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Choux de Siam
9 juin 2007

Il eut été impossible...

Eut été ou eût été; conditionnel passé deuxième forme; passé antérieur de l'indicatif; grammaire française; orthographe.

  • En revanche, l'engagement des États-Unis à négocier dans le cadre de l'ONU marque un pas important, car il eut été impossible de convaincre les pays émergents... (Jean-Robert Sansfaçon.)

Car il eut été impossible signifie car il aurait été impossible; c'est dire que nous avons affaire à un conditionnel passé deuxième forme : eût été.

On écrirait cependant, sans accent circonflexe sur le u :

Quand il eut passé la douane, il poussa un soupir de soulagement.

Le verbe est au passé antérieur de l'indicatif.

Line Gingras
Québec

«Les petits pas» : http://www.ledevoir.com/2007/06/09/146789.html

8 juin 2007

Participation dans

Participation à ou participation dans; participation in; syntaxe du français.

  • ... toute actualisation du modèle québécois passe nécessairement par une plus grande participation du secteur privé dans la livraison des soins de santé. (Michel David.)

Nous nous sommes demandé hier si l'on pouvait parler de la livraison des soins de santé. Aujourd'hui, nous allons voir l'emploi de participation avec un complément construit au moyen de la préposition dans.

Lorsqu'il s'entend des actions ou des parts qu'une société détient dans une autre, le nom participation peut être suivi d'un complément introduit par la préposition dans :

La firme motrice peut aussi prendre des participations dans les firmes qui sont ses clientes... (Perroux, dans le Trésor de la langue française informatisé.)

D'après les exemples que j'ai relevés dans les dictionnaires généraux, toutefois, participation s'utilise normalement avec la préposition à :

Ta participation à cette recherche s'est avérée utile. (Marie-Éva de Villers, Multidictionnaire, 2003.)

... il nia toute participation à l'assassinat de sa femme. (Zola, dans le Trésor de la langue française informatisé.)

Je crois devoir rappeler que nous tenons essentiellement à une participation des forces françaises libres à toute opération qui pourrait être entreprise du côté allié. (De Gaulle, dans le Trésor.)

Participation aux bénéfices, au capital, aux résultats, aux frais. (Trésor.)

À noter qu'en anglais, participation s'emploie avec in : participation in a celebration, in a pension plan (Random House Webster's Unabridged Dictionary); en français, on dirait participation à une fête, participation à un régime de retraite.

Line Gingras
Québec

«Le droit d'évoluer» : http://www.ledevoir.com/2007/05/29/145230.html

7 juin 2007

Livraison des soins de santé

Livraison de soins; livraison de services; health care delivery; anglicisme.

  • ... toute actualisation du modèle québécois passe nécessairement par une plus grande participation du secteur privé dans la livraison des soins de santé. (Michel David.)

D'après ce que je vois dans le Petit Robert, le Lexis, le Multidictionnaire, le Hanse-Blampain et le Trésor de la langue française informatisé, le complément du substantif livraison, indiquant ce qui est livré, désigne soit une personne (otage, coupable), soit un objet concret :

Mlle Hortense préparait les colis pour la livraison. (Troyat, dans le Lexis.)

Il m'expédie, par mandat télégraphique et avant livraison du manuscrit, deux cents francs sur mes droits d'auteur. (Bloy, dans le Trésor.)

Je ne trouve pas de mise en garde contre livraison de soins ou livraison de services dans le Chouinard, dans le Colpron ni dans le Dagenais. Cependant, TERMIUM et le Grand dictionnaire terminologique proposent prestation de soins (de santé) pour rendre health care delivery; et René Meertens (Guide anglais-français de la traduction, 2006) donne livraison ou remise comme équivalents de delivery lorsqu'il est question de marchandises, mais prestation lorsqu'il s'agit de services ou de soins de santé.

Il me semble donc que l'on commet un anglicisme en parlant de la livraison des soins de santé.

* * * * *

Une autre fois, nous verrons s'il est correct de construire participation avec la préposition dans.

Line Gingras
Québec

«Le droit d'évoluer» : http://www.ledevoir.com/2007/05/29/145230.html

6 juin 2007

Syllepse de genre

Antécédent du pronom personnel; accord du pronom avec son antécédent; grammaire française; syntaxe du français.

  • ... en conséquence, des directions doivent faire avec ce qu'il peuvent bien trouver. (Jean-Jacques Samson, dans Le Journal de Québec.)

