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Choux de Siam
31 juillet 2008

Comme la peste

Comme la peste ou comme de la peste; se méfier de quelqu'un comme la peste; se méfier de quelqu'un comme de la peste; se méfier de quelque chose comme la peste; se méfier de quelque chose comme de la peste; s'en méfier comme la peste; s'en méfier comme de la peste; grammaire française.

  • Le premier ministre de l'Alberta, Ralph Klein, qui se méfiait des initiatives d'Ottawa comme la peste, avait émis de sérieuses réserves. (Michel David.)

D'après ce que je vois dans les dictionnaires généraux que j'ai sous la main (consultés aux articles « peste » et « se méfier »), on peut craindre, détester, éviter, fuir, haïr, redouter quelqu'un ou quelque chose comme la peste; mais on se garde ou se méfie de quelqu'un ou de quelque chose comme de la peste :

Aussi craignait-il comme la peste un rhume pour lequel il eût gardé le lit. (Proust, dans le Trésor de la langue française informatisé.)

Je m'en méfie comme de la peste. (Petit Robert.)

Line Gingras
Québec

« Les vilaines provinces » : http://www.ledevoir.com/2008/06/10/193374.html

30 juillet 2008

Un organisation, genre

  • Cette approche [...] a été critiquée par les organisations non gouvernementales (ONG) qui font du développement. Ceux-ci estiment qu'il ne faut pas simplement chercher à mettre le drapeau canadien partout... (Alec Castonguay.)

Celles-ci...

Line Gingras
Québec

« Afghanistan : Ottawa fixe ses priorités » : http://www.ledevoir.com/2008/06/11/193551.html

29 juillet 2008

Remettons...

  • Le refus de mettre en œuvre les recommandations les plus spectaculaires du rapport Castonguay est-il un signe de paresse ou simplement la reconnaissance que les Québécois ne souhaitent pas remettre en question les grands principes qui ont présidé à la mise en place du régime d'assurance maladie au début des années 1970? Bien sûr, ils souhaitent que le modèle québécois soit mieux géré, mais ils ne le rejettent pas. (Michel David.)

Je proposerais :

Le refus d'appliquer les recommandations les plus spectaculaires du rapport Castonguay est-il un signe de paresse ou simplement la reconnaissance que les Québécois ne souhaitent pas contester les grands principes qui ont présidé à la mise en place du régime...

Line Gingras
Québec

« Sans le rêve » : http://www.ledevoir.com/2008/06/28/195683.html

28 juillet 2008

Une joueuse et leur classement

  • Impossible donc de savoir si, en acceptant de prendre des poses érotiques pour un magazine tiré à trois millions d'exemplaires, elle avait voulu gagner en popularité. Et en contrats publicitaires.

    Les commanditaires, très sensibles au « capital de sympathie » d'une joueuse, attachent un minimum d'attention à leur classement WTA (Women's Tennis Association). (Clément Sabourin, dans La Presse.)

Non, il ne s'agit pas du classement des commanditaires ni de celui des poses érotiques, mais du classement des joueuses. On pouvait écrire :

Les commanditaires, très sensibles au « capital de sympathie » des joueuses, attachent un minimum d'attention à leur classement WTA (Women's Tennis Association).

Les commanditaires, très sensibles au « capital de sympathie » d'une joueuse, attachent un minimum d'attention à son classement WTA (Women's Tennis Association).

Line Gingras
Québec

« Les dessous de la compétition féminine » : http://www.cyberpresse.ca/article/20080728/CPSPORTS08/807280660/5157/CPSPORTS

27 juillet 2008

Ils seraient obligés, ou pas?

  • Des données recensées cette semaine par la Presse canadienne et issues d'un rapport préparé par le Centre de lutte contre la maladie de la Colombie-Britannique relancent le débat sur le fait d'obliger ou non les nouveaux arrivants reçus par Immigration Canada à déclarer de manière obligatoire leur état. (Marie-Andrée Chouinard.)

Si on oblige les nouveaux arrivants à déclarer leur état, ils devront obligatoirement le faire, cela va de soi. Si par contre on ne les oblige pas...

