/336141/langue-francaise-le-glissement

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21 novembre 2011

La retraite ou l'âge de la retraite

  • José a vu son salaire réduit de 5 % l'an dernier, sa pension a été gelée et l'âge de sa retraite repoussée.
    (Christian Rioux, dans Le Devoir du 18 novembre 2011.)

C'est l'âge de sa retraite qui a été repoussé :

José a vu son salaire réduit de 5 % l'an dernier, sa pension a été gelée et l'âge de sa retraite, repoussé.

Line Gingras
Québec

« Une élection sur fond de crise » : http://www.ledevoir.com/international/europe/336356/une-election-sur-fond-de-crise

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14 octobre 2011

Une belle bâtisse

La haute et la basse villes, la haute et la basse ville; carré, anglicisme au sens de placetout une expérience, toute une expérience.

  • Mention spéciale au Pinchuk Art Centre, en plein centre-ville, qui offre depuis 2008 des expositions d'art contemporain ukrainien et étranger dans une bâtisse dont la beauté culmine au SkyArt Cafe.
    (Mélissa Guillemette, dans Le Devoir du 8 octobre 2011.)

Une bâtisse, nous dit le Petit Robert, est un « bâtiment de grandes dimensions (parfois avec l'idée de laideur) ». Marie-Éva de Villers écrit : « Ce nom a un sens parfois négatif; on lui préférera les mots immeuble ou édifice. »

Étant donné la valeur architecturale du bâtiment, dont une photographie illustre l'article de madame Guillemette, je parlerais ici d'un édifice. On peut consulter ce rappel utile du Bureau de la traduction de l'administration fédérale.

* * * * *

  • Un autre site majeur est la descente Saint-André, le Montmartre de Kiev, qui relie la haute et la basse villes.

Je suis d'avis qu'il y a une seule ville de Kiev, comme il n'y a qu'une seule ville de Québec, même s'il existe une partie haute et une partie basse. Je ne vois pas ici une addition de villes, mais plutôt une ellipse :

[...] le Montmartre de Kiev, qui relie la haute [ville] et la basse ville.

Une recherche Google semble me donner raison. (Taper « la haute et la basse ville », puis « la haute et la basse villes », et comparer les résultats.)

* * * * *

  • À l'image de Kiev, finalement : profondément fière de sa culture slave, mais de plus en plus tourné vers le monde.

Le genre des noms de villes n'est pas fixé. Mais si l'on décide de considérer Kiev comme un nom féminin (c'est ce que fait mon édition du Petit Robert des noms propres), il faut s'y tenir :

[...] Kiev fut prise et détruite par les Mongols [...]

Occupée par les Allemands (1941 – 1943), Kiev fut gravement endommagée.

À l'image de Kiev, finalement : profondément fière de sa culture slave, mais de plus en plus tournée vers le monde.

* * * * *

  • Vous verrez immanquablement le carré de l'Indépendance [...] point de repère des manifestants lors de la Révolution orange de 2004.

On dirait bien une traduction littérale de l'anglais Independence Square; en français, comme le confirme une recherche Google, on dit plutôt place de l'Indépendance. (Voir le Multidictionnaire, à l'article « carré ».)

* * * * *

  • Tout une expérience culturelle!

Tout est ici adjectif et variable, comme j'ai eu l'occasion de le signaler récemment :

Toute une expérience culturelle!

* * * * *

  • Les montagnes, les Carpates, sont une autre attraction majeure du pays. C'est là que se trouvent les maisons typiquement ukrainiennes et la nourriture la plus traditionnelle, en plus des montagnes.

Les montagnes se trouvent dans les montagnes. C'est bon à savoir.

Line Gingras
Québec

« Kiev en kaléidoscope » : http://www.ledevoir.com/art-de-vivre/voyage/333198/kiev-en-kaleidoscope

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7 janvier 2012

Disparition

  • « Est-ce qu'on veut vraiment imposer à des gamins de parler français toute la journée, y compris à la récréation, un moment où il devrait plutôt se détendre? », lance-t-elle [...]
    (Lisa-Marie Gervais citant Françoise Armand, dans Le Devoir du 4 janvier 2012.)

Les gamins auraient-ils filé à l'anglaise? Tous sauf un?

« Est-ce qu'on veut vraiment imposer à des gamins de parler français toute la journée, y compris à la récréation, un moment où ils devraient plutôt se détendre? », lance-t-elle [...]

