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Choux de Siam
11 décembre 2012

Prendre une marche

Prendre une marche; to take a walk; anglicisme; calque de l'anglais.

  • Comme il le faisait régulièrement, il est parti prendre une marche vendredi, mais contrairement aux autres fois, il n'est jamais revenu.
    (Stéphane Bégin, dans Le Quotidien du 12 novembre 2012.)

Tous les étudiants en traduction apprennent à éviter l'expression prendre une marche, calque de l'anglais to take a walk d'après le Multidictionnaire, le Chouinard, le Dagenais et le Colpron. Le Dagenais et le Multidictionnaire précisent qu'il faudrait dire plutôt, selon le contexte, faire une promenade, se promener ou faire une petite marche, faire une longue marche.

On aurait pu écrire :

Comme il le faisait régulièrement, il est parti se promener [à pied] vendredi, mais contrairement aux autres fois, il n'est jamais revenu.

Comme il le faisait régulièrement, il est parti faire une promenade [à pied] vendredi, mais contrairement aux autres fois, il n'est jamais revenu.

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec

« L'octogénaire est retrouvé sans vie » : http://www.lapresse.ca/le-quotidien/actualites/201211/12/01-4592747-loctogenaire-est-retrouve-sans-vie.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_lire_aussi_4601670_article_POS5

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Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

10 décembre 2012

Mal nous en pris

Mal nous en pris, mal nous en a pris, mal nous en prit; grammaire; orthographe.

  • Mais à la suite des témoignages de ses voisins, mal nous en pris de constater que Bain n’était pas si fou que cela.
    (Pierre Desjardins, philosophe, dans Le Devoir du 7 décembre 2012.)

On écrit mal nous en a pris, au passé composé, mais mal nous en prit, au passé simple :

Mais à la suite des témoignages de ses voisins, mal nous en prit de constater que Bain n’était pas si fou que cela.

Mais à la suite des témoignages de ses voisins, mal nous en a pris de constater que Bain n’était pas si fou que cela.

Cela dit, l'expression rend l'idée que les conséquences ont été fâcheuses pour nous (consulter au besoin le Petit Robert à l'article « mal » [adverbe]); je ne vois pourtant pas ce qu'il pourrait y avoir de fâcheux à constater un fait, et le contexte ne l'indique pas non plus. Monsieur Desjardins a peut-être voulu dire :

Mais à la suite des témoignages de ses voisins, il nous a bien fallu constater que Bain n’était pas si fou que cela.

Mais à la suite des témoignages de ses voisins, nous avons dû constater que Bain n’était pas si fou que cela.

Mais à la suite des témoignages de ses voisins, force nous a été de constater que Bain n’était pas si fou que cela.

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec

« Pour mieux comprendre Richard Henry Bain » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/365795/pour-mieux-comprendre-richard-henry-bain

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9 décembre 2012

Il ne le lui permettrait pas nulle part

Nulle part et pas; grammaire française; négation.

  • L’ancien astronaute et actuel député Marc Garneau ne nuirait pas au PLC, note-t-on, mais il ne lui permettrait pas de faire de gain notable nulle part.
    (Guillaume Bourgault-Côté, dans Le Devoir du 8 décembre 2012.)

Comme le fait observer le Hanse-Blampain, nul, employé devant le nom comme adjectif ou déterminant indéfini, « se construit avec ne seul ou avec sans ». Il fallait omettre le pas :

L’ancien astronaute et actuel député Marc Garneau ne nuirait pas au PLC, note-t-on, mais il ne lui permettrait de faire de gain notable nulle part.

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec

« Sondage Léger Marketing-Le Devoir-The Gazette – Trudeau sauverait les libéraux » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/365954/trudeau-sauverait-les-liberaux

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7 décembre 2012

Trois accords

  • La première ministre péquiste a aussi avoué qu'elle avait été prise de court par la réaction courroucée qui a suivie la nomination de l'ex-chef du Parti québécois. « J'étais convaincu que la personne avait une telle compétence, une telle expérience, qu'il n'y avait pas de problème à ce qu'il intègre la fonction publique de façon permanente », a-t-elle dit.
    (PC dans le site du Devoir, le 6 décembre 2012 à 10 h 51.)

La réaction courroucée n'a pas été suivie par la nomination : elle a suivi la nomination. Le complément d'objet direct étant placé après le verbe, le participe passé employé avec avoir doit rester invariable.