Non, l'ajout d'un s final au pronom il ne suffirait pas à mon bonheur. Je veux bien admettre que les directions comprennent des hommes et des femmes, mais directions demeure un nom féminin : il me semble que la phrase se lirait mieux si, comme à l'ordinaire, le pronom avait le même genre que son antécédent (le substantif qu'il remplace) :

... en conséquence, des directions doivent faire avec ce qu'elles peuvent bien trouver.

Sans doute peut-on expliquer le masculin en parlant d'accord par syllepse, c'est-à-dire selon le sens; à mon avis, toutefois, il ne faut pas abuser de ce procédé, fréquent dans la langue classique mais qui donne souvent, aujourd'hui, une fâcheuse impression de laisser-aller. (Pour en savoir davantage sur les différentes formes que peut prendre la syllepse, je vous invite à consulter Le bon usage.)

À l'article «syllepse», le Petit Robert présente cet exemple intéressant, où l'accord selon le sens ne me paraît pas injustifié :

C'est la sentinelle qui le premier s'inquiète. (Perret.)

Line Gingras
Québec

«Le vrai "grey power"» : http://www.canoe.com/infos/chroniques/jeanjacquessamson/archives/2007/06/20070606-102305.html

5 juin 2007

Douter que

Douter que + indicatif; douter que + conditionnel; douter que + subjonctif; grammaire française; syntaxe du français.

  • ... je doute fort qu[e] (...) nous entendrons encore beaucoup parler de... (Norman Spector.)

Douter que, à la forme affirmative, ne se construit pas avec l'indicatif, comme dans la phrase ci-dessus, mais avec le subjonctif :

Je doute que les choses aillent si bien qu'il le prétend.

Elle doute que ses parents veuillent la laisser partir si jeune.

Nous doutons que vous soyez en mesure d'assumer ces responsabilités.

Ils doutent que vous arriviez à temps.

Je doute fort que nous en entendions encore beaucoup parler.

Hanse et Blampain (2000) conseillent d'éviter le conditionnel :

* Je doute qu'ils vous laisseraient faire ce que vous voulez. (J'écrirais plutôt : Je ne pense pas qu'ils vous laisseraient faire ce que vous voulez.)

À la négative ou à l'interrogative, douter que appelle souvent le subjonctif; mais on peut aussi employer l'indicatif, si l'on veut insister sur la réalité du fait :

Je ne doute pas qu'il le fasse. (Hanse-Blampain.)

Bien sûr, je ne doute pas qu'il réussisse! (Girodet 1981.)

Je ne doutais pas que ma place fût réservée à bord d'une de ces jolies frégates. (Mac Orlan, dans le Colin 1979.)

Je ne doute pas qu'il fera le nécessaire pour réussir.

Le conditionnel s'utilise également, pour exprimer une hypothèse :

Ne doutez pas que nous donnerions suite à votre demande si c'était possible. (Je vois mal, dans ce cas-ci, comment on pourrait employer le subjonctif.)

Line Gingras
Québec

«Stéphane Dion paie ses dettes» : http://www.ledevoir.com/2007/02/22/132019.html

4 juin 2007

Son ou leur?

  • Actuellement au banc d'essai à Las Vegas et à Hong Kong, ainsi que par Air France et KLM, les RFID [étiquettes d'identification par radiofréquence] pourraient être imposées à toute l'industrie aérienne. L'IATA se prononcera en juin sur les modalités de son implantation. (Isabelle Chagnon.)

Qu'est-ce qui sera implanté? L'adjectif ou déterminant possessif, son, renvoie à un singulier, donc à l'industrie aérienne. Mais nous savons bien qu'il s'agit plutôt des RFID, les étiquettes d'identification : c'est sur leur implantation que l'IATA est appelée à se prononcer.

L'emploi de son serait correct s'il était question d'implanter le système des RFID.

Line Gingras
Québec

«Transport aérien - Un bagage fugueur sur 150 ne rentre jamais au bercail» : http://www.ledevoir.com/2007/05/26/144529.html

3 juin 2007

Trouvé coupable de deux accusations

Coupable d'une accusation; trouvé coupable; found guilty; anglicisme; calque de l'anglais.

  • Marcel Dubois, un éducateur spécialisé de 36 ans, a été trouvé coupable de deux accusations de voies de fait simples... (Presse Canadienne.)