Line Gingras
Québec

« L'école 100 % francophone, un raccourci dangereux? » : http://www.ledevoir.com/societe/education/339523/l-ecole-100-francophone-un-raccourci-dangereux

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5 mai 2006

Ni fleurs ni couronnes - Leurs exportations canadiennes

  • Le seul mérite de l'accord est de garantir aux producteurs canadiens pour une période suffisamment longue, soit sept ans, les conditions auxquelles seront soumises leurs exportations canadiennes de bois d'oeuvre. (Bernard Descôteaux.)

L'adjectif canadiennes est superflu.

«Le poids de la raison» : http://www.ledevoir.com/2006/04/29/107955.html

11 juillet 2006

Des révolutions oranges

Orange, accord de l'adjectif de couleur; accord du participe passé employé avec l'auxiliaire avoir.

  • L'année n'avait que quelques heures à peine que Moscou interrompait son approvisionnement en gaz naturel de l'Ukraine parce que celle-ci rechignait à des hausses de prix, et peut-être bien aussi pour lui apprendre à faire des révolutions oranges sans son autorisation. (Éric Desrosiers.)

D'après le Petit Robert, le Multidictionnaire et le Hanse-Blampain, orange, adjectif de couleur, est invariable.

On pourrait toujours changer de teinte - avec une révolution verte on serait tranquille, et on prouverait en outre, s'il en est besoin, que l'Ukraine, au même titre que le Québec, est une société distincte, que dis-je une nation (faudrait pas lui imposer la poutine, quand même) -, mais ce n'est pas de mon ressort.

* * * * *

  • ... on ne pouvait pas ne pas penser que ces feux d'artifice auraient saluer aussi le départ du maestro Zidane... (Pierre Foglia.)

Monsieur Foglia a-t-il voulu écrire auraient saluer? Je constate qu'il a employé seulement l'auxiliaire avoir, ce qui exclut la forme infinitive - ainsi qu'on le voit très bien si l'on remplace saluer par un verbe en -ir :

Ces feux d'artifice, en d'autres temps, auraient réjoui les admirateurs de Zidane. (Exemple forgé.)

* * * * *

  • Quels calculs, quelles supputations ont-ils fait_, l'un et l'autre?

Ils ont fait quoi? des supputations, des calculs. Le participe passé employé avec l'auxiliaire avoir, on le sait, s'accorde en genre et en nombre avec le complément d'objet direct, si celui-ci précède le verbe :

Quels calculs, quelles supputations ont-ils faits, l'un et l'autre?

Line Gingras

«Perspectives - Le mauvais élève» : http://www.ledevoir.com/2006/07/10/113292.html?338
«La défaite de Zidane» : http://www.cyberpresse.ca/article/20060710/CPSPORTS/60710006/0

16 mai 2006

Ni fleurs ni couronnes - Les deux vont de pair

  • La réforme de la police et du système judiciaire devront aller de pair pour qu'un véritable régime de droit soit mis en place. (Bernard Descôteaux.)

L'accord du verbe au pluriel et l'emploi de l'expression aller de pair sont incompatibles avec la présence d'un seul sujet singulier, même si la réforme vise deux institutions. Je proposerais :

La réforme de la police et celle du système judiciaire devront aller de pair pour qu'un véritable régime de droit soit mis en place.

Il faudra réformer à la fois la police et le système judiciaire pour mettre en place un véritable régime de droit.

Line Gingras

«Le défi de Préval» : http://www.ledevoir.com/2006/05/16/109307.html

17 juillet 2006

Faire application pour un amendement à la loi

Faire application, appliquer; amendement ou modification; anglicisme; usage.

  • Olson avait déjà fait application pour une libération conditionnelle après 15 ans de peine, en 1996, mais sa requête avait été rejetée en 15 minutes par la Commission. (PC.)

J'ai la certitude que tous les étudiants en traduction, au Canada, apprennent à éviter faire application, calque de to make an application. Ce terme est fréquemment utilisé (de même que appliquer) au sens de «poser sa candidature», «postuler un emploi», «présenter une demande d'emploi»; la faute est signalée par des ouvrages canadiens comme le Multidictionnaire, le Colpron, le Dagenais et le Chouinard.

Une vérification dans le Petit Robert confirme que appliquer et application ne possèdent aucune acception se rapprochant d'une demande quelconque.