Qui est représenté par le pronom je, dans le passage à l'étude? Le mystère n'est pas grand : il s'agit de la première ministre péquiste, madame Pauline Marois, comme le contexte l'indique très clairement. Le participe passé employé avec être doit s'accorder avec le sujet, féminin singulier : J'étais convaincue...

Enfin, même si madame Marois mérite notre indulgence parce qu'elle s'exprimait verbalement, il reste qu'elle aurait été bien inspirée de ne pas dire la personne en parlant de l'ex-chef du Parti québécois, ce qui devrait entraîner, grammaticalement, l'emploi du pronom elle. Selon le contexte, elle aurait pu remplacer la personne par monsieur Boisclair ou par le pronom il :

La première ministre péquiste a aussi avoué qu'elle avait été prise de court par la réaction courroucée qui a suivi la nomination de l'ex-chef du Parti québécois. « J'étais convaincue que monsieur Boisclair avait une telle compétence, une telle expérience, qu'il n'y avait pas de problème à ce qu'il intègre la fonction publique de façon permanente », a-t-elle dit.

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec

« André Boisclair renonce à son statut d'employé de la fonction publique » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/365729/andre-boisclair-renonce-a-son-statut-d-employe-de-la-fonction-publique

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6 décembre 2012

Écart

  • L’écart entre la pensée de la première ministre et de ses ministres porteurs du dossier est patent.
    (Bernard Descôteaux, dans Le Devoir du 5 décembre 2012.)

Il y a un écart entre la pensée de la première ministre et la pensée de ses ministres :

L'écart entre la pensée de la première ministre et celle de ses ministres porteurs du dossier est patent.

On écrirait toutefois, dans un autre contexte :

L'écart entre la pensée de la première ministre et de ses ministres porteurs du dossier, d'une part, et celle de beaucoup de membres du parti, d'autre part...

On rendrait ici l'idée que la première ministre et ses ministres porteurs du dossier pensent de la même façon.

  • Comme d’autres premiers ministres avant elle, la dimension économique du concept de développement durable prend le pas.

La dimension économique du concept de développement durable ne prend pas le pas d'autres premiers ministres, mais chez d'autres premiers ministres :

Comme chez d’autres premiers ministres avant elle, la dimension économique du concept de développement durable prend le pas.

On écrirait cependant :

Comme d'autres premiers ministres avant elle, Pauline Marois attache une importance primordiale à cette question.

Comme d'autres premiers ministres avant elle, on la critique pour des décisions précipitées.

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec

« Politiques environnementales – Le flou péquiste » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/365546/le-flou-pequiste

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3 décembre 2012

Un chef d'état européen

État; chef d'état ou chef d'État; orthographe.

  • Il est remarquable qu’un chef d’état européen s’engage aujourd’hui de manière aussi claire [...]
    (Martin Winckler, dans Le Devoir du 14 novembre 2012.)

État prend toujours la majuscule lorsqu'il désigne une entité politique, notamment dans l'expression chef d'État :

Il est remarquable qu’un chef d’État européen s’engage aujourd’hui de manière aussi claire [...]

J'ai vu le Petit Robert, le Multidictionnaire et le Hanse-Blampain.

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec

« Le style du président Hollande est nouveau » : http://www.ledevoir.com/international/europe/363882/le-style-du-president-hollande-est-nouveau

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30 novembre 2012

Un genre dont on ne veut pas

  • « On n’entasse pas nos personnes âgées dans des résidences comme chez vous, m’a déjà accusé, péremptoire, l’activiste Madhu Kishwar, du vénérable Centre for the Study of Developing Societies (CSDS) de Delhi. Ils restent avec nous à la maison, on prend soin d’eux! »
    (Guy Taillefer, dans Le Devoir du 26 novembre 2012.)