Coupable d'une accusation

On est coupable de quelque chose lorsqu'on «a commis volontairement un acte considéré comme répréhensible» (Trésor de la langue française informatisé) - délit, crime, faute, négligence grave, diffamation, injure, d'après les exemples recueillis dans les dictionnaires généraux que j'ai sous la main.

Une accusation est-elle un acte répréhensible? Sans doute..., s'il s'agit d'une fausse accusation.

Trouvé coupable

Trouvé coupable, selon le Multidictionnaire, le Chouinard et le Colpron, est le calque de found guilty; il faudrait employer jugé coupable, déclaré coupable, reconnu coupable.

Je proposerais donc :

... a été reconnu coupable à deux chefs d'accusation...

Line Gingras
Québec

«Un éducateur violent trouvé coupable de quatre accusations» : http://www.cyberpresse.ca/apps/pbcs.dll/article?AID=/2007...

1 juin 2007

Échouer à + infinitif

Échouer à faire quelque chose; syntaxe du français.

  • Le Parlement ukrainien a échoué hier à adopter les dispositions législatives nécessaires à l'organisation des législatives anticipées... (AFP.)

D'après ce que je vois dans le Petit Robert (2007), le Multidictionnaire (2003), le Hanse-Blampain (2000) et le Trésor de la langue française informatisé, échouer peut s'employer de façon absolue, ou être suivi d'un nom complément introduit par les prépositions à ou dans :

Échouer à un examen, dans la/une tentative. (Trésor.)

Voir les sots réussir dans les entreprises où l'on échoue. (Flaubert, dans le Petit Robert.)

Tous ses efforts ont échoué. (Hanse-Blampain.)

Le Lexis (1977) reçoit la construction échouer à faire quelque chose, que je ne rencontre cependant pas ailleurs :

Le drame de l'enfant qu'il avait échoué à sauver. (Beauvoir.)

Ai-je raison de trouver cette tournure suspecte? En tout cas, ni le Meertens ni le Robert & Collins Super Senior ne proposent échouer à faire quelque chose comme équivalent de to fail to do something.

J'aimerais bien consulter à ce sujet la dernière édition du Grand Robert. En attendant, sans vouloir condamner un usage qui après tout est admis dans un dictionnaire de langue, je suis d'avis qu'il vaudrait mieux écrire, dans la phrase qui nous occupe : Le Parlement ukrainien n'a pu adopter...; j'écarte n'est pas parvenu à, utilisé dans la phrase suivante, et n'a pas réussi à, trop semblable.

* * * * *

Il y aurait lieu de supprimer l'adjectif législatives, pour éviter la répétition.

Line Gingras
Québec

«En bref - Ukraine : le Parlement échoue» : http://www.ledevoir.com/2007/05/31/145486.html

31 mai 2007

Prêter flanc ou prêter le flanc?

Prêter le flanc ou prêter flanc.

  • Par son comportement et ses déclarations maladroites, M. Boisclair avait prêté flanc aux attaques de M. Charest. (Michel David.)

Les dictionnaires généraux que j'ai sous la main consignent tous l'expression prêter le flanc (à). Cette locution appartient d'abord au langage militaire; prêter le flanc, c'est découvrir le flanc d'une troupe, l'exposer aux attaques de l'ennemi :

Il avait été asticoté par les avant-postes de Zobel pendant la petite heure où il avait prêté le flanc. (Giono, dans le Trésor de la langue française informatisé.)

Le tour s'emploie aussi dans la langue figurée; prêter le flanc à la critique, à des attaques, à la médisance, à la curiosité..., c'est y donner prise, s'y exposer :

Le directeur, en refusant de rencontrer les employés malgré la tournure des événements, a prêté le flanc à la critique.

Se laisser voir avec un grand désir non satisfait [...] c'est prêter le flanc à toutes les mauvaises plaisanteries possibles... (Stendhal, dans le Trésor.)

Le Petit Robert (2007), le Lexis (1977) et le Multidictionnaire (Marie-Éva de Villers, 2003) ne reçoivent que prêter le flanc, avec l'article. Le Trésor admet cependant prêter flanc, sans l'article; il donne un exemple de cette construction :

L'archevêque prêtait flanc du côté des mœurs. (Sainte-Beuve.)

Aucun des huit ouvrages de difficultés que j'ai consultés n'aborde la question.