* * * * *

  • La semaine dernière, le ministre fédéral de la Justice, Vic Toews, indiquait que le gouvernement envisageait de nouveaux amendements au Code criminel dans le cas des meurtriers en série.

J'ai déjà eu l'occasion de parler du verbe amender : on amende un projet de loi, on modifie une loi. Les substantifs amendement et modification s'emploient de façon correspondante.

Line Gingras

«Les proches des victimes d'Olson prient pour qu'il reste en prison» : http://www.ledevoir.com/2006/07/17/113867.html

21 juillet 2006

À cent lieux

À cent lieues; à cent lieux; lieues et lieux; lieue et lieu; homonymes; orthographe d'usage.

  • Le premier ministre canadien semble en effet avoir choisi d'étouffer toute critique à l'égard du président américain. L'attitude de Stephen Harper est à cent lieux, par exemple, du soutien critique d'Angela Merkel. (Christian Rioux.)

On trouve plus de quatre-vingts lieux de pèlerinage au Québec*. Vous seriez à cent lieues de le croire que cela n'y changerait rien.

* http://www.patrimoine-religieux.qc.ca/pelerinage/pelerinagef.htm

Line Gingras

«Perspectives - Des relations plutôt tièdes» : http://www.ledevoir.com/2006/07/19/114026.html?361

20 juillet 2006

Loger un appel

Loger un appel; plan de contingence; présentement; anglicisme; calque; régionalisme; usage.

  • ... des appels logés par les Canadiens depuis le Liban... (Bernard Descôteaux.)

Qu'il soit question d'un appel en justice ou, comme c'est le cas ici, d'un appel téléphonique, on commet un anglicisme, selon Marie-Éva de Villers, en utilisant le tour loger un appel. De fait je ne vois rien dans le Petit Robert, à l'article «loger», qui autorise cet emploi.

  • Toutes les grandes entreprises ont ce qu'on appelle des plans de contingence pour parer aux situations qui pourraient interrompre leurs activités.

D'après le Grand dictionnaire terminologique, plan de contingence est un calque de l'anglais. René Meertens, dans son Guide anglais-français de la traduction, propose de rendre contingency plan par plan d'intervention (en cas d'urgence), plan d'urgence, plan de secours; il donne d'ailleurs cet exemple, dont pourrait s'inspirer à l'avenir notre bon gouvernement :

Il existe un plan d'urgence prévoyant l'évacuation de la zone.

  • Présentement, les autorités canadiennes font tous les efforts qu'ils peuvent dans les circonstances.

Je ne vais pas critiquer l'adverbe présentement. Il ne me paraît pas sans intérêt de savoir, toutefois, que son emploi est «courant au Québec», mais «vieilli dans le reste de la francophonie*» (Multidictionnaire).

* Je vous invite à consulter les commentaires pour des observations à ce sujet.

  • Ce n'est pas la première fois que la réaction du gouvernement pour venir en aide à des citoyens canadiens se trouvant en danger à l'étranger tarde à venir.

Je suggérerais :

Ce n'est pas la première fois que le gouvernement tarde à venir en aide à des citoyens canadiens se trouvant en danger à l'extérieur du pays.

  • Dans la situation actuelle, il faut faire la part des choses dans tout ce qui est dit et écrit. Certes, il faut comprendre l'émotion ressentie par ces personnes qui attendent un bateau pour les éloigner de Beyrouth.

Dans la situation actuelle, on doit faire la part des choses...

Line Gingras

«Opération sauvetage» : http://www.ledevoir.com/2006/07/20/114045.html

25 juillet 2006

Le régime qui les oppressait

Oppresser et opprimer; usage.

  • C'est d'ailleurs ce que Boyden a fait. Il s'est penché sur le sort de ces soldats amérindiens de la Grande Guerre qui, tout comme les Noirs américains au Vietnam et les tirailleurs sénégalais, ont poussé l'obligeance jusqu'à voler au secours du pays et du régime qui les oppressaient. (Louis Hamelin.)

Le Multidictionnaire et le Hanse-Blampain signalent qu'il faut distinguer entre oppresser et opprimer. Oppresser quelqu'un, c'est lui causer une gêne dans ses fonctions respiratoires ou, au figuré, l'«étouffer sous un poids, une angoisse» (Multidictionnaire); opprimer quelqu'un, c'est le «soumettre à une autorité excessive et injuste», le «persécuter par des mesures de violence» (Petit Robert) :

Il me semblait que l'intensité des ténèbres m'oppressait et me suffoquait. (Baudelaire.)