Ce n'est pas la première fois que je le signale, et ce ne sera sans doute pas la dernière : personne étant un nom féminin, les pronoms qui le remplacent doivent se mettre au féminin :

« On n’entasse pas nos personnes âgées dans des résidences comme chez vous, m’a déjà accusé, péremptoire, l’activiste Madhu Kishwar, du vénérable Centre for the Study of Developing Societies (CSDS) de Delhi. Elles restent avec nous à la maison, on prend soin d'elles! »

Si l'on tient au masculin :

« On n’entasse pas nos parents âgés dans des résidences comme chez vous, m’a déjà accusé, péremptoire, l’activiste Madhu Kishwar, du vénérable Centre for the Study of Developing Societies (CSDS) de Delhi. Ils restent avec nous à la maison, on prend soin d'eux! »

« On n’entasse pas les gens âgés dans des résidences comme chez vous, m’a déjà accusé, péremptoire, l’activiste Madhu Kishwar, du vénérable Centre for the Study of Developing Societies (CSDS) de Delhi. Ils restent avec nous à la maison, on prend soin d'eux! »

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec

« Les vieux, on en fait quoi? » : http://www.ledevoir.com/international/actualites-internationales/364864/les-vieux-on-en-fait-quoi

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25 novembre 2012

Elle se revête d'une carapace

Elle revêt, elle revêteil se revêt, il se revête; revêtir ou se revêtir à la troisième personne du singulier du présent de l'indicatif; grammaire française; conjugaison.

  • « Toute personne, malgré la carapace dont elle se revête ou paraît se revêtir, a une sensibilité. »
    (Le juge Georges Taschereau cité par François Bourque, dans La Presse du 15 novembre 2012; texte mis à jour à 8 h 51.)

Le verbe revêtir (se revêtir à la forme pronominale) fait revêt à la troisième personne du singulier du présent de l'indicatif :

Cet événement revêt une importance considérable. (Petit Robert.)

[...] le diable, qui revêt, comme on sait, les formes les plus diverses. (France, dans le Petit Robert.)

À peine est-elle rassurée par cette présence humaine que le paysage se métamorphose et se revêt de splendeur, comme dans les rêves. (Béguin dans le Trésor de la langue française informatisé, à l'article « métamorphoser ».)

Il fallait écrire :

« Toute personne, malgré la carapace dont elle se revêt ou paraît se revêtir, a une sensibilité. »

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec

« L'intolérance à l'injure » : http://www.lapresse.ca/le-soleil/opinions/chroniqueurs/201211/14/01-4593994-lintolerance-a-linjure.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B13b_francois-bourque_3257_section_POS1

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Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

24 novembre 2012

Agent de changes

Agent de changes, agent de change; orthographe.

  • [...] une biographie passionnante de cet ancien agent de changes de Wall Street [...]
    (André Lavoie, dans Le Devoir du 10 novembre 2012.)

Le Petit Robert, le Multidictionnaire, le Lexis et le Trésor de la langue française informatisé, consultés aux articles « change » et « agent », donnent seulement la graphie agent de change, sans « s » à change :

Les agents de change sont à la fois des officiers ministériels et des commerçants. (Lexis.)

Officier ministériel nommé par arrêté ministériel, sur présentation de la chambre syndicale des agents de change [...] (Barr. 1967, dans le Trésor.)

Il fallait écrire :

[...] une biographie passionnante de cet ancien agent de change de Wall Street [...]

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec

« Le bruit tragique des glaçons » : http://www.ledevoir.com/culture/cinema/363494/le-bruit-tragique-des-glacons

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20 novembre 2012

Recueil de chroniques publié dans « Le Devoir »

Concouraient ou concourraient; concourait ou concourraitconcourir à la troisième personne du conditionnel présent et de l'imparfait de l'indicatif; grammaire française; orthographe; conjugaisons.

  • Lise Payette a reçu dimanche, au Salon du livre de Montréal, le prix Pierre-Vadeboncœur de l’essai pour Le mal du pays (Lux éditeur), un recueil des chroniques qu’elle a publié dans les pages du Devoir depuis 2007.
    (Catherine Lalonde, dans Le Devoir du 19 novembre 2012.)

Lise Payette a publié des chroniques dans les pages du Devoir; c'est chez Lux éditeur qu'elle a fait paraître le recueil de ces chroniques. Il fallait donc écrire :

[...] un recueil des chroniques qu’elle a publiées* dans les pages du Devoir depuis 2007.

  • La compétition était toutefois serrée entre les trois livres finalistes. Concourraient aussi, également chez Lux éditeur [...]

On écrirait correctement concourraient, avec deux r, à la troisième personne du pluriel du conditionnel présent; à l'imparfait de l'indicatif, toutefois, on écrit concouraient*, avec un seul r.

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec

* Le 25 novembre à 23 h 10, je vois que la correction a été apportée.

