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Choux de Siam
11 août 2007

Il ou elle?

  • Dans le dossier de disparition de Cédrika, l'organisme sollicite la population, par le biais de son site web. Elle recueillera tout renseignement, même banal, qui pourrait aider à retracer la fillette. (PC.)

Qui est-ce qui recueillera tout renseignement? Pas la population, mais l'organisme : il.

Line Gingras
Québec

«Disparition de Cédrika : Enfant-Retour Canada ne perd pas espoir» : http://www.lactualite.com/nouvelles/nationales/article.jsp?content=N080511AU

28 août 2007

Une antidote ou un antidote?

Une antidote; un antidote; genre du nom antidote.

  • Selon lui [l'ancien maire de Québec, monsieur Jean-Paul L'Allier], le monde politique perd une femme qui était «une antidote très forte au cynisme politique». (Presse Canadienne.)

Peu importe que l'on parle d'une femme - en l'occurrence madame Andrée Boucher, mairesse de Québec, décédée subitement vendredi dernier -, antidote est un nom masculin :

Madame Boucher était un antidote puissant contre le cynisme... et contre l'ennui.

Line Gingras
Québec

«L'Allier rend hommage à son ex-adversaire» : http://www.cyberpresse.ca/article/20070825/CPACTUALITES/70825041/-1/CPACTUALITES

29 août 2007

Cerceuil ou cercueil?

Cerceuil; cercueil; orthographe.

  • Je trouve ce genre de comptabilité ignoble. Tous ces soldats se battent pour le Canada. D’ailleurs, leur cerceuil est entouré du même drapeau… (Michel Vastel.)

Cerceuil, ça sonne un peu comme cerceau, mais on ne joue pas ici : cercueil.

Line Gingras
Québec

«Le macabre décompte des morts» : http://blogues.lactualite.com/vastel/?p=13

31 août 2007

Tout l'Allemagne

Tout, adjectif indéfini; orthographe.

  • ... le plus bel endroit de tout_ l’Allemagne... (Stéphane Laporte.)

Tout, adjectif indéfini, est variable : toute la Nouvelle-Écosse, toute la Floride, toute la France, toute l'Italie, toute l'Angleterre, toute l'Allemagne.

Line Gingras
Québec

«Voir la Bavière et pleurer» : http://www.cyberpresse.ca/article/20070824/CPBLOGUES08/70824006/5032/CPBLOGUES08

6 septembre 2007

Moulin à parole

Moulin à parole ou moulin à paroles; orthographe.

  • «Quelques centaines de milliers de spectateurs, à l'autre bout de la ligne, me regardent, sans doute fascinés par ce moulin à parole_ qui tourne à vide.» (Pierre Bourgault, cité par Jean-François Nadeau.)

Le Petit Robert, le Multidictionnaire, le Lexis et le Trésor de la langue française informatisé, consultés à l'article «moulin», donnent seulement moulin à paroles :

Une espèce de petit moulin à paroles, jacassant au vent qui filait sur l'eau. Elle bavardait sans fin avec le léger bruit continu de ces mécaniques ailées qui tournent dans la brise. (Maupassant, dans le Trésor de la langue française informatisé.)

Line Gingras
Québec

«Pierre Bourgault : homme de théâtre médiatique» : http://www.ledevoir.com/2007/09/06/155689.html

7 septembre 2007

Les dépouilles ont été embarqués

Noyau du groupe sujet; accord du participe passé employé avec être; grammaire française; orthographe.

  • Les dépouilles de Mario Mercier et Christian Duchesne, deuxième et troisième soldats de Valcartier à mourir en Afghanistan depuis samedi, ont été embarqués à bord d'un appareil Hercule tôt vendredi matin, heure locale, pour être rapatriés au Canada. (Martin Ouellet, Presse Canadienne.)

Le groupe sujet est relativement long, mais son noyau, avec lequel doivent s'accorder les participes passés employés avec l'auxiliaire être, c'est dépouilles, féminin pluriel :

Les dépouilles [...] ont été embarquées [...] pour être rapatriées au Canada.