Christophe voulait parler, une angoisse l'oppressait. (Rolland.)

Il fut l'homme qui frappe, opprime, égorge, exile... (Hugo.)

Opprimer un peuple, les faibles. (Petit Robert.)

Line Gingras

«La chair humaine» : http://www.ledevoir.com/2006/07/22/114227.html?338

24 juillet 2006

Comment ça coûte?

Comment ou combien; comment ça coûte ou combien ça coûte; à coup de ou à coups de; grand-frère; la proposition relative explicative et la virgule; usage; orthographe; ponctuation.

  • Comment ça coûte, une guerre, quand elle débarque chez vous? (Éric Desrosiers.)

Comment est un adverbe de manière, et non pas un adverbe de quantité. J'ai déjà entendu comment ça coûte, mais il me semble que c'était dans la langue populaire; l'emploi comme adverbe de quantité ne figure même pas dans le Petit Robert (édition 2003). Normalement, on demande combien ça coûte.

  • Son centre-ville, rebâti à coup de milliards ces dix dernières années, et hier encore bourdonnante d'activités, a des allures de ville fantôme.

C'est le centre-ville, d'après la structure de la phrase, qui était bourdonnant d'activités. Je mettrais par ailleurs activité au singulier, mais le pluriel ne me paraît pas condamnable.

D'après le Hanse-Blampain, on écrit à coups de (et non pas à coup de) :

À coups de bâton, à coups de dictionnaire.

Le Petit Robert reçoit cependant les deux graphies, sans établir de distinction :

Il se maintient à coup de médicaments.

Les universités se disputent les professeurs à coups de billets de banque. (Duhamel.)

Et je lis dans le Girodet un point de vue différent des deux premiers : «Au sens figuré, on écrira traduire un texte à coups de dictionnaire (en se servant souvent du dictionnaire), mais acquérir quelque chose à coup de billets de banque, à coup de dollars

J'écrirais à coups de, mais je ne pense pas que l'on puisse refuser le singulier.

  • Il faut dire que l'on reçoit un sérieux coup de pouce du grand frère américain_ qui donne en moyenne chaque année deux milliards en aide, dont les deux tiers en assistance militaire.

On écrit grand-frère, avec un trait d'union. Et comme il n'y a qu'un seul grand-frère américain, la subordonnée relative qui suit ne sert pas à désigner celui dont il est question, à le distinguer d'un autre grand-frère américain, moins généreux - ce serait dans ce cas une subordonnée relative déterminative -, mais à expliquer ce qu'on entend par le segment de phrase qui précède; il s'agit donc d'une subordonnée relative explicative, laquelle doit être précédée de la virgule.

Line Gingras

«Perspectives - Le prix de la guerre» : http://www.ledevoir.com/2006/07/24/114323.html?338

26 juillet 2006

Les soldats sont imputables de leurs actes

Imputable; être imputable de ses actes; imputable appliqué à une personne ou à un groupe de personnes; usage.

  • Il serait en tout cas très étonnant que le président Bush accepte que les soldats américains soient imputables des actes qu'ils commettent sur le sol irakien et soient traduits devant les tribunaux irakiens. (Serge Truffaut.)
  • On se souviendra que, depuis l'offensive en Afghanistan, la position de l'administration n'a jamais changé : tout militaire américain est imputable devant la loi américaine.

Imputable veut dire «qui doit être attribué à quelqu'un, à quelque chose» (Multidictionnaire). Synonyme d'attribuable, il s'applique seulement à des choses, comme le montrent les nombreux exemples relevés dans les dictionnaires :

Accident imputable à quelqu'un (Petit Robert), au manque de sécurité (Trésor de la langue française informatisé).

Une faute imputable à la négligence. (Hanse et Blampain.)

Il n'y a là qu'un retard imputable à des défauts de transmission. (De Gaulle, dans le Lexis.)

L'insuccès ne pouvait être expliqué à ses yeux que par quelque faute très grave imputable à ses chefs. (Sorel, dans le Trésor.)

Ces abus ne sont imputables qu'à la mauvaise administration du pays. (Académie, dans le Trésor.)

Ce premier succès [...] était également imputable à la fermeté du commandement... (Joffre, dans le Trésor.)

L'attitude des Anglais dans l'affaire de Madagascar est, selon lui, imputable aux seuls militaires. (De Gaulle, dans le Trésor.)