« Prix Vadeboncœur – Lise Payette primée pour son recueil de chroniques » : http://www.ledevoir.com/culture/livres/364325/lise-payette-primee-pour-son-recueil-de-chroniques

Merci de votre visite. Une question? Je serai heureuse d'y répondre, dans la mesure de ma disponibilité. Voir la rubrique « Contactez l'auteur », dans la colonne de droite.

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

17 novembre 2012

« Soit » au sens de « c'est-à-dire »

Soit au sens de c'est-à-dire; accord de soit au sens de c'est-à-dire; grammaire française; orthographe.

  • L'opposition libérale a écrit à M. Chagnon pour s'opposer au retrait de l'unifolié. « Cette proposition est choquante et totalement inacceptable. Je vous rappelle qu'au cours de deux exercices démocratiques, soient les référendums de 1980 et de 1995, la majorité de la population québécoise s'est prononcée en faveur du maintien du Québec dans la fédération canadienne », s'offusque le whip de l'opposition libérale, Laurent Lessard.
    (Paul Journet, dans La Presse du 16 novembre 2012.)

Au sens de « c'est-à-dire », « à savoir », soit est conjonction et donc invariable, d'après ce que je vois dans le Petit Robert et le Multidictionnaire. Il faudrait écrire :

[...] Je vous rappelle qu'au cours de deux exercices démocratiques, soit les référendums de 1980 et de 1995, la majorité de la population québécoise [...]

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec

« Harper ne veut pas alimenter la guerre de drapeaux mais boude Québec » : http://www.lapresse.ca/actualites/quebec-canada/national/201211/16/01-4594764-harper-ne-veut-pas-alimenter-la-guerre-de-drapeaux-mais-boude-quebec.php

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15 novembre 2012

En respect des lois

En respect des lois, en respect de la loi; en respect de quelque chose, en respect de quelqu'un.

  • Un candidat qui accepte (en respect des lois, évidemment) un don de 50 $ d'un électeur doit-il vraiment quelque chose à quelqu'un? Je ne crois pas.
    (Vincent Marissal, dans La Presse du 18 octobre 2012.)

La construction en respect de me paraît suspecte, et je ne la trouve pas dans les dictionnaires courants. On aurait peut-être pu la remplacer par dans le respect de :

La France tient de son passé un État unitaire gouverné dans le respect de la règle de droit [...] (Belorgey dans le Trésor de la langue française informatisé, à l'article « étatique ».)

Il me semble cependant que l'idée serait très bien rendue par l'expression en toute légalité :

Ces personnes font des affaires en toute légalité. (Multidictionnaire.)

Je suggérerais :

Un candidat qui accepte (en toute légalité, évidemment) un don de 50 $ d'un électeur doit-il vraiment quelque chose à quelqu'un? Je ne crois pas.

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec

« Beurk, de l'argent! » : http://www.lapresse.ca/debats/chroniques/vincent-marissal/201210/17/01-4584412-beurk-de-largent.php

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13 novembre 2012

Privées de génie

  • La Ville accordait également des mandats à des firmes privées de génie.
    (PC dans le site du Devoir, le 12 novembre 2012 à 15 h 2.)

La place du complément déterminatif n'est peut-être pas fautive, d'un point de vue strictement grammatical, mais on aurait avantage à éviter le double sens :

La Ville accordait également des mandats à des firmes de génie privées.

  • L'ingénieur retraité a aussi soutenu que les agents techniques sur le terrain François Thériault et Michel Paquette touchaient également des pots-de-vin. « Vous saviez que MM. Thériault et Paquet recevaient des sommes, et eux savaient que vous, vous receviez des sommes? », lui a demandé le commissaire Renaud Lachance.

En tout cas le lecteur, lui, ne sait pas quelle orthographe est la bonne.

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec

« Commission Charbonneau – Selon Luc Leclerc, la population ne lui pardonnera pas » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/363771/commission-charbonneau-selon-luc-leclerc-la-population-ne-lui-pardonnera-pas

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12 novembre 2012

Dans les jours précédents le 11 novembre

Précédent ou précédant; participe présent ou adjectif verbal; grammaire française; syntaxe; orthographe.

  • Le sondage a également démontré que 82 % des répondants vont porter un coquelicot dans les jours précédents le 11 novembre cette année.
    (PC dans le site du Devoir, le 11 novembre 2012 à 10 h 29.)

