Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Choux de Siam
18 juillet 2006

Non au défaitisme

  • Même si je reconnais et déplore ce fait qui fait partie de l'ouragan anglophone qui déferle sur la terre entière, «même en France et aussi sur l'Union européenne», il y a peu de choses à y faire. (Gilles Bousquet.)

Il est question, dans cette courte lettre au Devoir, de la progression de l'anglais à Montréal, où «le français se porte mal». Au lieu de baisser les bras, l'auteur aurait pu, il me semble, retravailler son texte de manière à éliminer quelques répétitions.

  • L'anglais est devenu la langue universelle du commerce et du tourisme et d'à peu près de tout le reste, à la place de l'espéranto, qui n'a vraiment jamais décollé, et des autres langues, incluant le français, qui deviennent culturelles.

L'anglais, selon M. Bousquet, est devenu la langue universelle de quoi? du commerce; du tourisme; d'à peu près tout le reste. La préposition de ne doit être employée qu'une seule fois pour introduire le complément déterminatif.

Il aurait suffi d'un peu plus d'attention...

Line Gingras

«Lettres : Le français implose partout» : http://www.ledevoir.com/2006/07/18/113910.html

19 juillet 2006

Une membre de la famille

La membre, le membre; une membre, un membre; membre, masculin ou féminin; genre du nom membre.

  • Il faisait ainsi allusion aux propos qu'une membre de la famille canadienne décimée a tenus en conférence de presse lundi, à Montréal. (Clairandrée Cauchy et Alexandre Shields.)

Le mot membre «ne comporte pas de forme féminine», ainsi que le fait observer Marie-Éva de Villers. Ce nom est toujours employé avec un déterminant - article, ou adjectif possessif, démonstratif, interrogatif ou indéfini - masculin. Songeons que c'est exactement l'inverse pour le mot personne.

Line Gingras

«Harper demeure inébranlable» : http://www.ledevoir.com/2006/07/19/114022.html

28 juillet 2006

Comité aviseur

Comité aviseur; calque; anglicisme; usage.

  • ... M. Dallaire craint toutefois que l'exercice n'ait pas reçu une oreille attentive de la part du comité aviseur. (Alexandre Shields.)

J'ai rarement rencontré le terme comité aviseur pendant la quinzaine d'années que j'ai passées dans l'administration fédérale. Une recherche au moyen de Google confirme qu'il est peu souvent utilisé dans la fonction publique canadienne : je trouve, dans les sites .gc.ca, un nombre d'occurrences beaucoup moins élevé pour comité aviseur que pour comité consultatif.

C'est heureux, parce que le Grand dictionnaire terminologique, le Multidictionnaire et le Chouinard condamnent comité aviseur : il s'agit en effet du calque de l'anglais advisory committee, qui se rend par comité consultatif.

Le mot aviseur ne figure ni dans le Petit Robert (2003), ni dans le Lexis, ni dans le Trésor de la langue française informatisé. Bien entendu, le journaliste aurait été forcé d'employer cet adjectif si ce dernier avait fait partie d'une appellation officielle; ce n'est pas le cas ici, toutefois, puisque le nom générique auquel il se rapporte, comité, est écrit avec une minuscule initiale.

Voilà un anglicisme qui paraît sorti de l'usage courant; tâchons de ne pas l'y ramener.

Line Gingras

«SOS Parc Orford revient à la charge» : http://www.ledevoir.com/2006/07/27/114599.html

29 juillet 2006

C'est moi qui ne sait pas

C'est moi qui et l'accord du verbe; accord du verbe avec le pronom relatif qui ayant pour antécédent un pronom personnel; orthographe d'accord; grammaire française; syntaxe du français.

  • Comme bien d'autres choses incomprises, la péréquation demeure toutefois un «dossier» qui, s'il est mal ajusté, peut donner lieu à une forme de déséquilibre fiscal.

    «Et le déséquilibre fiscal, je tiens à dire que c'est moi qui ne sait pas ce que c'est», a dit le fédéral qui passait par là.
    (Jean Dion.)

Le verbe ayant pour sujet le pronom qui ne se met pas nécessairement à la troisième personne; il s'accorde plutôt avec l'antécédent du relatif - dans le cas présent, il s'agit du pronom moi, de la première personne du singulier : ... c'est moi qui ne sais pas...