Marie-Éva de Villers signale que l'on commet une impropriété en parlant de l'imputabilité d'un gestionnaire, d'un fonctionnaire, etc., au sens d'«obligation de rendre compte, reddition de comptes, responsabilité».

Une personne n'est pas imputable de ses actes, mais elle en est responsable; elle doit en rendre compte.

Line Gingras

«Sauver les apparences» : http://www.ledevoir.com/2006/07/26/114470.html

23 mai 2006

Une personne de mes connaissances

De mes connaissances; de ma connaissance; usage.

  • Cette semaine, un homme de mes connaissances a confié avoir connu «un drame». (Denise Bombardier.)

Le mot connaissance peut désigner une personne que l'on connaît :

Le maire est une de ses connaissances. (Multidictionnaire.)

Un ami, c'est beaucoup dire. Une ancienne connaissance tout au plus. (Duhamel, dans le Lexis.)

Cet homme est une vieille connaissance que j'ai retrouvée avec plaisir. (Hanse et Blampain.)

J'ai relevé par ailleurs la locution adjectivale de connaissance, signifiant «que l'on connaît», «bien connu» :

Se trouver en pays de connaissance.

Une personne, un visage de connaissance. (Petit Robert.)

Il était d'usage, à la sortie de la messe «du château» - la messe chic - de stationner dans la cour d'honneur, et d'y saluer les personnes de connaissance. (Martin du Gard, dans le Trésor de la langue française informatisé.)

Dans le même ordre d'idées, le Petit Robert et le Trésor consignent le tour de (+ adjectif possessif) connaissance :

Ce n'est pas quelqu'un de ma connaissance. (Petit Robert.)

Dix ou douze personnes de ma connaissance ont eu de longues fièvres intermittentes. (Brillat-Savarin, dans le Trésor.)

Je n'ai vu cette expression qu'au singulier.

* * * * *

  • S'éloigner du sens des mots, c'est également se rapprocher de l'insignifiance, c'est devenir insensé. En sursaturant le discours d'épithètes et d'adverbes, on contribue hélas à vider les mots de leur sens, une autre façon de mettre en échec la pensée. Quant on trouve tout «effrayant», où alors se trouve l'effroi?

Elle n'a pas tort, madame Bombardier - quoique effrayant soit admis, dans le Petit Robert, au sens d'«extraordinaire, extrême» (cet emploi est donné comme familier); ajoutons qu'il faut être attentif à ne pas confondre quand et quant.

Line Gingras

«L'outrance verbale» : http://www.ledevoir.com/2006/05/20/109669.html

23 août 2006

Escompter que + indicatif ou subjonctif

Escompter que + subjonctif; escompter que + indicatif; escompter que + conditionnel; choix du mode après escompter que; grammaire française; syntaxe du français.

  • Déjà, le premier ministre Jean Charest le lui rappelait en soulignant qu'il escomptait que M. Harper tienne sa promesse, faite à Québec lors des dernières élections, de régler ce problème. (Bernard Descôteaux.)

Escompter, c'est «espérer, en ayant de bonnes raisons de voir ses espoirs réalisés» (Trésor de la langue française informatisé). D'après ce que je lis dans les dictionnaires généraux que j'ai sous la main, il peut être suivi d'une proposition introduite par la conjonction que, dont le verbe se met soit au futur de l'indicatif, soit au conditionnel à valeur temporelle (ou futur du passé) :

J'escompte qu'il réussira. (Petit Robert.)

... les marraines de guerre, cette admirable invention de l'arrière pour maintenir chez le poilu une légère chaleur amoureuse, dont on escompte bien qu'il la transformera tout entière en ardeur patriotique. (Romains, dans le Trésor.)

Il était permis d'escompter que l'irruption allemande serait sans retard endiguée. (Foch, dans le Trésor.)

Il aurait donc fallu écrire, dans la phrase qui nous intéresse :

... en soulignant qu'il escomptait que M. Harper tiendrait sa promesse...

Line Gingras

«Chacun pour soi» : http://www.ledevoir.com/2006/07/29/114777.html

30 juillet 2006

L'caveau de douor

Venise; albergo San Samuele.

Les deux dernières fois où je suis allée à Venise, j'ai logé au San Samuele, petit hôtel modeste mais sympathique et bien tenu, dans la salizzada du même nom.

L'enseigne est discrète. Je sonne à la porte, on m'ouvre d'en haut; je pénètre dans un rez-de-chaussée non habité, marque de sagesse dans la ville de l'acqua alta.