Line Gingras
Québec

«Les corps des soldats Mercier et Duchesne rapatriés au Canada» : http://www.cyberpresse.ca/article/20070823/CPACTUALITES/70823224/-1/CPACTUALITES

9 septembre 2007

Être sous l'impression que

Être sous l'impression que; être sous l'impression de; sous l'impression que; sous l'impression de; avoir l'impression que; avoir l'impression de; to be under the impression that; anglicisme; calque de l'anglais.

  • Louise Beaudoin était sous l’impression que le premier ministre Lévesque y amenait* une tonne de dossiers. Son amie Francine a corrigé. Celui-ci arrivait souvent les mains dans les poches. (Michel Corbeil, dans Le Soleil.)

D'après le Multidictionnaire, le Chouinard, le Colpron et le Dagenais, la locution être sous l'impression, employée au sens de «croire», «s'imaginer», est calquée sur l'anglais to be under the impression. On dit plutôt j'ai l'impression que ou j'ai l'impression de + infinitif :

Plus tard, j'ai eu l'impression que cette nuit avait pesé lourd dans ma destinée. (Aragon, dans le Lexis.)

J'ai l'impression d'avoir le cœur sec. (Pialat, dans le Petit Robert.)

J'ai l'impression qu'il dit la vérité, de l'avoir déjà rencontré. (Multidictionnaire.)

Le Trésor de la langue française informatisé consigne sous l'impression de, suivie d'un nom ou, rarement, d'un infinitif; cette tournure rend cependant l'idée de «sous l'effet, l'empire, l'influence de quelque chose» :

Mon esprit était alerte comme si j'avais été sous l'impression du haschisch. (Tharaud.)

Le faubourg Saint-Germain restait encore sous l'impression d'avoir appris qu'à la réception pour le roi et la reine d'Angleterre, la duchesse n'avait pas craint de convier M. Detaille. (Proust.) [Le faubourg Saint-Germain a été frappé par la nouvelle.]

Bien entendu, dans le cas qui nous occupe, ce n'est pas ce qu'on a voulu dire :

Louise Beaudoin avait l'impression que le premier ministre Lévesque...

Line Gingras
Québec

* À mon avis, c'est plutôt apportait qu'on devrait lire ici. Mais nous reviendrons là-dessus.

«Dans l'antre de René Lévesque» : http://www.cyberpresse.ca/article/20070907/CPSOLEIL/70906262/1019/CPACTUALITES

1 mai 2007

Inadéquat, l'association

Juger inadéquat; attribut du complément d'objet direct; grammaire française; syntaxe du français; orthographe d'accord.

  • «Nous jugeons inadéquat_, écrit Québec Pluriel, l'association de cannibale à la communauté noire et à Kunta Kinté, qui, pour votre gouverne, est l'ancêtre africain d'Alex Haley [l'auteur du roman Racines].» (Paul Cauchon.)

Qu'est-ce qui est inadéquat? L'association de cannibale à la communauté noire et à Kunta Kinté. Selon la grammaire traditionnelle, l'adjectif est attribut du complément d'objet direct : nous jugeons l'association inadéquate, nous jugeons que l'association est inadéquate. L'accord se fait en genre et en nombre.

Line Gingras
Québec

«Les Têtes à claques accusées de racisme» : http://www.ledevoir.com/2007/05/01/141586.html

11 septembre 2007

Quel que soit - accord de quel

Quel que soit; accord de quel; adjectif relatif quel; déterminant relatif quel; grammaire française; orthographe.

  • ... un Québécois est défini comme toute personne qui habite le Québec, quels que soient son origine, sa culture ou sa couleur. (Kathleen Lévesque.)

L'adjectif relatif (ou déterminant relatif) quel est attribut; il doit donc s'accorder en genre et en nombre avec les trois sujets du verbe être, tous féminins : quelles que soient son origine, sa culture ou sa couleur.