Line Gingras

«Des nouvelles de tout le monde» : http://www.ledevoir.com/2006/07/29/114753.html

30 janvier 2006

Ni fleurs ni couronnes - Soutien

  • [...] il n'a jamais dit que le Canada devait envoyer des soldats, laissant entendre qu'un soutien logistique était préférable. Le chef conservateur soutient aujourd'hui qu'il était impossible d'envoyer des soldats [...] (Alec Castonguay.)

Dans un style soutenu, on se serait contenté d'un appui logistique, ou alors on aurait affirmé, déclaré...

«L'épreuve des faits : Publicités mensongères» : http://www.ledevoir.com/2006/01/12/99488.html?338

8 juillet 2006

Accepter l'acceptable

  • Au contraire, la formule actuelle, qui consiste à forcer chaque entreprise qui obtient un contrat d'installation d'éoliennes à négocier avec les intervenants d'une région et les propriétaires des terres, risque d'aboutir à des résultats plus acceptables. En dernier recours, Hydro-Québec peut refuser un projet qui ne serait pas jugé acceptable.

    En fait, le problème n'est pas de savoir qui, d'Hydro-Québec ou de l'entreprise privée, est le mieux placé pour faire accepter un projet de parc éolien mais plutôt qui est prêt à accepter la présence permanente de moulins à vent au sommet de ses montagnes et moyennant quel prix.
    (Jean-Robert Sansfaçon.)

Essayons d'éliminer les répétitions :

... risque d'aboutir à des résultats plus acceptables. En dernier recours, Hydro-Québec peut refuser un projet qui serait jugé inadmissible.

... qui [...] est le mieux placé pour faire adopter un projet de parc éolien, mais plutôt qui est prêt à tolérer la présence permanente...

Line Gingras

«Qui est le plus écolo?» : http://www.ledevoir.com/2006/07/07/113182.html

15 juillet 2006

Ils choisissent d'opter...

  • Tandis qu'on assiste à une escalade de la violence entre Israël et des groupes palestiniens, des ressortissants des deux communautés installés à Montréal choisissent plutôt d'opter pour le dialogue. (Brigitte Saint-Pierre.)

On peut choisir le dialogue, ou opter pour le dialogue. Dans un cas comme dans l'autre, c'est une sage décision.

«Contre la violence, l'arme du dialogue» : http://www.ledevoir.com/2006/07/13/113573.html

7 août 2006

L'autorité au masculin

  • Assistés par des experts étrangers, les autorités électorales ont dû former pas moins de 260 000 agents électoraux... (Claude Lévesque.)

Bon je l'admets, il y a des chances pour que les autorités électorales soient composées de messieurs, au moins en partie, mais ça ne change rien au fait que le nom autorités est de genre féminin, comme on le voit bien à l'accord de l'adjectif électorales, et que ce sont elles, les autorités électorales, qui reçoivent de l'aide :

Assistées par des experts étrangers, les autorités électorales...

Line Gingras

«Les Kinois impatients dans l'attente des résultats» : http://www.ledevoir.com/2006/08/05/115245.html

6 août 2006

Jouer de l'ours, ça vous dit?

Site; jouer de l'ours; jeu de l'ours; jouer à la tague; to play tag; Robert Auclair; ASULF; Association pour le soutien et l'usage de la langue française.

Nous marchions d'un pas allègre, Léone et moi, vers la rue Saint-Louis et les délices des Fêtes de la Nouvelle-France, qui nous attendaient dans tout le Vieux-Québec, lorsqu'elle s'est arrêtée au beau milieu d'une phrase.

Elle venait de mentionner les sites où se dérouleraient différentes activités. «Ah! c'est sûrement pas correct. J'ai l'impression d'entendre monsieur Auclair me dire que site, c'est un anglicisme au sens de emplacement

Monsieur Auclair, c'est un ancien juge dont elle a été la secrétaire. Passionné de questions de langue, soucieux de préserver et d'améliorer la qualité du français dans les médias et les organismes publics, il est président de l'Association pour le soutien et l'usage de la langue française (ASULF), qui a mené déjà de nombreuses campagnes visant à faire remplacer des usages fautifs par des termes corrects.

Et à propos du mot site, je lis en effet, dans le Multidictionnaire, qu'il s'agit d'un «anglicisme au sens de emplacement (d'un établissement, d'une entreprise, etc.)», de même qu'au sens de lieu.

Mais poursuivons notre promenade, sans quoi nous n'aurons pas le temps de faire un peu le tour des centres d'intérêt, et puis d'aller au souper organisé à Place-Royale par l'Union des producteurs agricoles, et enfin de remonter prendre la navette pour les chutes Montmorency (nous retournons aux Grands Feux, voir le spectacle de l'Allemagne).