Et je respire, en faisant les quelques pas qui mènent à l'escalier, cette odeur ancienne. Étrange et familière à la fois. Je pourrais dire, même, familiale. Parce que c'est l'odeur du caveau de douor.

En un instant, cette odeur me transporte dans le p'tit rang croche; j'entends la rivière dévaler de la montagne, de l'autre côté du chemin de gravelle. Et ici, à gauche du gros peuplier au tronc fendu, il y a l'caveau de douor, creusé dans la terre.

Je me rappelle la vieille porte; à l'intérieur, les patates, les carottes, les choux, les choux de Siam qu'on y conserve - qu'on y conservait, parce que tout cela a été détruit avec l'élargissement de la route.

Et l'odeur de terre, la même qu'au rez-de-chaussée du San Samuele, à Venise.

Line Gingras

12 août 2006

Avoir beau dit? Avoir beau fait?

Avoir beau + infinitif ou participe passé; grammaire française; syntaxe du français; orthographe.

  • Leurs diplomates respectifs ont beau répété depuis le début de la semaine qu'une résolution est imminente... (Alexandre Shields.)

Avoir beau est une locution verbale qui doit être suivie de l'infinitif :

Nous avons beau faire, nous ne pouvons pas être absolument naturels. (Larbaud, dans le Petit Robert.)

Je comprends que cette règle soit facile à oublier lorsque l'expression introduit un verbe du premier groupe, c'est-à-dire dont l'infinitif se termine en -er.

Line Gingras

«Israël n'épargne aucune région» : http://www.ledevoir.com/2006/08/05/115292.html

27 mai 2006

Un idole : bon chic, bon genre?

Idole; un ou une idole; un idole, une idole; genre du nom idole.

C'est toi mon idole (chouchou, chouchou)
C'est toi qui fais battre mon coeur*...

Ne m'en veuillez pas, la tentation était trop forte :

  • On n'a pas tous comme gourous François Gourd, leur pape issu du baby-boom et du Parti rhinocéros, ou Jean Leloup, leur idole multidisciplinaire «retraité_», dont ils attendent impatiemment le prochain CD. (Josée Blanchette.)

Mesdames, de grâce, profitons-en! Idole, comme vedette, est un nom féminin.

Line Gingras

* Chanson de Donald Lautrec : http://www.frmusique.ru/texts/l/lautrec_donald/cesttoimonidole.htm

«C'est la vie! - Comment rater le virage adulte» : http://www.ledevoir.com/2006/05/26/110018.html

1 juin 2006

Ces derniers

Ce dernier; ces derniers.

  • Afin de se doter d'une profondeur stratégique jugée essentielle à sa survie, les dirigeants du Pakistan ont nourri, armé, épaulé les talibans dès les années 80. Si, côté cour, ces derniers assurent partager les vues de Washington, côté jardin ils ferment les yeux. (Serge Truffaut.)

Les talibans assurent partager les vues de Washington? Au contraire : les talibans sont les ennemis déclarés des Américains. Chacun sait cela, je le concède; n'empêche, il serait souhaitable que le lecteur d'un éditorial n'ait pas à rétablir les faits.

Ce dernier ou ces derniers, voilà une expression très utile pour éviter une répétition et favoriser la clarté - à condition qu'elle renvoie bien au dernier élément ayant le genre et le nombre correspondants.

La faute est fréquente. On ne se relit jamais assez...

Line Gingras

«Le maire de Kaboul» : http://www.ledevoir.com/2006/05/31/110407.html

11 août 2006

Va-t-on ré-investir des milliards de $?

Le préfixe ; ré-investir ou réinvestir; ré-investissement ou réinvestissement; dollar ou $; symbole de l'unité monétaire; écriture des sommes d'argent; millions de $; milliards de $; virgules d'encadrement; ponctuation; orthographe; usage.

  • Il y aura un ré-investissement pendant la négociation... (Antoine Robitaille, citant Jean Charest.)

D'après Marie-Éva de Villers, «les mots composés du préfixe re- ou de sa variante - s'écrivent en un seul mot», c'est-à-dire sans trait d'union. Les exemples que je vois dans le Hanse-Blampain et dans le Jouette confirment cet avis. Je trouve d'ailleurs, dans le Petit Robert, le verbe réinvestir.

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  • M. Fournier a précisé que Québec n'investira pas le 1,155 milliard $ qu'il réclame à Ottawa.