Je pense qu'il vaut mieux employer prêter le flanc; l'omission de l'article ne me paraît pas un bien grand péché, mais une recherche Google semble confirmer qu'elle est peu courante.

Line Gingras
Québec

« Un sentiment d'urgence » : http://www.ledevoir.com/2007/05/17/143837.html

30 mai 2007

Se déclarer, verbe attributif

Verbe attributif se déclarer; attribut du sujet; grammaire française; orthographe d'accord.

  • ... 39 % des Québécois se déclarent favorable à cette option... (Antoine Robitaille.)

Se déclarer est un verbe attributif - l'équivalent de déclarer être. L'adjectif favorable est donc attribut du sujet, Québécois, avec lequel il s'accorde en genre et en nombre :

... 39 % des Québécois se déclarent favorables à cette option...

* * * * *

Une précision s'impose cependant : d'après le Hanse-Blampain, on pourrait dire aussi que le sujet du verbe est l'expression de pourcentage, 39 %; l'attribut pourrait donc s'accorder avec 39 %, que l'on tient pour un masculin pluriel. Cela ne change rien dans la phrase qui nous intéresse, étant donné que le complément de l'expression de pourcentage, des Québécois, est également un masculin pluriel; mais cet accord me paraîtrait étrange dans la phrase ... 39 % des Québécoises se déclarent heureuses [heureux?] de cette décision.

Par ailleurs, il serait admis d'employer le singulier dans la phrase suivante :

... 1 % des Québécois se déclare favorable à cette option...

L'accord avec le complément, au pluriel, me paraît toutefois plus courant.

Line Gingras
Québec

«Les libéraux relégués au 3e rang» : http://www.ledevoir.com/2007/05/28/145118.html

28 mai 2007

Souhaiter que

Souhaiter que + indicatif; souhaiter que + futur; souhaiter que + subjonctif; souhaiter que + mode; grammaire française; syntaxe du français.

  • Dans l'ensemble, il faut donc applaudir à cette initiative de l'administration Tremblay et souhaiter que les consultations à venir serviront à consolider les propositions les plus prometteuses pour l'amélioration de la qualité de vie à Montréal. (Jean-Robert Sansfaçon.)

D'après le Multidictionnaire et le Hanse-Blampain, souhaiter que est suivi du subjonctif :

Je souhaitais en effet que vous rencontriez mon fils. (Sartre, dans le Lexis.)

Je souhaite de tout mon cœur que vous trouviez le garçon de votre âge que vous méritez et qui bâtira une vraie vie avec vous. (Anouilh, dans le Trésor de la langue française informatisé.)

Comme il serait à souhaiter pourtant que cette thèse fût exacte! (Thibaudet, dans le Trésor.)

Je lis dans le Dupré (Encyclopédie du bon français dans l'usage contemporain) la remarque suivante, reproduite dans le Trésor : «Il n'est pas à recommander d'employer le futur après souhaiter que, même si le souhait est probable et près de se réaliser.»

On aurait pu écrire, selon la nuance à exprimer :

... et souhaiter que les consultations à venir servent à consolider...

... et espérer que les consultations à venir serviront à consolider...

Line Gingras
Québec

«Un plan ambitieux» : http://www.ledevoir.com/2007/05/18/144027.html

27 mai 2007

Mis à part

Mis à part, variable ou invariable; mis à part, accord du participe passé; grammaire française; orthographe.

  • Comment les Forces armées sont-elles parvenues à afficher une telle augmentation? Mis à part une campagne de publicité coûteuse [...] les Forces armées ont particulièrement bien ciblé leur public. (Alec Castonguay.)

J'ai cru d'abord qu'on avait oublié de faire accorder le participe passé : la campagne de publicité n'est-elle pas mise à part? Vérification faite, voici ce qu'il en est : selon le Multidictionnaire et le Hanse-Blampain, l'expression mis à part, placée devant le nom, est généralement invariable. Après le nom, cependant, le participe varie en genre et en nombre :

Mis à part ces quelques bévues, il s'est bien acquitté de sa tâche.

Ces quelques bévues mises à part, il s'est bien acquitté de sa tâche.

Line Gingras
Québec

«Dans la mire de l'armée» : http://www.ledevoir.com/2007/05/26/144908.html

26 mai 2007

En autant de

En autant de et l'adjectif numéral ordinal; grammaire française; syntaxe du français; anglicisme; calque de l'anglais.