Monsieur Auclair, me raconte Léone, l'a beaucoup habituée à surveiller son français. Mais un jour, c'est elle qui lui a appris quelque chose! On venait d'attribuer au juge un nouveau bureau, que sa secrétaire avait visité avant qu'il ne le voie. «Et puis, comment c'est? lui a-t-il demandé à la première occasion. - Assez grand pour qu'on puisse y jouer de l'ours (prononcé «lour»). - Quossé ça?»

Non, évidemment je plaisante, monsieur Auclair n'a pas dit quossé ça, ni quossa mange en hiver, mais vous voyez où je veux en venir : comme moi - comme la plupart des Québécois, sûrement -, il n'avait jamais entendu parler du jeu de l'ours, que connaissaient bien les anciens de Charlevoix, m'assure Léone, et dont se souviennent encore, paraît-il, les gens du Saguenay.

Pourtant moi aussi je l'ai pratiqué, ce jeu, comme monsieur Jourdain faisait de la prose, puisque jouer de l'ours, cela signifie jouer à la tague (prononcé, dans le p'tit rang croche, «jouer à' taïe»), calque de to play tag.

Et vous autres itou, qui me lisez de l'autre côté de l'Atlantique, vous vous y êtes exercés, à en perdre le souffle : car il ne se peut, me semble, que vous n'ayez jamais joué au chat.

Line Gingras

9 août 2006

Les gouvernements qui se sont succédés

Se succéder; accord du participe passé du verbe succéder à la forme pronominale; verbe accidentellement pronominal; grammaire française; orthographe d'accord.

  • Fisher se défend d'être nostalgique et amer. Il note que les gouvernements qui se sont succédés depuis 1957 ont fait preuve d'imagination, d'audace et d'initiative. (Manon Cornellier.)

Nous voici à nouveau devant un verbe accidentellement pronominal; en effet, succéder ne s'emploie pas toujours à la forme pronominale (on peut très bien dire, par exemple : Philippe a succédé à son père à la tête de l'entreprise), et le pronom réfléchi, se, peut s'analyser à part (il joue de fait le rôle de complément d'objet indirect, répondant à la question « à qui? »).

Or quelle est la règle, en pareil cas? – Le participe passé d'un verbe accidentellement pronominal s'accorde en genre et en nombre avec le complément d'objet direct, si celui-ci précède le verbe.

Cependant, le verbe succéder n'a jamais de complément d'objet direct : on ne succède pas quelqu'un ni quelque chose, mais à quelqu'un, à quelque chose.

C'est pourquoi le participe passé du verbe succéder, ou se succéder, doit toujours rester invariable. Il fallait écrire :

Fisher se défend d'être nostalgique et amer. Il note que les gouvernements qui se sont succédé depuis 1957 ont fait preuve d'imagination, d'audace et d'initiative.

Line Gingras

« Revue de presse – Les suites d'une crise » : http://www.ledevoir.com/2006/08/05/115259.html

14 août 2006

Presser quelqu'un à envisager...

Presser quelqu'un à + infinitif; presser quelqu'un de + infinitif; presser quelqu'un à ou de + infinitif; presser quelqu'un à faire quelque chose; presser quelqu'un de faire quelque chose; presser quelqu'un à ou de faire quelque chose; grammaire française; préposition à ou de; syntaxe du français.

  • Le projet presse enfin Israël et le Liban à envisager une solution à long terme... (Le Devoir.)

On pousse quelqu'un à faire quelque chose, on l'incite à agir de telle ou telle façon. Le verbe presser, cependant, se construit avec la préposition de :

Je le pressai d'agir. (Multidictionnaire.)

Il le pressa d'avouer sa faute. (Lexis.)

[Je savais que] Robert me presserait enfin d'exécuter mes projets. (Mauriac, dans le Petit Robert.)

Line Gingras

«Entente unanime à l'ONU» : http://www.ledevoir.com/2006/08/12/115791.html

16 août 2006

Des aller-retours

Des aller-retours; des allers-retours; aller-retour au pluriel; orthographe.

  • De longs aller-retours coûteux, des journées de 14 heures [...] Pour un patient traité en hémodialyse trois fois par semaine, résider loin de son centre de soins n'est pas une sinécure. (Lisa-Marie Gervais.)