Line Gingras
Québec

« VIH et discrimination » : http://www.ledevoir.com/2008/07/25/199113.html

26 juillet 2008

Le fleurdelisée

Le fleurdelisée ou le fleurdelisé; orthographe.

  • Alors que les Fêtes du 400e anniversaire de Québec ont systématiquement fait disparaître le fleurdelisée, il fallait probablement s'appeler McCartney pour mettre la diplomatie canadienne de côté et le brandir à bout de bras... (Christian Rioux.)
  • À l'hôtel de ville, on a choisi de faire flotter le fleurdelisée toute l'année. (Même journaliste, dans un article précédent.)

Le drapeau québécois est orné de fleurs de lys; on écrit néanmoins le fleurdelisé, d'après le Petit Robert et le Multidictionnaire :

On a hissé le fleurdelisé. (Multidictionnaire.)

Line Gingras
Québec

« De Kiev à Québec » : http://www.ledevoir.com/2008/07/25/199122.html
« Sur les traces de Champlain - 3 - Le rival protestant de Royan » : http://www.ledevoir.com/2008/07/02/196043.html

25 juillet 2008

Ils voulaient qu'on voit

Vouloir que + indicatif; vouloir que + subjonctif; le verbe voir au subjonctif; voit ou voie; grammaire française; orthographe.

  • « Ils voulaient qu’on voit bien que le spectacle se déroulait à Québec », indique Steve. (Daphnée Dion-Viens, dans Le Soleil.)

D'après le Hanse-Blampain, vouloir que, au sens d'ordonner, souhaiter ou consentir, est toujours suivi du subjonctif :

Elle veut qu'on lui fasse une robe toute pareille à celle de Cendrillon. (L.G.)

Il voudrait qu'on aille lui rendre visite l'été prochain.

Je veux bien que vous passiez devant moi.

À la troisième personne du singulier du subjonctif présent, le verbe voir s'écrit non pas voit, mais voie :

Geneviève ne voit pas ce que l'institutrice écrit au tableau. [Le verbe est au présent de l'indicatif.]

Pour bien comprendre les exercices, il faudrait qu'elle voie ce qui est écrit au tableau.

Ils voulaient qu’on voie bien que le spectacle se déroulait à Québec...

Line Gingras
Québec

« L'œil magique de Paul » : http://www.cyberpresse.ca/article/20080723/CPSOLEIL/80722239/7137/CPSOLEIL05

24 juillet 2008

Indications de parti-pris

Parti-pris ou parti pris; orthographe.

  • Dans deux décisions distinctes de plus de 50 pages, le juge Max Teitelbaum indique qu'il existe plusieurs indications de parti-pris de la part du commissaire John Gomery. (Rollande Parent, PC.)

Il semblerait que l'on ait pratiqué ici la relecture rapide. La répétition n'était pas difficile à éviter :

... le juge Max Teitelbaum signale/souligne qu'il existe plusieurs indications...

... le juge Max Teitelbaum relève plusieurs indications...

Selon le Petit Robert et le Multidictionnaire, consultés à l'article «parti», le terme parti pris s'écrit sans trait d'union. Le Trésor de la langue française informatisé admet cependant les deux graphies :

Je n'ai là-dessus aucun parti-pris ni aucun préjugé; des noms illustres ont consacré ce procédé excellent de publication. (Hugo.)

J'y vois une trace de snobisme ou plus exactement d'un préjugé bien moderne, d'un parti pris d'inouï qui n'est pas le mien. (Schaeffer.)

Line Gingras
Québec

«La Cour fédérale donne raison à Chrétien contre Gomery» : http://www.cyberpresse.ca/article/20080626/CPACTUALITES/80626101/6730/CPACTUALITES

23 juillet 2008

S'exprimer à la foule

S'exprimer à quelqu'un; grammaire française; syntaxe du français.

  • ... en soulignant que McCartney s'était exprimé en français à la foule venue l'entendre sur les plaines d'Abraham. (Marc Cassivi, dans La Presse.)

D'après ce que je vois dans le Petit Robert, le Multidictionnaire, le Lexis et le Trésor de la langue française informatisé (j'ai consulté aussi le Chouinard et le Hanse-Blampain), on peut s'exprimer plus ou moins bien, dans une ou plusieurs langues, mais on ne s'exprime pas à quelqu'un :

Il s'exprime avec élégance. (Lexis.)