On écrit précédent ou précédant, j'ai déjà eu l'occasion d'en parler, selon que le mot est adjectif ou participe présent. Rappelons comment on fait la distinction :

Le participe présent est un verbe; on observe ainsi, dans la phrase à l'étude, que précédant s'emploie avec un complément d'objet direct : les jours qui précèdent quoi? le 11 novembre.

L'adjectif s'accorde avec le nom auquel il se rapporte; on se rend compte, si l'on remplace les jours par les journées ou les semaines, que l'on écrirait bien les semaines précédentesles journées précédentes, sans complément (on aurait affaire à l'adjectif), mais jamais les journées précédentes le 11 novembre, les semaines précédentes le 11 novembre.

Il fallait donc ici le participe présent :

Le sondage a également démontré que 82 % des répondants vont porter un coquelicot dans les jours précédant le 11 novembre cette année.

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec

« Stephen Harper souligne le Jour du Souvenir à Hong-Kong » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/363716/stephen-harper-souligne-le-jour-du-souvenir-a-hong-kong

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11 novembre 2012

Lors de son vivant

Lors de son vivant, de son vivant; lors du vivant de quelqu'un, du vivant de quelqu'un.

  • Et si le peintre n’a vendu qu’une toile lors de son vivant, son œuvre posthume vaut des dollars.
    (Lio Kiefer dans son blogue, le 8 novembre 2012.)

Je ne trouve pas lors de son vivant dans les dictionnaires généraux que j'ai sous la main, consultés aux articles « lors » et « vivant ». Ils donnent par contre les locutions du vivant de quelqu'un, de son vivant :

Du vivant de ton père tu n'aurais pas fait cela. (Petit Robert.)

Du vivant de son père, l'entreprise familiale était florissante. (Multidictionnaire.)

Du vivant de ton grand-père, de son vivant, ces espaces étaient de magnifiques jardins potagers. (Multidictionnaire.)

Je regardais Maurice avec les yeux qu'elle aurait eus si, de son vivant, elle avait su. (Bazin, dans le Lexis.)

Elle travaillait à diminuer ses imperfections [...] à s'instruire. Du vivant de mon père, tout cela se soumettait, se fondait dans un grand amour. (Gide, dans le Trésor de la langue française informatisé.)

Il faudrait écrire :

Et si le peintre n’a vendu qu’une toile de son vivant, son œuvre posthume vaut des dollars.

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec

« Quand Van Gogh déménage » : http://www.ledevoir.com/opinion/blogues/voyager-avec-lio-kiefer/363465/quand-van-gogh-demenage

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10 novembre 2012

Elles vont de paire

Aller de paire ou aller de pair; orthographe.

  • Inégalités sociales vont trop souvent de paire* avec inégalités scolaires
    (Chapeau d'un article de Lisa-Marie Gervais, dans Le Devoir du 10 novembre 2012.)

Même si les deux font la paire, elles vont de pair :

Le courage peut aller de pair avec la prudence. (Petit Robert.)

Ces deux programmes vont de pair. (Multidictionnaire.)

Je ne sache point d'aventure qui aille de pair avec la vôtre. (Marivaux, dans le Lexis.)

Il faut que je m'habille. Je ne veux pas aller de pair avec vos belles dames, mais il ne faut pas être ridicule. (Picard, dans le Trésor de la langue française informatisé.)

Il fallait écrire :

Inégalités sociales vont trop souvent de pair avec inégalités scolaires

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec

* Le 11 novembre à 22 h, je vois que la faute a été corrigée.

« Scolarisés et analphabètes » : http://www.ledevoir.com/societe/education/363657/scolarises-et-analphabetes

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8 novembre 2012

Le plus long qu'il n'ait jamais fait

Jamais et la négation; jamais et ne; grammaire française; syntaxe.

  • Le premier ministre Stephen Harper a entrepris cette semaine un voyage de six jours en Inde, le plus long qu’il n’ait jamais fait dans un seul pays.
    (Manon Cornellier, dans Le Devoir du 7 novembre 2012.)

Lorsque jamais est employé dans un sens positif, pour dire « en un temps quelconque », « un jour », il ne s'accompagne pas du ne explétif :

La plus jolie musique que j'aie jamais entendue. (Multidictionnaire.)

La plus belle chose que j'aie jamais vue. (Petit Robert.)

C'est l'épi le plus dur qui soit jamais monté. (Péguy, dans le Lexis.)

Il a l'air en pleine forme et ses derniers articles sont parmi les meilleurs qu'il ait jamais écrits. (Beauvoir, dans le Trésor de la langue française informatisé.)