Les deux éléments du nom composé aller-retour doivent s'accorder au pluriel. D'après le Multidictionnaire, on écrit en effet :

Deux allers-retours.
Deux allers et retours.
Deux voyages allers et retours.
Deux billets d'aller-retour.

Line Gingras

«Des journées de 14 heures, trois fois par semaine» : http://www.ledevoir.com/2006/08/16/116016.html

21 août 2006

Un peu d'analyse

  • À titre de comparaison, les documents envoyés par la Régie des rentes du Québec avec le crédit d'impôt remboursable pour le soutien aux enfants, introduit par le gouvernement Charest, comporte__ uniquement de l'information factuelle à propos du programme. (Hélène Buzzetti.)

Quel est le message essentiel de cette phrase? - Les documents comportent uniquement de l'information factuelle à propos du programme.

Le reste? - Nous avons deux éléments qui se rattachent auxdits documents : envoyés par la Régie des rentes du Québec, d'une part, et [envoyés] avec le crédit d'impôt remboursable pour le soutien aux enfants, d'autre part. Et que vient faire le syntagme introduit par le gouvernement Charest? Il se rapporte au crédit d'impôt remboursable pour le soutien aux enfants, dont crédit d'impôt est le noyau. Et le début de la phrase, À titre de comparaison? Ce groupe met en relation la phrase que nous avons ci-dessus avec la ou les phrases précédentes.

Ah, l'analyse logique. Résignez-vous, nous en referons.

Line Gingras

«Deux millions de dollars pour envoyer des chèques de 100 $» : http://www.ledevoir.com/2006/08/16/115985.html

20 août 2006

De l'origine du diable

Nous étions allés à Orange ce jour-là. J'avais revu le théâtre antique; surtout, j'étais remontée sur la colline Saint-Eutrope, là où pour la première fois, quelques années plus tôt, j'avais senti sur mon passage l'odeur du thym.

À Pont-Saint-Esprit, au retour, nous attendaient un plein panier de fraises et des bottes d'asperges blanches, fraîchement arrivés de la ferme voisine. Nous rapportions un bavarois, aussi. Mais avant le souper nous devions aller, avec l'hôtesse de notre gîte rural, chez son marchand de vin.

Madame Larre était au rendez-vous, sa voiture garée près de l'entrée de sa vaste propriété, à côté de la vieille maison confortable où nous étions logés pour la semaine. C'était une belle femme blonde un peu rondelette, je me souviens, qui nous avait accueillis avec chaleur. Avec son mari et leurs deux adolescentes, qui préparaient assidûment leurs examens, et un énorme chien noir qui avait bien failli nous mettre en fuite le premier jour, tant son enthousiasme était grand, elle habitait une belle maison moderne, au bout de l'allée que bordaient des arbres fruitiers.

Nous discutons un moment; elle est toute contente de nous faire découvrir son fournisseur. Elle retourne à son auto; mais comme elle se met au volant, ma mère se dit que ce serait plus sympathique si elle et mon père l'accompagnaient. (Mon oncle Jacquelin, mon cousin Jean-François et moi, nous suivrons dans la voiture de location.) Elle s'approche donc de la portière et demande gentiment : «On peut-tu embarquer avec vous?»

Le démon, faut crère, est québécois. Parce que de toute évidence madame Larre ne la connaissait pas, cette chanson folklorique où Satan, sorti de l'enfer pour faire le tour du monde, quand il ramasse quelqu'un, lui commande : Embarque dans ma voitu-u-re!

Line Gingras

22 août 2006

Des sources haut placé

Haut placé; locution adjectivale; orthographe.

  • ... les journalistes font eux-mêmes partie de l'establishment et ne veulent pas nuire à leurs sources haut placé__ pour continuer à faire leur métier. (Paul Cauchon.)

La locution adjectivale haut placé est formée de l'adverbe haut et de l'adjectif placé. Le premier élément de l'expression reste donc invariable, mais le second, lui, doit s'accorder en genre et en nombre :

Des personnes haut placées. (Petit Robert.)
Des personnages haut placés. (Multidictionnaire.)

Line Gingras

«Médias - De Versailles à Washington» : http://www.ledevoir.com/2006/08/21/116315.html?338

29 août 2006

Prendre action

Prendre action; anglicisme; calque; usage.

  • J'interpelle les jeunes vieux et les vieux jeunes : prenons notre place, elle nous revient de droit. Et surtout, prenons action. (Chentale de Montigny.)