Il n'arrive pas à s'exprimer clairement. (Multidictionnaire.)

Je sais si mal m'exprimer que je déçois aussitôt que j'ouvre la bouche. (Gide, dans le Petit Robert.)

Il comprenait sans effort tout ce qu'elle lui disait, mais il s'exprimait en allemand avec un peu de lenteur. (Martin du Gard, dans le Trésor.)

Un autre auteur, un siècle et demi plus tard, s'exprimait sur le clergé séculier avec plus de rigueur encore. (Faral, dans le Trésor.)

Le journaliste a sans doute voulu dire :

... en soulignant que McCartney s'était adressé en français à la foule venue l'entendre sur les plaines d'Abraham.

Line Gingras
Québec

« Où est le soleil? Dans la tête... » : http://www.cyberpresse.ca/article/20080723/CPOPINIONS05/807230614/6741/CPOPINIONS

22 juillet 2008

Syntaxe du gérondif

  • Que nous dit cette décision? Que la citoyenneté n'est pas une simple formalité, un bout de papier que l'on décerne à n'importe qui en prêtant serment sur n'importe quoi. (Christian Rioux.)

Contrairement aux apparences, on ne décerne pas un bout de papier en prêtant serment; la personne qui doit prêter serment n'est pas celle qui décerne le bout de papier, mais celle à qui le bout de papier est décerné. Pour que la phrase soit claire dès la première lecture, il faudrait que le gérondif se rapporte au sujet de la proposition, comme dans les exemples suivants :

Ils allaient à la mort en chantant.
Tu peux réussir en travaillant fort.
Elle essayait de m'attendrir en me parlant de son petit-fils.

On pourrait écrire :

... un bout de papier que n'importe qui peut recevoir en prêtant serment sur n'importe quoi.

... un bout de papier que n'importe qui peut se voir décerner en prêtant serment sur n'importe quoi.

... un bout de papier que n'importe qui peut se voir remettre en prêtant serment sur n'importe quoi.

Line Gingras
Québec

« La citoyenneté n'est pas une formalité » : http://www.ledevoir.com/2008/07/18/198195.html

21 juillet 2008

Pendant mon sommeil

  • Salim Ahmed Hamdan, le premier captif de Guantánamo désigné pour servir de cobaye aux procès à venir, n'est qu'un humble acolyte du leader d'al-Qaïda, Salim Hamdan.

    Ce dernier est accusé de «complot» et de «soutien matériel au terrorisme». Moudjahid «occasionnel», il a commencé son parcours de combattant de l'islam en 1996, à l'âge de 26 ans. (Philippe Grangereau, de Libération, dans Le Devoir.)

Toute une nouvelle, c'est bien pourquoi on lit le journal : le leader d'al-Qaïda a été remplacé. J'ai dormi combien de mois, la nuit dernière?

Ne sortez pas votre calculatrice, je ne tiens pas vraiment à le savoir; puisqu'il faut éliminer (sans violence aucune) le second Salim Hamdan, j'aimerais vous inviter, plutôt, à vous méfier d'une expression comme ce dernier, qui doit renvoyer à la personne dont il vient d'être question :

Salim Ahmed Hamdan, le premier captif de Guantánamo désigné pour servir de cobaye aux procès à venir, n'est qu'un humble acolyte du leader d'al-Qaïda.
Ce dernier Accusé de «complot» et de «soutien matériel au terrorisme», moudjahid «occasionnel», il a commencé son parcours de combattant de l'islam en 1996, à l'âge de 26 ans.

Advienne que pourra, je retourne me coucher.

Line Gingras
Québec

«Hamdan, le petit chauffeur» : http://www.ledevoir.com/2008/07/21/198578.html

20 juillet 2008

Des substituts au pétrole

Substitut à ou substitut de; préposition à ou de.

  • Tout en faisant grimper les prix des matières premières, ces substituts au pétrole gaspilleraient l'argent des gouvernements... (Fabien Deglise.)

