Avoir très + participe passé
Très; adverbe très; avoir très + participe passé; emploi de très devant un participe passé; emploi de très pour modifier un verbe à la voix active; emploi de très pour modifier un verbe à un temps composé; très et beaucoup; grammaire française; syntaxe du français.
- ... le décès de sa mère, alors qu'il avait 20 ans, l'a très marqué... (Paul Cauchon.)
On peut très bien joindre l'adverbe très à un participe passé ayant une valeur passive ou employé à la manière d'un adjectif :
Ce banquet a été très apprécié. (Multidictionnaire.)
Il est très aimé par ses parents, très surpris. (Hanse-Blampain.)
Gênes était toujours très menacé par les Piémontais. (Voltaire, cité dans le Petit Robert.)
Le grand-duc Michel [...] est très aimé dans le monde et très haï des soldats. (Hugo, cité dans le Petit Robert.)
Cependant, ainsi que le font observer le Multidictionnaire et le Hanse-Blampain, très ne peut pas modifier un verbe à la voix active. On utilise plutôt, dans ce cas, les adverbes fort ou beaucoup :
Nous avons beaucoup aimé ce film. (Multidictionnaire.)
J'ai beaucoup réfléchi. (Hanse-Blampain.)
Je l'ai fort apprécié. (Hanse-Blampain.)
Grevisse (Bon usage, douzième édition, paragraphe 954 a) relève quelques exemples où très se trouve devant un participe passé employé avec l'auxiliaire avoir; il juge toutefois cette construction non recommandable :
Ses obsèques m'ont très ému. (Gaxotte.)
Dans la phrase qui nous intéresse, il aurait mieux valu écrire, par conséquent :
... le décès de sa mère, alors qu'il avait 20 ans, l'a beaucoup marqué...
Ce qui pourrait donner, à la voix passive :
À vingt ans, il a été très marqué par le décès de sa mère.
Line Gingras
«À voir à la télévision le mardi 21 mars - Tout le monde le regarde» : http://www.ledevoir.com/2006/03/18/104640.html