Le Colpron et le Multidictionnaire signalent que prendre action est le calque de to take action. Je trouve dans ces ouvrages et dans le Meertens divers équivalents possibles, à utiliser d'après le contexte : agir, réagir, intervenir, passer à l'action, passer aux actes, prendre une initiative, prendre des mesures, faire quelque chose (pour résoudre un problème, par exemple).

Line Gingras

«Lettres : Saluer les bons coups, en inspirer d'autres» : http://www.ledevoir.com/2006/08/22/116388.html

27 août 2006

Un peu de tolérance, quoi

Nous avons marché, marché, marché, sous le joyeux soleil de fin d'été, joyau d'un ciel couleur de bleuet mûrissant. Nous en avons entendu des trompettes, des flûtes, des tambours, des cornemuses. Nous avons checké les Tchèques sur la terrasse Dufferin, avant de descendre à la place Royale; ils nous ont joué en rappel je ne saurais dire quel classique, avec un brio, une fantaisie que je n'oublierai pas. Plus tard, de retour dans la haute-ville, nous avons fait l'épreuve d'un mélange guitare et cornemuses qui prouve bien, à mon oreille en tout cas, que toutes les innovations ne valent pas la peine qu'on se donne pour les réaliser.

La tournée des concerts finie, nous sommes allées contempler le fleuve, après quoi nous nous sommes assises sur les marches de la basilique; nous avons eu l'idée d'entrer un moment. Et là, nous sommes tombées sur deux grandes affiches : la première avertissait qu'aucune sollicitation n'était tolérée en ces lieux; la seconde, juste au-dessus, invitait les fidèles à payer leur capitation.

Pour l'oublieuse logique humaine, cher lecteur, votre indulgence est sollicitée.

Line Gingras

31 août 2006

Un avantage indu

Indu; pléonasme; usage.

  • Dans notre système parlementaire, le premier ministre jouit, de par ce pouvoir de choisir la date des élections, d'un avantage indu sur les partis d'opposition qui n'a pas sa raison d'être. (Bernard Descôteaux.)

Je lis dans le Petit Robert que l'adjectif indu veut dire «qui va à l'encontre des exigences de la raison, de la règle, de l'usage», «qui n'est pas fondé». Le syntagme qui n'a pas sa raison d'être me paraît donc superflu.

Line Gingras

«À date fixe» : http://www.ledevoir.com/2006/08/31/117115.html

2 septembre 2006

Le but visait à...

  • Le but de l'intervention thérapeutique visait alors à corriger ces activités pathologiques... (Pauline Gravel.)

Formulation pléonastique. Je proposerais :

Le but de l'intervention thérapeutique était alors de corriger...
L'intervention thérapeutique visait alors à corriger...

«Science - Atteindre la paix cérébrale des carmélites» : http://www.ledevoir.com/cgi-bin/ledevoirredir.cgi?http://www.ledevoir.com/2006/09/02/117341.html

13 septembre 2006

Le préfixe co-

Le préfixe co- et le trait d'union; coéquipier; orthographe.

  • «Si on était payés au mégot, on gagnerait beaucoup plus», a lancé à la blague son co-équipier Jean-François Descoste. (Lisa-Marie Gervais.)

D'après le Petit Robert (2007) et le Multidictionnaire, coéquipier s'écrit sans trait d'union, comme les autres mots composés avec le préfixe co-.

Marie-Éva de Villers fait observer, cependant, que l'on met un tréma lorsque le radical commence par un i, et que l'on intercale un n devant la lettre u : coïnculpé; conurbation.

Line Gingras

«Fumeurs de trottoir» : http://www.ledevoir.com/2006/08/30/117068.html

12 septembre 2006

Serait-t-il...

Le t intercalaire; le t euphonique; grammaire française; orthographe.

  • Sur la scène internationale, sans le 11-Septembre, comment George W. Bush se serait-t-il comporté? (Antoine Robitaille.)

Je lis dans le Multidictionnaire que le t intercalaire, que l'on utilise pour l'euphonie, s'insère entre le verbe terminé par e, a ou c et le pronom sujet inversé (il, elle, on). Il n'y a donc pas lieu de l'employer après un verbe finissant par un d ou un t :

... comment s'y prend-elle pour tout faire?
... comment George W. Bush se serait-il comporté?