Le Petit Robert et le Trésor de la langue française informatisé donnent un bon nombre d'exemples où le nom substitut, qu'il désigne une personne ou une chose, est suivi d'un complément introduit par la préposition de* :

Évidemment, pour elle Henri est un substitut de Robert. (Beauvoir, dans le Trésor.)

Et si le substitut du procureur, qui soutient l'accusation, ne parvient pas à nous prouver que Valentin est le coupable... (Gide, dans le Trésor.)

Un substitut du champagne. (Petit Robert.)

Substitut de repas. (Petit Robert.)

Il en était de même du pastel, substitut de l'indigo. (Las Cases, dans le Trésor.)

Les substituts du cuir sont les syndermes, les textiles enduits et les matériaux synthétiques. (Rama, dans le Trésor.)

Les sociétés protestantes cherchent peut-être un substitut de la confession... (Mounier, dans le Trésor.)

Ainsi, dans le calcul algébrique, on ne se préoccupe pas des quantités dont les lettres sont les substituts. (Goblot, dans le Trésor.)

À Paris? j'y suis déjà allé. Y est le substitut de Paris. (D. D. L., dans le Trésor.)

Je n'ai relevé qu'un seul exemple, appartenant à la langue du droit, où l'on utilise la préposition à :

Substituts à l'emprisonnement. (Trésor.)

J'écrirais par conséquent :

... ces substituts du pétrole gaspilleraient l'argent des gouvernements...

Line Gingras
Québec

* J'ai consulté aussi le Multidictionnaire, le Hanse-Blampain, le Chouinard et le Lexis, mais n'y ai pas trouvé d'exemple utile.

« L'éthanol ne tient pas ses promesses » : http://www.ledevoir.com/2008/07/17/198044.html

19 juillet 2008

Quand le sujet est une proposition

Proposition conjonctive sujet; accord du verbe ayant pour sujet une proposition conjonctive; grammaire française; syntaxe du français; orthographe d'accord.

  • Que les images soient dégradantes pour les femmes ne dérangent pas ces gars-là, non monsieur. (Lise Payette.)

Non, ce ne sont pas les images qui dérangent - ou plutôt qui ne dérangent pas -, mais le fait que les images soient dégradantes pour les femmes. Comme c'est une proposition conjonctive (c'est-à-dire commençant par une conjonction de subordination) qui joue le rôle de sujet, le verbe doit se mettre au singulier :

Que les images soient dégradantes pour les femmes ne dérange pas ces gars-là, non monsieur.

Line Gingras
Québec

« Vendre son corps au plus offrant » : http://www.ledevoir.com/2008/07/18/198178.html

18 juillet 2008

Ils sont pris en charges

Ils sont pris en charges; elles sont prises en charges; prendre en charge; orthographe.

  • ... un refuge construit sur une colline près de la capitale Maseru, où une quarantaine d'enfants sont accueillis pour des séjours de trois mois, au cours desquels ils sont pris en charges par du personnel qualifié... (AP.)

D'après le résultat de mes recherches (j'ai consulté, à l'article «charge», le Petit Robert, le Multidictionnaire, le Hanse-Blampain, le Lexis et le Trésor de la langue française informatisé), charge est toujours au singulier dans la locution verbale prendre en charge :

Soins pris en charge par la Sécurité sociale. (Petit Robert.)

De ceux-là [soldats], suivant ma décision, De Lattre prendrait aussitôt une centaine de mille en charge. (De Gaulle, dans le Trésor.)

Il fallait donc écrire :

... au cours desquels ils sont pris en charge par du personnel qualifié...

Line Gingras
Québec

«Harry, prince au grand cœur» : http://www.cyberpresse.ca/article/20080716/CPINSOLITE/80716146/5406/CPINSOLITE

17 juillet 2008

Qui considère qui?

  • À cette volonté, il faut ajouter l'ambition du Maroc d'obtenir le siège du secrétariat permanent de l'UPM [Union pour la Méditerranée].