Line Gingras
Québec

«Un exercice "de Blancs pour des Blancs"» : http://www.ledevoir.com/2007/09/06/155749.html

17 septembre 2007

L'ambiguïté, rien d'autre

Noyau du groupe sujet; accord du verbe; grammaire française; syntaxe du français; orthographe.

  • L'«ambiguïté» de certains articles concernant «les terres et les ressources» pourraient aller à l'encontre de la loi constitutionnelle et de la charte. (Gil Courtemanche.)

Qu'est-ce qui pourrait aller à l'encontre de la loi...? Pas les terres et les ressources, pas certains articles, mais l'«ambiguïté» de certains articles concernant «les terres et les ressources». Le noyau du groupe sujet, qui commande l'accord du verbe, c'est ambiguïté : pourrait.

Line Gingras
Québec

«La trahison de Harper» : http://www.ledevoir.com/2007/09/15/156869.html

22 septembre 2007

De tout évidence

De tout évidence; de toute évidence; grammaire française; orthographe.

  • En 2007, à Montréal, le mot carême n'avait de tout évidence rien à voir avec jeûne, et tout avec abstinence. (Rafaële Germain, dans La Presse.)

Dans la locution adverbiale de toute évidence, tout est adjectif et se rapporte au nom évidence, avec lequel il s'accorde :

De toute évidence, il nous a menti. (Petit Robert.)

Line Gingras
Québec

«Quarante jours sans sexe?» : http://www.cyberpresse.ca/article/20070914/CPOPINIONS05/70914154/6996/CPOPINIONS05

23 septembre 2007

Le «nous» québécois

Le nous québécois; identité québécoise; Québécois et Canadiens français; langue française.

[Réponse à une lectrice française, Rosa, qui m'interrogeait sur le nous québécois.]

La question du nous est délicate, parce qu'elle touche à notre identité collective. Qui sommes-nous? Qui peut se dire Québécois?

Lorsque j'étais enfant, on appelait Québécois, dans la langue courante, les habitants de la ville de Québec; à l'échelle de la province, on se divisait essentiellement entre Canadiens anglais et Canadiens français. Nous, les Canadiens français, étions attachés à ce que nous nommions le Canada; mais cette terre de nos aïeux était associée au fleuve géant (le Saint-Laurent), comme le précise notre hymne national. À l'église, un de nos cantiques, Notre-Dame du Canada, reprenait cette idée : Regarde avec amour, sur les bords du grand fleuve / Ce peuple jeune encore qui grandit frémissant / Tu l'as plus d'une fois consolé dans l'épreuve / Ton bras fut sa défense, et ton bras est puissant...

Notre peuple était canadien, de langue française et de religion catholique. (Je simplifie, bien sûr.) Deux siècles après la défaite des plaines d'Abraham, il était pauvre, se croyait né pour un p'tit pain. Replié sur lui-même, il comptait sur une élite de prêtres, de médecins, de notaires et d'avocats pour le diriger. Il avait lutté pour sa survie en faisant des enfants, beaucoup d'enfants.

Un jour, à l'adolescence, j'ai remplacé plus ou moins discrètement, dans le refrain du cantique, du Canada par des Québécois.

La Révolution tranquille a transformé notre société, qui s'est affranchie de la tutelle de l'Église; l'argent détestable nous a paru, de plus en plus, désirable; le monde des affaires, attirant. L'exposition universelle de 1967 nous a ouverts au monde et nous a montré que nous étions capables, nous aussi, d'audace et de grandes réalisations. Le Parti québécois nous a entraînés dans son rêve immense. Le français s'est imposé jusque dans les commerces de Montréal.

Et aujourd'hui, qui sommes-nous? Les Québécois de vieille souche ne font plus assez d'enfants; notre société doit accueillir des immigrants et favoriser leur intégration. Francophones et anglophones, Québécois de vieille souche ou de souche récente, nous avons en commun la langue française, paraît-il. L'aimons-nous comme un bien précieux? Dans l'expression Français d'Amérique, quel mot trouvons-nous le plus important?