Line Gingras

«Et si le 11-Septembre n'avait pas eu lieu?» : http://www.ledevoir.com/2006/09/09/117786.html

11 septembre 2006

Publicité inacceptable

Je vois à l'instant, dans l'en-tête de mon blogue et d'autres carnets de Canalblog, une publicité, disons, «érotique». Je n'y suis pour rien, évidemment, et je trouve cela tout à fait inacceptable. Je vais donc me plaindre sans retard. Si ces images n'ont pas disparu dans vingt-quatre heures, ou si elles réapparaissent par la suite, je change d'hébergeur. Bien entendu, je vous préviendrai...

Êtes-vous très satisfait de votre hébergeur? Vite, faites-le-moi savoir. S'il vous plaît.

Line Gingras

14 septembre 2006

On continue!

Non, ce n'est pas la fin des haricots, encore moins celle des Choux de Siam. Seulement, après ce qui est arrivé l'autre jour (voir mon billet du 11 septembre, ci-dessous), je ne me sens plus à l'aise; j'emménage donc chez un autre hébergeur, Hautetfort.

Mon compte restera ouvert ici; il demeurera possible, et facile, de revenir consulter les billets.

Alors de quoi sera-t-il question aujourd'hui, dans mon «nouveau» carnet qui s'intitule également Choux de Siam? Vous le verrez à cette adresse : http://chouxdesiam.hautetfort.com/.

(À vrai dire, au moment où j'écris ces lignes, je n'ai pas encore décidé.)

Line Gingras

3 juin 2007

Trouvé coupable de deux accusations

Coupable d'une accusation; trouvé coupable; found guilty; anglicisme; calque de l'anglais.

  • Marcel Dubois, un éducateur spécialisé de 36 ans, a été trouvé coupable de deux accusations de voies de fait simples... (Presse Canadienne.)

Coupable d'une accusation

On est coupable de quelque chose lorsqu'on «a commis volontairement un acte considéré comme répréhensible» (Trésor de la langue française informatisé) - délit, crime, faute, négligence grave, diffamation, injure, d'après les exemples recueillis dans les dictionnaires généraux que j'ai sous la main.

Une accusation est-elle un acte répréhensible? Sans doute..., s'il s'agit d'une fausse accusation.

Trouvé coupable

Trouvé coupable, selon le Multidictionnaire, le Chouinard et le Colpron, est le calque de found guilty; il faudrait employer jugé coupable, déclaré coupable, reconnu coupable.

Je proposerais donc :

... a été reconnu coupable à deux chefs d'accusation...

Line Gingras
Québec

«Un éducateur violent trouvé coupable de quatre accusations» : http://www.cyberpresse.ca/apps/pbcs.dll/article?AID=/2007...

1 juin 2007

Échouer à + infinitif

Échouer à faire quelque chose; syntaxe du français.

  • Le Parlement ukrainien a échoué hier à adopter les dispositions législatives nécessaires à l'organisation des législatives anticipées... (AFP.)

D'après ce que je vois dans le Petit Robert (2007), le Multidictionnaire (2003), le Hanse-Blampain (2000) et le Trésor de la langue française informatisé, échouer peut s'employer de façon absolue, ou être suivi d'un nom complément introduit par les prépositions à ou dans :

Échouer à un examen, dans la/une tentative. (Trésor.)

Voir les sots réussir dans les entreprises où l'on échoue. (Flaubert, dans le Petit Robert.)

Tous ses efforts ont échoué. (Hanse-Blampain.)

Le Lexis (1977) reçoit la construction échouer à faire quelque chose, que je ne rencontre cependant pas ailleurs :

Le drame de l'enfant qu'il avait échoué à sauver. (Beauvoir.)

Ai-je raison de trouver cette tournure suspecte? En tout cas, ni le Meertens ni le Robert & Collins Super Senior ne proposent échouer à faire quelque chose comme équivalent de to fail to do something.

J'aimerais bien consulter à ce sujet la dernière édition du Grand Robert. En attendant, sans vouloir condamner un usage qui après tout est admis dans un dictionnaire de langue, je suis d'avis qu'il vaudrait mieux écrire, dans la phrase qui nous occupe : Le Parlement ukrainien n'a pu adopter...; j'écarte n'est pas parvenu à, utilisé dans la phrase suivante, et n'a pas réussi à, trop semblable.

* * * * *

Il y aurait lieu de supprimer l'adjectif législatives, pour éviter la répétition.

Line Gingras
Québec

«En bref - Ukraine : le Parlement échoue» : http://www.ledevoir.com/2007/05/31/145486.html

Archives