  • C'est la deuxième fois en autant de semaines que le chef de l'ADQ donne l'impression de réveiller le gouvernement... (Michel David.)

Il semble admis d'écrire en anglais :

The American set his third world record in as many days... (Beth Harris.)

En français, cependant, «il faut d'abord mentionner un nombre avant de pouvoir dire en autant de» (Chouinard). Or, deuxième n'est pas un nombre, mais un adjectif numéral ordinal; on l'utilise pour indiquer l'ordre, le rang, pas la quantité. Je verrais ici deux constructions possibles :

Cela fait deux fois en autant de semaines...
C'est la deuxième fois en deux semaines...

La faute est très courante au Canada. Le Colpron aborde aussi la question.

Line Gingras
Québec

«Qui mène?» : http://www.ledevoir.com/2007/05/24/144589.html
«Phelps sets third world record in as many days» : http://the.honoluluadvertiser.com/article/2007/Mar/29/br/br7316092548.html

25 mai 2007

Faire leur preuve

Faire leur preuve ou faire leurs preuves; faire ses preuves.

  • Si elles avaient le choix, peut-être qu'elles finiraient par faire comme les hommes et qu'elles cesseraient de se croire obligées de faire leur preuve encore et encore. (Lise Payette, dans Le Journal de Montréal.)

On dit d'une personne ou d'une chose qui a montré sa valeur ou ses capacités qu'elle a fait non pas sa preuve, mais ses preuves. De même, plusieurs personnes ou plusieurs choses ont fait leurs preuves :

Tous les chevaliers armés [...] ont fait leurs preuves au champ d'honneur...(Genlis, dans le Trésor de la langue française informatisé.)

Décentraliser. Il existe pour cela plusieurs méthodes qui ont fait leurs preuves. (Univers écon. et soc., dans le Trésor.)

Line Gingras
Québec

«Le petit chaperon rouge» : http://www.canoe.com/infos/chroniques/lisepayette/archives/2007/04/20070423-073901.html

22 mai 2007

Flamands roses

Flamand rose ou flamant rose; homonymes; orthographe.

  • ... le voyage en péniche reste une expérience des plus agréables, tapissée de champs de lavande, de vignobles, de mas et de quelques flamants roses. (Laurence Clavel.)
  • ... nous marchons dans les sentiers aménagés en pleine nature, accompagnés par les hérons, les flamands roses, les ragondins, et par le cri étonnant du butor.

Je veux bien que l'on aime les flamants roses - et les Flamands roses...

Line Gingras
Québec

«La vie comme un long canal tranquille» : http://www.ledevoir.com/2007/05/19/143771.html

21 mai 2007

Ne que

Ne que, marquant la restriction; ne que, au sens de seulement; grammaire française; syntaxe du français.

  • D’elles, on a longtemps su qu’une seule chose : elles représentaient les parties souterraines des premières forêts... (Agence Science-Presse.)

Au sens de «seulement», pour marquer la restriction, que s'emploie toujours avec ne :

D'elles, on n'a longtemps su qu'une chose...
D'elles, on a longtemps su une seule chose...

Line Gingras
Québec

«Le plus vieil arbre de la planète a 385 millions d'années» : http://www.cyberpresse.ca/article/20070517/CPSCIENCES/70517011/1020/CPSCIENCES

20 mai 2007

Coup d'état

Coup d'état ou coup d'État; coordonateur ou coordonnateur; orthographe.

  • Thomas Sankara a été assassiné lors du coup d'état qui a porté au pouvoir [...] Blaise Compaoré, qui a toujours fait obstacle aux démarches de la campagne Justice pour Sankata, dont M. Fall est le coordonateur. (Le Devoir.)

État, lorsqu'il s'emploie au sens d'«entité politique» (Multidictionnaire), prend toujours la majuscule :

Le coup d'État était cuirassé, la République était nue. (Hugo, dans le Petit Robert.)

Les États membres de l'O.N.U. (Hanse et Blampain.)

L'État de New York. (Multidictionnaire.)

* * * * *

On écrit coordinateur, mais coordonnateur.

Line Gingras
Québec

«En bref - Menaces de mort à l'endroit d'un enseignant de l'UQAM» : http://www.ledevoir.com/2007/05/19/144185.html

18 mai 2007

Excès ou accès?

Accès ou excès; excès de colère ou accès de colère; paronymes.