Après le référendum de 1995, on a proclamé que le terme Québécois s'appliquait à tous les habitants du Québec - et à eux seuls. Moi qui vivais à Ottawa, je me trouvais soudain du mauvais côté de la rivière - rejetée. Je ne me suis jamais sentie Franco-Ontarienne. Je n'étais plus Québécoise. Alors qu'un immigré de fraîche date, ne sachant rien de l'histoire du Québec, ne parlant peut-être même pas français, pouvait se dire Québécois, lui.

Les choses n'ont pas changé de ce côté; seulement, je suis revenue m'établir à Québec. Suis-je donc Québécoise, à nouveau? Comment pourrais-je appartenir, véritablement, à un peuple qui se définit de façon si superficielle? - qui m'accueille aujourd'hui, qui me repousserait aussi facilement demain? Pourquoi voudrais-je, même, lui appartenir? Quelle signification cela pourrait-il avoir?

Je suis Québécoise, malgré tout. Je ne peux pas rejeter le nous comme le nous a prétendu me rejeter. Mes racines sont plus fortes, plus profondes que cela. Elles plongent dans le terreau de la langue, de l'histoire, de la culture. Je ne me laisserai plus exclure. Mais le peuple québécois, avec tous les éléments qui le composent, anciens et nouveaux, ne survivra que s'il définit clairement les caractéristiques communes qui le distinguent des autres peuples d'Amérique - et s'il s'attache à les mettre en valeur.

L'identité, l'appartenance à un peuple, ce n'est pas une simple question de domicile.

Line Gingras
Québec

25 septembre 2007

Augmenter à cinquante-six disgressions

Augmenter à; disgression ou digression; t euphonique; virgule et proposition relative explicative; grammaire française; syntaxe du français; ponctuation; orthographe.

  • ... la candidate avait largement dépassé la majorité de 1663 voix obtenue par Rosaire Bertrand en mars 2007, augmentant cette majorité à 4225 voix. (Robert Dutrisac.)

Le verbe augmenter marque la progression, et non pas l'aboutissement; on peut dire, par exemple, que la température a augmenté de deux degrés si elle est passée de vingt-cinq à vingt-sept, mais non qu'elle a augmenté à vingt-sept degrés. Je proposerais :

... portant cette majorité à 4225 voix.

* * * * *

  • Mais il semble que ces disgressions immobilières aient eu peu d'influence sur le vote des Charlevoisiens.

Disgression ne se trouve pas dans le Petit Robert, dans le Lexis ni dans le Trésor de la langue française informatisé; on dit et on écrit disgrâce, mais digression.

* * * * *

  • «... nous n'en sommes pas là», avait-t-elle déclaré.

Le t intercalaire, ou t euphonique, est employé pour... l'euphonie - pour que la prononciation soit plus harmonieuse. On l'ajoute donc après les lettres a, e ou c, mais jamais après un t ni un d :

A-t-on jamais vu chose pareille? fit-il.
Aime-t-elle le caviar?
Vainc-t-il déjà toute sa famille aux échecs?
Votre poule pond-elle vraiment trois fois par jour?

Nous n'en sommes pas là, avait-elle déclaré.

* * * * *

  • Elle donne au Parti québécois une cinquième victoire dans ce comté, représenté depuis 1994 par Rosaire Bertrand qui lui avait cédé la place pour prendre sa retraite.

La proposition relative qui lui avait cédé la place n'apporte pas une information dont on aurait besoin pour distinguer entre deux personnes du nom de Rosaire Bertrand; elle donne plutôt une explication, utile mais accessoire. Il s'agit donc d'une relative non pas déterminative, mais explicative, que l'on fait normalement précéder de la virgule :

... représenté depuis 1994 par Rosaire Bertrand, qui lui avait cédé la place...

* * * * *

  • ... Pauline Marois avait dû ouvrir les portes de son chalet, sis à Saint-Iréné...