    Mais voilà, il se trouve qu'en coulisses l'installation de ce secrétariat, soit le futur Bruxelles de la Méditerranée, avait été promise à la Tunisie, dont le président Ben Ali n'a jamais mégoté l'adhésion. À l'inverse, le président Abdelaziz Bouteflika, lui, n'a jamais cessé de souffler le chaud et le froid, dans l'espoir de couper l'herbe sous les pieds de ses voisins, notamment en ce qui a trait au secrétariat, qu'ils considèrent comme des concurrents avant tout. (Serge Truffaut.)

Quel est l'antécédent du pronom ils? Il faut évidemment chercher un pluriel, et je ne vois que ses voisins - de préférence à leurs pieds. Mais alors, qui seraient les concurrents? D'après la syntaxe de la phrase, une seule possibilité : les fonctionnaires représentés par le secrétariat, même si le passage du singulier au pluriel n'est pas heureux. Donc, ce qu'a écrit l'éditorialiste, à mon sens, c'est que les voisins du président Bouteflika considèrent les fonctionnaires du (futur) secrétariat de l'UPM comme des concurrents. Mais comment cela? Pour quelle raison les fonctionnaires du secrétariat d'un organisme international pourraient-ils être considérés comme des concurrents par le Maroc et la Tunisie?

Je pense qu'on a voulu dire tout autre chose; seulement, par distraction, on a utilisé un pluriel pour un singulier, et on a placé une relative trop loin du nom auquel elle se rattache, et trop près d'un autre auquel elle n'est pas liée. Il suffisait d'écrire, pour que le passage se tienne :

À l'inverse, le président Abdelaziz Bouteflika, lui, n'a jamais cessé de souffler le chaud et le froid, dans l'espoir de couper l'herbe sous les pieds de ses voisins, qu'il considère comme des concurrents avant tout, notamment en ce qui a trait au secrétariat.

On a dû se relire à la vitesse grand V.

Line Gingras
Québec

« Premier pas » : http://www.ledevoir.com/2008/07/15/197706.html

16 juillet 2008

Couper l'herbe sous les pieds

Couper l'herbe sous les pieds; couper l'herbe sous le pied.

  • ... dans l'espoir de couper l'herbe sous les pieds de ses voisins... (Serge Truffaut.)

Faut-il dire couper l'herbe sous le pied ou couper l'herbe sous les pieds?

Le Petit Robert, le Multidictionnaire, le Lexis et le Trésor de la langue française informatisé consignent la locution couper l'herbe sous le pied (à quelqu'un ou de quelqu'un). Les exemples proposés sont légèrement différents dans certains cas :

Gide coupe l'herbe sous le pied de ses historiographes... (Blanche, dans le Trésor.)

L'histoire a coupé l'herbe sous les pieds des vieux militants, fils de Jaurès ou fils de Maurras. (Mauriac, dans le Lexis.)

Pour couper l'herbe sous les pieds à tout concurrent photographe. (Cendrars, dans le Trésor.)

Le Hanse-Blampain, à l'article « couper », admet explicitement les deux formes.

Line Gingras
Québec

« Premier pas » : http://www.ledevoir.com/2008/07/15/197706.html

15 juillet 2008

En choeur avec

  • « Il y a juste un petit problème : The Rake's Progress est "complètement" Londres », déplore le critique de The Independent, en chœur avec ceux du Times, du Guardian ou du Daily Telegraph. (Yves Schaëffner, dans La Presse.)

Que penser de l'expression en chœur avec? C'est la première fois que je la rencontre; et je ne l'ai pas trouvée dans les ouvrages consultés (Petit Robert, Multidictionnaire, Hanse-Blampain, Lexis, Trésor de la langue française informatisé). Cependant, le Trésor admet la locution verbale faire chœur avec :

Le drame de Saint-Just est d'avoir [...] fait chœur, par moments, avec Marat. (Camus.)

Je suis donc portée à croire qu'il n'y a pas lieu de condamner en chœur avec; dans la phrase à l'étude, toutefois, on pourrait soit se contenter d'un simple avec, soit utiliser d'accord avec, pour conserver l'allusion musicale, ou suivre l'exemple de Camus :

... déplore le critique de The Independent, avec ceux du Times, du Guardian ou du Daily Telegraph.

... déplore le critique de The Independent, d'accord avec ceux du Times, du Guardian ou du Daily Telegraph.