Si nous passions jamais une semaine ensemble, nous ne pourrions plus nous séparer. (Bousquet, dans le Trésor.) 

Je ne sais pas si dans sa vie cette fille-là a jamais dit un mot de vérité. (Mérimée, dans le Lexis.)

Il fallait écrire :

Le premier ministre Stephen Harper a entrepris cette semaine un voyage de six jours en Inde, le plus long qu’il ait jamais fait dans un seul pays.

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec

« L'Inde hésite encore » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/363326/l-inde-hesite-encore

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6 novembre 2012

Jurer sur ses grands dieux

Jurer sur ses grands dieux, jurer ses grands dieux.

  • [...] vu la réaction outrée de l'opposition, qui jure sur ses grands dieux ne pouvoir voter pour le plan de match de Pauline Marois.
    (Vincent Marissal, dans La Presse du 1er novembre 2012.)

Je trouve plutôt l'expression jurer ses grands dieux (sans préposition), qui veut dire « affirmer avec force », selon le Petit Robert :

Il jura ses grands dieux qu'il n'était pas au courant. (Lexis.)

[Elle] jura ses grands dieux qu'elle ne savait rien. (Bosco, dans le Petit Robert.)

Sylvain Kohn jura ses grands dieux qu'il n'inviterait plus personne. (Rolland, dans le Trésor de la langue française informatisé.)

[...] l'aubergiste de Rouen jurait ses grands dieux que le jeune homme, couché tout de suite après son dîner, était seulement sorti de sa chambre le lendemain, vers sept heures. (Zola, dans le Trésor.)

Bernard éprouvait beaucoup de dédain pour ces Azévédo : « Ils jurent leurs grands dieux qu'ils ne sont pas d'origine juive. » (Mauriac dans le Trésor, à l'article « grand ».)

Il fallait écrire :

[...] vu la réaction outrée de l'opposition, qui jure ses grands dieux ne pouvoir voter pour le plan de match de Pauline Marois.

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec

« Un discours d'"ouverture"? » : http://www.lapresse.ca/debats/chroniques/vincent-marissal/201211/01/01-4589142-un-discours-douverture.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_meme_auteur_4590076_article_POS3

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Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

5 novembre 2012

Parer au plus pressant

Parer au plus pressant; parer au plus pressé.

  • L’instinct de survie et la nécessité de parer au plus pressant le ramènent à la réalité et l’aident à dissiper ses idées noires.
    (Jeanne Corriveau, dans Le Devoir du 3 novembre 2012.)

« Régler les problèmes les plus pressants, les plus graves », c'est parer au plus pressé, selon le Multidictionnaire. J'ai consulté aussi (aux articles « parer » et « pressant ») le Petit Robert, le Lexis et le Trésor de la langue française informatisé, qui donnent un avis semblable :

Je suis toujours sur le qui-vive, ne connaissant pas mes appareils, redoutant une surprise, il faut parer au plus pressé, prévoir l'incident qui peut surgir. (Peisson, dans le Trésor.)

Pour le reste, l'on pare au plus pressé, et peu importent, après tout, les moyens. (Paulhan, dans le Trésor.)

Il faudrait écrire :

L’instinct de survie et la nécessité de parer au plus pressé le ramènent à la réalité et l’aident à dissiper ses idées noires.

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec

« De sans-abri à député » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/363131/de-sans-abri-a-depute?utm_source=infolettre-2012-11-03&utm_medium=email&utm_campaign=infolettre-quotidienne

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Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

2 novembre 2012

Le contenu sera en bonne partie fournie...

En bonne partie.

  • À partir de maintenant, le contenu rédactionnel de 24 Heures – Montréal sera en bonne partie fournie par l'agence QMI [...]
    (Stéphane Baillargeon, dans Le Devoir du 21 novembre 2011.)

Le contenu rédactionnel sera fourni, en bonne partie, par l'agence QMI :

À partir de maintenant, le contenu rédactionnel de 24 Heures – Montréal sera en bonne partie fourni par l'agence QMI [...]

On écrirait cependant :

À partir de maintenant, une bonne partie du contenu rédactionnel de 24 Heures – Montréal sera fournie par l'agence QMI [...]

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec

« Médias – Les kleenex de Quebecor » : http://www.ledevoir.com/societe/medias/336561/medias-les-kleenex-de-quebecor

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Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

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