  • ... ce qui représentait une somme de 2,2 milliards, soit 4,9 milliards de dollars de 2006.

On peut très bien écrire qu'une somme s'élève à 1 155 000 000 $. Mais si l'on souhaite indiquer milliard en toutes lettres, on doit faire de même pour l'unité monétaire : 1,155 milliard de dollars. La règle s'applique également au mot million. Au besoin, consulter à ce sujet les tableaux Mille, million, milliard et Symboles des unités monétaires, dans le Multidictionnaire.

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  • Hier, M. Charest avançait toutefois que, grâce à la «gestion rigoureuse» des finances publiques, grâce notamment à l'amélioration de la cote du crédit du Québec et de la réduction de la taille de l'État...

Un moment d'inattention, et voilà qu'on perd le fil : il ne s'agit pas ici, bien entendu, d'améliorer la réduction de la taille de l'État, contrairement à ce que laisse croire tout d'abord l'emploi de la préposition de; le syntagme commençant par la réduction ne se rattache pas non plus à cote ni à crédit, mais plutôt à la locution prépositive grâce à : c'est la préposition à, et non de, qu'il fallait répéter.

  • ... avant même la fin des négociations avec Ottawa, à propos desquels, du reste, il s'est dit «confiant».

Le pronom relatif ne s'accorde pas seulement en nombre, mais aussi en genre, avec son antécédent : desquelles.

  • L'annonce surprise de M. Charest survient quelque dix jours après l'échec des négociations sur la péréquation à la rencontre annuelle du Conseil de la fédération à Terre-Neuve. Le communiqué, émis au terme de ce sommet_ ne réitérait même pas le consensus obtenu un an plus tôt à Banff.

S'il avait été question précédemment du communiqué dont on parle dans cette phrase, l'information apportée par le syntagme émis au terme de ce sommet n'aurait qu'une valeur explicative, accessoire, et devrait donc être placée entre virgules. Cependant, comme c'est la première fois qu'on fait allusion au communiqué, ce passage est nécessaire pour que le lecteur sache de quoi il s'agit; il ne faut donc pas de virgule, ni avant ni après.

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  • Ayant réclamé cette semaine que le gouvernement ne se cache pas dernière l'échec du Conseil de la fédération...
  • La FEUQ et à la FECQ ont aussi accueilli la nouvelle...
  • «On n'a pas d'échéancier clair pour le moment», a dit son le président de la FEUQ, Philippe-Olivier Giroux.

Line Gingras

«Charest renonce à attendre Ottawa» : http://www.ledevoir.com/2006/08/07/115353.html

8 août 2006

Un pays, une ville?

  • Il rappelle que, en raison du non-respect des droits de l'homme sur son territoire, la Libye avait déjà été écartée de la liste des villes pouvant obtenir les JO. (Lisa-Marie Gervais.)

Mon institutrice de sixième année, que Dieu ait son âme, croyait dur comme fer que l'Europe était un pays.

  • ... cette intensification de la censure et du contrôle des médias n'est pas nécessairement lié_ directement aux JO.

Ce n'est pas le contrôle des médias qui est lié, ou plutôt qui ne l'est pas, enfin qui ne l'est peut-être pas, mais l'intensification du contrôle.

Line Gingras

«Dans deux ans, les Jeux olympiques de Pékin - Penser, un sport extrême en Chine» : http://www.ledevoir.com/2006/08/08/115430.html

10 août 2006

Subventionner un budget

Subventionner un budget; usage.

  • Seulement le tiers de son budget de fonctionnement sera subventionné par l'agence de santé et des services sociaux régionale. (Félix-Antoine Lorrain.)

Je lis dans le Petit Robert qu'une subvention, c'est une «aide que l'État, qu'une association (de droit public ou privé) accorde à un groupement, une entreprise, une association» (c'est moi qui souligne); je vois encore, dans le Multidictionnaire, que cette aide peut également être fournie à une personne. D'après les exemples consignés dans ces deux ouvrages de même que dans le Lexis et le Trésor de la langue française informatisé, on peut subventionner, c'est-à-dire «aider financièrement, soutenir par une subvention» (Petit Robert), des collectivités, des organismes, des institutions, des établissements, des écoles, des théâtres; on peut aussi subventionner une recherche, une étude, une mission d'études.