... déplore le critique de The Independent, faisant chœur avec ceux du Times, du Guardian ou du Daily Telegraph.

Line Gingras
Québec

« Robert Lepage froisse les critiques londoniens » : http://www.cyberpresse.ca/article/20080714/CPARTS04/807140550/5156/CPARTS

14 juillet 2008

Ils se sont donnés jusqu'au 11 juillet

Ils se sont donnés ou ils se sont donné; se donner, accord du participe passé du verbe pronominal; grammaire française; orthographe d'accord.

  • M. MacDonald et son épouse [...] ont décidé d'échanger leur maison et se sont donnés jusqu'au 11 juillet pour évaluer les propositions qui leur seront faites. (PC.)

Il arrive que le pronom réfléchi, dans le verbe pronominal se donner, soit complément d'objet direct et entraîne donc l'accord du participe passé :

Elle s'est donnée à cette cause.
Ils se sont donnés pour de grands réformateurs.

Se donner s'emploie aussi comme pronominal passif; en pareil cas, le participe s'accorde avec le sujet :

Cette pièce s'est donnée dans plusieurs pays.
Les fraises se sont quasiment données cet été-là.

Dans la phrase à l'étude, toutefois, le pronom réfléchi est complément d'objet indirect - ils ont donné à eux-mêmes jusqu'au 11 juillet :

M. MacDonald et son épouse [...] se sont donné jusqu'au 11 juillet...

Le participe passé pourrait néanmoins s'accorder, mais il faudrait que le verbe ait aussi un complément d'objet direct antéposé (c'est-à-dire qui le précède) :

M. MacDonald et son épouse se sont donné une échéance, fixée au 11 juillet.

L'échéance qu'ils se sont donnée est fixée au 11 juillet.

Line Gingras
Québec

« L'homme au trombone rouge souhaite faire du troc à nouveau » : http://www.cyberpresse.ca/article/20080617/CPINSOLITE/80617199/-1/CPINSOLITE

13 juillet 2008

Ils ont été fait prisonniers

Faire suivi d'un attribut; accord du participe passé du verbe faire suivi d'un attribut; grammaire française; orthographe d'accord.

  • Ils ont été fait prisonniers lors d'une opération militaire héliportée colombienne... (AFP.)

Le participe passé du verbe faire introduisant un attribut - attribut du sujet ou attribut du complément d'objet direct - s'accorde en genre et en nombre avec le sujet ou avec le complément d'objet direct, selon le cas :

Ils ont été faits prisonniers...
Les deux femmes qu'ils avaient faites prisonnières...

Line Gingras
Québec

« La guérilla accuse de trahison les gardiens de Betancourt » : http://www.ledevoir.com/2008/07/12/197461.html

12 juillet 2008

D'un couvert à l'autre

D'un couvert à l'autre; from cover to cover; anglicisme; calque de l'anglais.

  • Son patron, l'éditeur Michel Brûlé, était pour sa part étonné lorsque les ressemblances lui ont été présentées. L'éditeur a admis à La Presse ne pas avoir lu le roman d'un couvert à l'autre et dit n'avoir jamais vu le film. (Nathaëlle Morissette, dans La Presse.)

Aucun des dictionnaires généraux que j'ai sous la main (Petit Robert, Lexis, Trésor de la langue française informatisé) n'admet couvert au sens de couverture d'un livre. Selon Marie-Éva de Villers, l'expression d'un couvert à l'autre est le calque de l'anglais from cover to cover; on dira plutôt, en français, de A à Z, de la première à la dernière page, en entier. Dans Stylistique comparée du français et de l'anglais, page 238, Vinay et Darbelnet traduisent d'ailleurs He read the book from cover to cover par Il lut le livre de la première à la dernière page. René Meertens propose quant à lui l'équivalent d'un bout à l'autre. Je suggérerais encore du début à la fin.

Soit dit en passant, les dictionnaires généraux ne donnent pas non plus d'une couverture à l'autre.

Line Gingras
Québec

« Le roman de Marie-Pier Côté largement inspiré d'Highlander » : http://www.cyberpresse.ca/article/20070313/CPARTS02/703130548/1017/CPARTS

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