Le village s'appelle Saint-Irénée.

* * * * *

  • ... une dizaine de députés s'étaient déplacé...

Déplacés.

  • ... l'autre partie était construite sur des terres agricoles dont le zonage avait été modifiée de façon irrégulière.

Modifié.

  • Cette élection partielle fut une lutte à deux puisque Jean Charest avait décidé que le Parti libéral du Québec ne présenterait pas de candidat contre Mme Marois. En 2007, le candidat libéral est arrivé troisième, derrière le péquiste et l'adéquiste, et rien n'indiquerait que le PLQ aurait pu améliorer ce score.

... rien n'indiquait...

  • L'équipe de Mme Marois considérait que cette élection n'était pas sans risque pour la chef péquiste puisque le vote combiné des adéquistes et les libéraux avait atteint 65 % en mars 2007.

... le vote combiné des adéquistes et des libéraux...

  • En toute fin de campagne, Pauline Marois a dû faire face à autre controverse.

... à une autre controverse.

  • Mais dans les deux MRC plus à l'est [...], la tendance est différence.

... la tendance est différente.

Line Gingras
Québec

«Marois : victoire éclatante» : http://www.ledevoir.com/2007/09/25/158188.html

26 septembre 2007

Think thank you

Think thank ou think tank.

  • Un sondage de l'Institut de recherche en politiques publiques [...] Le think thank montréalais lance sa publication lors d'un déjeuner-causerie organisé à la Grande Bibliothèque. (Stéphane Baillargeon.)

Si l'on tient à montrer que l'on connaît l'anglais, il vaut mieux écrire think tank. Mon billet du 30 mai 2006 propose des solutions de rechange. Mais dans le contexte, on aurait pu parler simplement de l'organisme montréalais.

Line Gingras
Québec

«Un refus massif des accommodements raisonnables» : http://www.ledevoir.com/2007/09/25/158184.html

30 avril 2007

Morts ou vifs

Vivant, participe présent ou adjectif verbal; aux dépens de.

  • «Pensez-vous que nous ne sommes que des parasites vivants aux dépens du travail honnête et ardu de nos concitoyens?» (Mario Cloutier, dans La Presse, citant l'écrivain d'expression anglaise Yann Martel.)

Seraient-ils donc, nos écrivains et nos artistes, des parasites morts?

Mais non, les apparences ont le nez qui trompe : ce qu'on a voulu dire, c'est que pour beaucoup de nos élus, il semblerait qu'écrivains et artistes, en qualité de parasites, ne sachent faire qu'une chose : vivre aux dépens de leurs concitoyens (et non pas aux dépens du travail de leurs concitoyens, je le signale en passant). Il fallait employer le verbe, pas l'adjectif : vivant.

Line Gingras
Québec

«Yann Martel "conseille Stephen Harper"» : http://www.cyberpresse.ca/article/20070417/CPARTS02/704170733/1050/CPARTS02

27 septembre 2007

Se prémunir de quelque chose

Se prémunir de quelque chose; se prémunir contre quelque chose; se prémunir de ou contre; prépositions; grammaire française; syntaxe du français.

  • Mais l'on peut être sûr que c'est un piège dont M. Harper a déjà commencé à se prémunir... (Lysiane Gagnon, dans La Presse.)

D'après les exemples que j'ai vus dans les dictionnaires, on ne se prémunit pas de quelque chose, mais contre quelque chose :

Ils se sont prémunis contre le froid. (Multidictionnaire.)

Je dois pourtant me prémunir contre la curiosité naturelle à leur sexe. (Duhamel, dans le Petit Robert et le Lexis.)

... les alliés s'étaient prémunis contre leurs propres défaillances. (Bainville, dans le Trésor de la langue française informatisé.)

Contre les risques d'une intrigue ou d'un coup d'État militaire [...], l'aristocratie d'Orsenna n'a pas cru se prémunir assez... (Gracq, dans le Trésor.)