Le Trésor signale un emploi qui relève de l'économie et de la finance - «Accorder une subvention économique pour un produit, un service» :

Réajuster les prix payés aux producteurs, tout en subventionnant les denrées de première nécessité afin de maintenir les tarifs au plus bas... (De Gaulle.)

Aucune des définitions, aucun des exemples que donnent les ouvrages consultés ne me permet de croire qu'il soit correct d'écrire subventionner un budget. Je proposerais :

Seulement le tiers de ses dépenses de fonctionnement seront prises en charge ou sera pris en charge par l'agence de santé et des services sociaux régionale.

Le tiers seulement des sommes nécessaires à son fonctionnement viendra ou viendront de l'agence...

Le tiers seulement des sommes nécessaires à son fonctionnement sera fourni ou seront fournies par l'agence...

Line Gingras

«Vivre ses derniers jours dans la dignité» : http://www.ledevoir.com/2006/08/09/115529.html

6 juin 2006

Si je pardonne à Jean Dion?

Jean Dion, journaliste et chroniqueur au Devoir; la langue de Jean Dion.

Puriste comme je suis, toujours le nez dans les dictionnaires, ayant laissé dans mon dernier champ de fraises, il y a longtemps, les enthousiasmes puérils de ma verte jeunesse, je devrais l'avoir à l'oeil et au mauvais, le fameux chroniqueur du Devoir.

Par son «ton familier et populaire», ses «écarts de langage», son utilisation de la «langue couramment parlée, qui inclut des emplois critiqués», il devrait m'agacer et pas rien qu'un peu, même si nous vivons à une époque éclairée où «les gens [...] regardent le contexte avant de porter un jugement».

Mais on ne trouve pas que des tournures familières ou propres à la langue parlée, chez notre chroniqueur. Incitée à lire Jean Dion par des amis traducteurs (plus âgés que moi, comme c'est étrange), j'ai été séduite par la fantaisie et l'apparente spontanéité de son style, oui. Cependant, une lecture plutôt attentive de tous ses articles des quatre dernières années m'a surtout fait apprécier son habileté à jouer, dans un même texte, des différents niveaux de langue - comme un musicien sait exprimer les nuances les plus délicates d'une partition.

Ce qui me fait aimer les écrits de Jean Dion, ce sont, entre autres, ces expressions de ma grand-mère qu'il reprend parfois : briser son linge, jouer avec son manger. Ce sont les mots qu'il invente; ses parenthèses interminables, dont je serais étonnée qu'elles ne constituent pas un record du monde. C'est l'autodérision. C'est la cocasserie des images et des rapprochements. C'est l'heureux et surprenant amalgame d'un tour recherché, voire très ancien, et d'une expression régionale ou familière, très moderne à l'occasion. Ce sont les phrases bien frappées, souvent d'une rare élégance. C'est la diversité des registres. C'est la virtuosité avec laquelle il tire parti de toutes les ressources du français.

J'y relève peu de fautes; peu de maladresses, aussi.

Mais contrairement à l'ensemble des lecteurs du Devoir, à ce qu'il paraît, je ne pardonne pas à Jean Dion ses «écarts de langage»; je ne les tolère pas non plus. Tant d'imagination pour un seul homme, je tiens que c'est du gaspillage, de la mauvaise gestion des ressources spirituelles, un total mépris des règles de la discrimination positive, et du favoritisme éhonté.

Révoltant.

Line Gingras

«La langue de Jean Dion décortiquée» : http://www.ledevoir.com/2006/06/05/110851.html
Articles de Jean Dion (presque quotidiens pendant la Coupe du monde) : http://www.ledevoir.com/cgi-bin/recherche?Auteur=1595&CacheId=Aut1595

13 juin 2006

Collaborer ensemble

Collaborer ensemble; pléonasme.

  • Dans un guide explicatif destiné aux garderies et aux fermes désirant collaborer ensemble... (Judith Lussier.)

Collaborer avec quelqu'un à quelque chose, nous dit le Lexis, c'est «travailler de concert avec lui à une oeuvre commune» :

Au lieu de nous concurrencer, nous pourrions collaborer.

Marie-Éva de Villers signale que l'expression collaborer ensemble est un pléonasme.

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  • C'est pourquoi le volet éducatif du projet prend une importance capitale. Une mallette éducative est fournie aux garderies qui en font la demande.

C'est pourquoi le volet pédagogique...

Line Gingras

«Développement durable - Des garderies bio» : http://www.ledevoir.com/2006/06/10/111136.html

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