Habileté ou habilité; habiliter pour intervenir, habiliter à intervenir; habilité pour intervenir, habilité à intervenir; paronymes; usage; prépositions; grammaire; syntaxe.
- Selon lui, les physiothérapeutes partout ont commencé à se questionner sur les enjeux de santé mentale et sur la possibilité pour eux d’être habiletés pour intervenir.
(Caroline Plante, PC, dans Le Devoir du 1er décembre 2020.)
On doit se garder de confondre habileté, nom féminin, et habilité, participe passé du verbe habiliter. (Il n'y a pas de verbe habileter.)
Habiliter quelqu'un à faire quelque chose, c'est le rendre « légalement capable d'exercer certains pouvoirs, d'accomplir certains actes » (Grand Robert); de manière plus générale, d'après le Trésor de la langue française informatisé, c'est le rendre apte à faire quelque chose. (Le verbe a aussi, dans la langue juridique, un emploi spécialisé que je ne crois pas utile de mentionner ici.)
Par ailleurs, d'après ce que je vois dans les dictionnaires que j'ai sous la main, habiliter peut se construire avec la préposition pour, mais on le rencontre beaucoup plus souvent avec à :
Elle est habilitée à signer au nom de l'entreprise, c'est-à-dire qu'elle est autorisée par la loi. (Multidictionnaire.)
Être habilité à représenter une partie. (Usito.)
Il est habilité à passer ce marché au nom de l'État. (Petit Robert.)
[...] il n'était plus un général ordinaire, un simple exécutant; il avait tout conçu seul et, seul, tout mené à bien. Ainsi était-il, à ses yeux, habilité pour conduire mieux encore d'autres opérations [...] (Louis Madelin, dans le Grand Robert.)
Personne habilitée à exercer la médecine [...] (Définition de « médecin » dans le Grand Robert.)
Marin habilité à assister le capitaine pour guider le navire dans les passages difficiles, à l'entrée ou à la sortie d'un port. (Définition de « pilote » dans le Trésor.)
Personne habilitée à vendre des plantes médicinales. (Définition d'« herboriste » dans le Trésor.)
La presse du XIXe siècle en avait assuré la pénétration [des notions nouvelles] dans les masses que l'instruction publique habilitait désormais à la recevoir. (Huyghe, dans le Trésor.)
La journaliste pouvait écrire :
Selon lui, les physiothérapeutes partout ont commencé à se questionner sur les enjeux de santé mentale et sur la possibilité pour eux d’être habilités pour intervenir.
Selon lui, les physiothérapeutes partout ont commencé à se questionner sur les enjeux de santé mentale et sur la possibilité pour eux d’être habilités à intervenir.
Je privilégierais la seconde formulation, plus fréquente.
Line Gingras
Québec
« Les physiothérapeutes constatent une augmentation des problèmes en santé mentale » : https://www.ledevoir.com/societe/sante/590739/les-physiotherapeutes-constatent-une-augmentation-des-problemes-en-sante-mentale