Sans être prémunis contre la contagion. (Carrel, dans le Petit Robert.)

Il fallait donc écrire :

Mais l'on peut être sûr que c'est un piège contre lequel M. Harper a déjà commencé à se prémunir...

Line Gingras
Québec

«Des élections automnales?» : http://www.cyberpresse.ca/article/20070925/CPOPINIONS02/709250564/6754/CPOPINIONS05

28 septembre 2007

Jouer un instrument

Jouer un instrument ou jouer d'un instrument; jouer la flûte ou jouer de la flûte; jouer le piano ou jouer du piano; jouer le violon ou jouer du violon; grammaire française; syntaxe du français; anglicisme; calque de structure.

  • Et pour ceux qui apprennent à jouer un instrument? (Paul Journet, dans La Presse.)

On dit très bien, en anglais, to play a musical instrument; en français, cependant, on joue de la flûte*, du piano, du violon, d'un instrument. (Voir au besoin le Petit Robert, le Lexis, le Multidictionnaire ou le Trésor de la langue française informatisé, à l'article «jouer».)

Line Gingras
Québec

«Mozart rend-il bébé plus intelligent?» : http://www.cyberpresse.ca/article/20070925/CPACTUEL/709250586/6685/CPACTUEL
* «Bonhomme, bonhomme, sais-tu jouer?» : http://www.momes.net/comptines/notes/bonhomme-bonhomme-sais-tu-jouer.html

29 septembre 2007

Ériger un bâtiment, ériger une maison

Ériger un bâtiment; ériger une maison; ériger et construire; ni et n'y; impropriété; grammaire française; orthographe.

  • Peu après avoir acheté le terrain en 1992, M. Blanchet et Mme Marois ont construit leur manoir. Hier, Mme Marois a précisé que même si sept acres de terres publiques se trouvent sur son domaine, aucun bâtiment ni a été érigé. (Ariane Lacoursière, dans La Presse.)

Ni? Bien entendu, c'est n'y qu'on a voulu dire : aucun bâtiment n'a été «érigé» là, aucun bâtiment n'y a été «érigé».

Ériger, d'après le Petit Robert, c'est «construire avec solennité». Marie-Éva de Villers signale en effet que l'on érige un monument, une statue, une église, mais que l'«on construit un barrage, un pont, un complexe immobilier, on ne les érige pas». Je proposerais donc, de manière à éviter la répétition du verbe construire :

... même s'il y a sur son domaine sept acres de terres publiques, aucun bâtiment ne s'y trouve.

* * * * *

  • Une entente signée entre M. Walsh et M. Blanchet convenait d'ailleurs de leur entente.

Un document signé par M. Walsh et M. Blanchet faisait d'ailleurs foi de leur entente.

On pourrait employer aussi le verbe confirmer (Un document [...] confirmait d'ailleurs leur entente), s'il n'était déjà utilisé quelques lignes plus haut.

Line Gingras
Québec

«Pauline Marois se fâche... et s'explique» : http://www.cyberpresse.ca/article/20070928/CPACTUALITES/709280695/1019/CPACTUALITES

30 septembre 2007

Probable - Il est probable que

Probable; il est probable que + subjonctif; il est probable que + indicatif; il est probable que + indicatif ou subjonctif; choix du mode; grammaire française; syntaxe du français.

  • Or, il est fort probable que le couple ait une explication en béton à donner aux Québécois. (Patrick Lagacé, dans La Presse.)

Si c'est fort probable, c'est quasi certain; le tour il est probable que, employé à la forme affirmative, appelle l'indicatif ou le conditionnel, d'après le Multidictionnaire et le Hanse-Blampain :

Or, il est fort probable que le couple a une explication...
Or, il est fort probable que le couple aurait une explication...

Si la probabilité est inexistante ou peu élevée, on utilise cependant le subjonctif :

Il n'est pas probable qu'on réussisse à le coincer.
Il est peu probable que la demanderesse obtienne gain de cause.

