Obsédé de + infinitif; complément du participe passé obsédé; grammaire française; syntaxe du français.
- Cet autre Québec plus silencieux, méfiant des métropoles, moins conservateur que dépositaire d'un héritage collectif, aussi tolérant mais nullement obsédé d'être toujours à l'avant-garde d'un progrès qui n'est souvent qu'un effet de mode... (Denise Bombardier.)
Obsédé, employé comme nom, peut être suivi d'un substantif complément introduit par de :
C'est un obsédé de la montagne. (Lexis.)
Cette construction se rencontre quelquefois avec le participe passé :
Il est obsédé de soucis. (Hanse et Blampain.)
En général, cependant, le participe passé introduit son complément au moyen de la préposition par :
Il est obsédé par une idée fixe, par les solliciteurs. (Hanse et Blampain.)
Dès son enfance il [Byron] est obsédé par son pied bot, que ses parents lui reprochent constamment. (Mounier, cité dans le Trésor de la langue française informatisé.)
Il était si obsédé par le froid qu'il parlait de voler les lampions de l'église. (Blais, citée dans le Lexis.)
Aucun des ouvrages consultés ne propose d'exemple où obsédé aurait pour complément un infinitif introduit par de; on intercale plutôt, entre le participe passé et l'infinitif, un complément d'agent exprimant l'idée ou le sentiment qui obsède, lui-même complété par l'infinitif :
Obsédé par la peur d'échouer. (Petit Robert.)
Obsédé par le désir d'avoir la plus haute note. (Multidictionnaire.)
Obsédé par la préoccupation de défendre un système politique. (Barrès, cité dans le Petit Robert.)
Il serait possible de recourir à ce procédé dans la phrase qui nous occupe :
Cet autre Québec plus silencieux [...] aussi tolérant mais nullement obsédé par le désir d'être toujours à l'avant-garde...
Cet autre Québec plus silencieux [...] aussi tolérant mais nullement obsédé par la préoccupation d'être toujours à l'avant-garde...
Je serais tentée, cependant, de choisir un adjectif pouvant être suivi d'un infinitif introduit par de :
Cet autre Québec plus silencieux [...] aussi tolérant mais nullement soucieux d'être toujours à l'avant-garde...
Sans doute y a-t-il une légère différence de sens.
Line Gingras
«Deux Québec» : http://www.ledevoir.com/2006/01/28/100752.html?338