  • Le sous-ministre associé Bernard Turgeon a reconnu avoir été secoué par un excès de colère - il était «en calvaire!» - lorsqu'on l'a informé de cette transaction inhabituelle. (Marie-Andrée Chouinard.)

Colère excessive?

Je crois plutôt que monsieur Turgeon a connu un accès de colère - un «mouvement intérieur violent et passager, provoqué par la colère» (Lexis) :

Il était sujet à des accès de jalousie.

Dans ses plus grands accès de joie, sa conversation restait monosyllabique. (Balzac.)

Line Gingras
Québec

«Encore des coupables!» : http://www.ledevoir.com/2007/05/18/144029.html

16 mai 2007

Fatiguant ou fatigant?

Fatiguant ou fatigant; adjectif ou participe présent; grammaire française; syntaxe du français; orthographe.

  • ... au Club Kanalaa où, sur fond de musique disco, Tamsyn Janus et City Vella - ce sont leurs noms d'avatars - discutent sur la piste de danse des «pervers» qui courent après les femmes dans SL [Second Life] pour les inviter dans des «coins tranquilles». «C'est fatiguant!», dit l'une d'elles. (Fabien Deglise.)

On écrit fatiguant le participe présent, donc le verbe, mais fatigant l'adjectif. Comment distinguer entre les deux?

Ce passage fatiguant la voix, nous n'allons pas le travailler longtemps aujourd'hui. (= Comme ce passage fatigue la voix... De toute évidence, on a ici un verbe.)

C'est ennuyeux! dit l'une d'elles. (Si fatigant peut être remplacé par un adjectif, c'est qu'il s'agit d'un adjectif.)

Line Gingras
Québec

«Perdu dans le cyberespace» : http://www.ledevoir.com/2007/04/28/141310.html

14 mai 2007

Épargner quelqu'un de quelque chose

Épargner quelqu'un de quelque chose; épargner quelque chose à quelqu'un; construction du verbe épargner; grammaire française; syntaxe du français.

  • Cela étant, il faut que la direction du parti épargne les membres et le public en général de ces excès de démocratie citoyenne... (Jean-Robert Sansfaçon.)

Je trouve les constructions épargner quelqu'un, épargner quelque chose, épargner quelque chose à quelqu'un :

Épargner quelqu'un

Peut-être le médecin la trompait-il pour l'épargner. (Zola, dans le Trésor de la langue française informatisé.)

Il vaut mieux épargner un coupable que de tuer un innocent! (Maupassant, dans le Trésor.)

Épargner quelque chose

La discipline facilite le travail, épargne le temps de celui qui commande et de celui qui obéit. (Bernanos, dans le Petit Robert.)

J'ai demandé qu'on épargnât la vie du prisonnier. (Sartre, dans le Lexis.)

J'ai épargné les vingt centimes que coûte une tasse de café. (Bourget, dans le Trésor.)

Épargner quelque chose à quelqu'un

Il faut épargner toute fatigue au malade. (Petit Robert.)

En dépit des froissements, des blessures, qui ne sont point épargnés à ceux qui s'aiment. (R. Rolland, dans le Petit Robert.)

Nous avons épargné une humiliation à ces nouveaux employés en ne mentionnant pas leurs calculs erronés. (Multidictionnaire.)

Elle ne tint pas rancune à l'imprudent puisqu'il lui épargnait peut-être un remords. (Mandiargues, dans le Lexis.)

Je t'épargne les commentaires. (Gide, dans le Trésor.)

Les partis [...] ne nous épargnèrent pas leurs critiques. (De Gaulle, dans le Trésor.)

Les dictionnaires consultés, toutefois, ne reçoivent pas la construction épargner quelqu'un de quelque chose. Je crois que l'on a confondu, ici, avec dispenser ou exempter :

Dispenser quelqu'un d'impôts. (Petit Robert.)

Exempter un jeune homme du service militaire. (Petit Robert.)

Il aurait fallu écrire :

Cela étant, il faut que la direction du parti épargne aux membres et au public en général ces excès de démocratie citoyenne...

* * * * *

  • À l'évidence, d'autres candidats s'ajouteront à la liste d'ici le lancement officiel de la course. Celles de Joseph Facal et de Pierre Curzi, par exemple, permettraient d'élargir le spectre des choix idéologiques et des genres de leadership offerts aux membres.

... d'autres candidatures...

Line Gingras
Québec

«C'est un départ!» : http://www.ledevoir.com/2007/05/12/143204.html

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