Line Gingras
Québec

«Noyer le poisson» : http://www.cyberpresse.ca/article/20070925/CPOPINIONS05/709250521/6928/CPOPINIONS05

1 octobre 2007

Rentrer dans les rangs

Rentrer dans les rangs ou rentrer dans le rang.

  • Mais pour qui le connaît, pas question de rentrer dans les rangs. Sans concession, Vittorio a été et restera. (Isabelle Paré.)

Dans le Petit Robert, le Multidictionnaire, le Lexis et le Trésor de la langue française informatisé, à l'article «rang», je trouve l'expression rentrer dans le rang :

Je rentrai dans le rang, ne craignis pas de me montrer comme un simple citoyen. (Gide, dans le Lexis.)

Les masses allemandes [...] rentrent dans le rang, quand on leur promet qu'elles vont manger. (H. Albert, dans le Trésor.)

Line Gingras
Québec

«Cure de Jouvence pour Vittorio» : http://www.ledevoir.com/2007/09/29/158792.html

2 octobre 2007

Les cents pas, faire les cents pas

Les cents pas; faire les cents pas; accord de cent; déterminant numéral cardinal; déterminant numéral ordinal; adjectif numéral cardinal; adjectif numéral ordinal; condo, condos; grammaire française; orthographe.

  • Elle faisait les cents pas devant le condos, inquiète pour son chat qui se trouvait toujours à l'intérieur. (Catherine Handfield, dans La Presse.)

Cent, déterminant ou adjectif numéral cardinal, prend un s uniquement lorsqu'il est multiplié par un autre nombre et qu'il se trouve à la fin du déterminant numéral :

Il y avait quatre cents personnes à leur dernier concert.
Ils étaient plus de huit cents à vouloir lui serrer la main.
La prochaine ville est à deux cent quatre-vingt-cinq kilomètres.
Ce phénomène se reproduit tous les cent ans.

Notons au passage que cent reste invariable lorsqu'il exprime le rang; il est alors employé comme adjectif ou déterminant numéral ordinal, au sens de centième :

Ouvrez votre manuel à la page trois cent.
Cela se passait dans les années mille huit cent.

* * * * *

Condo est admis dans le Petit Robert (2007) comme abréviation de condominium, terme d'usage courant au Canada pour désigner un «immeuble en copropriété». On écrit condos au pluriel, mais condo au singulier.

Line Gingras
Québec

«Un immeuble menace de s'effondrer sur Papineau» : http://www.cyberpresse.ca/article/20070928/CPACTUALITES/70928176/-1/CPACTUALITES

6 octobre 2007

Avoir vu + infinitif

Avoir vu + infinitif; voir + infinitif; avoir vu suivi de l'infinitif; voir suivi de l'infinitif; accord du participe passé du verbe voir suivi de l'infinitif; grammaire française; orthographe d'accord.

  • ... elle [l'athlète Marion Jones] avait toujours tout nié par la suite, véhémentement, malgré des révélations contraires de personnes qui l'avaient côtoyée et disaient l'avoir vu agir. (Jean Dion.)
  • En 2004, il avait déclaré que Jones se dopait et l'avait même vu procéder à des injections sur elle-même.

Les rectifications orthographiques proposées par le Conseil supérieur de la langue française ne visent nullement l'accord du participe passé du verbe voir. En l'occurrence, la règle qui s'applique demeure la suivante : le participe passé du verbe voir, employé avec l'auxiliaire avoir et suivi de l'infinitif, s'accorde en genre et en nombre avec le complément d'objet direct, si celui-ci précède le verbe et fait l'action exprimée par l'infinitif.

Dans la première phrase, il faut se demander : des personnes disaient avoir vu qui? - elle [Marion Jones], représentée par le pronom complément l'; des personnes disaient avoir vu Marion Jones qui agissait - elles disaient l'avoir vue qui agissait, l'avoir vue agir.

Dans la deuxième phrase, on doit se poser la question : il avait vu qui? - [Marion] Jones, toujours, encore une fois représentée par le pronom l'; il l'avait vue qui procédait à des injections, il l'avait vue procéder à des injections.

Line Gingras
Québec

«La triple médaillée d'or aux Jeux de Sydney confesse s'être dopée - La gloire perdue de Marion Jones» : http://www.ledevoir.com/2007/10/06/159695.html?fe=2197&fp=127439&fr=45012

8 octobre 2007

Essouflé, il a failli percuté l'embarcadaire

Essouflé ou essoufflé; embarcadaire ou embarcadère; failli + infinitif ou participe passé; c'a été ou ç'a été; grammaire française; orthographe.

  • L'aventurier a accosté à un embarcadaire de Greenwich... (Agence France-Presse.)

On écrit abécédaire, mais embarcadère.

  • «Je suis bouleversé. Je ne peux pas le croire... 13 ans, c'a été un long voyage. C'a été toute ma vie», a-t-il lancé sur la télévision Sky News, essouflé et visiblement épuisé. «C'a été vraiment dur au début», s'est souvenu l'aventurier à la barbe nourrie.

Ç'a été, ça prend - ç'aurait pris - une cédille.

Essoufflé, avec deux f.

  • Il s'est aussi échoué sur un récif aux Antilles, a failli percuté une baleine...

Il a failli mourir, a failli avoir un accident, a failli percuter une baleine.

Line Gingras
Québec

«13 ans de tour du monde à la seule force de ses muscles» : http://www.cyberpresse.ca/article/20071006/CPACTUALITES/71006042/5406/CPINSOLITE

10 octobre 2007

Absence de remord

Remord ou remords; absence de remord; un remord ou un remords; le remord ou le remords; orthographe.

  • «La demande d'emprisonnement était motivée par le besoin de dissuasion et par l'absence de remord», a-t-elle brièvement commenté. (Rémi Nadeau, Presse Canadienne.)

Que l'on ait un ou des remords, ou que l'on soit sans remords, cela ne change rien à l'orthographe du nom : on écrit remords, au singulier comme au pluriel :

Un remords le harcelait. (Maupassant, dans le Petit Robert.)

J'arrivais inéluctablement et sans remords à ce méfait. (Giraudoux, dans le Lexis.)

C'est l'ombre d'un remords qui passe! (Privas, dans le Trésor de la langue française informatisé.)

Paris, depuis plus de quatre ans, était le remords du monde libre... (De Gaulle, dans le Trésor.)

Line Gingras
Québec

«Myriam Bédard évite la prison, mais a besoin d'aide» : http://www.cyberpresse.ca/article/20071009/CPACTUALITES/71009024/6730/CPACTUALITES

11 octobre 2007

La poignée de députés présent

Poignée; accord avec le collectif poignée; accord du participe passé employé avec l'auxiliaire avoir; grammaire française; orthographe d'accord.

  • Si ceux qui se reconnaissent en Kasparov et Politkovskaïa - appelons-les les «authentiques libéraux russes» - parvenaient ne serait-ce qu'à maintenir la poignée de députés actuellement présent à la Douma sous cette étiquette (une dizaine sur 450), ce serait déjà un grand succès! (François Brousseau.)

Je mettrais le masculin pluriel - présents - de préférence au féminin singulier, en raison de l'étiquette «authentiques libéraux russes», qui me semble s'appliquer aux députés plutôt qu'au collectif poignée. C'est discutable. Mais quoi qu'il en soit, je ne vois pas comment on pourrait justifier le masculin singulier.

  • ... la nouvelle autocratie russe qu'il a créé en huit ans au Kremlin.

Le participe passé employé avec l'auxiliaire avoir s'accorde avec le complément d'objet direct, si celui-ci précède le verbe. Il a créé quoi? la nouvelle autocratie russe : créée.

Line Gingras
Québec

«Le chat russe sort du sac» : http://www.ledevoir.com/2007/10/09/159868.html

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