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Choux de Siam
11 décembre 2019

Le philosophe Martin Heiddeger

  • La même semaine, en France, un professeur lançait une pétition pour que l’on cesse d’enseigner le philosophe Martin Heiddeger à cause de ses sympathies nazies.
    (Christian Rioux, dans Le Devoir du 29 novembre 2019.)

Comme il est facile de le confirmer par une recherche Google, le patronyme s'écrit Heidegger, avec un d et deux :

La même semaine, en France, un professeur lançait une pétition pour que l’on cesse d’enseigner le philosophe Martin Heidegger à cause de ses sympathies nazies.

Line Gingras
Québec

« La faute à la météo » : https://www.ledevoir.com/opinion/chroniques/568032/la-faute-a-la-meteo?utm_source=infolettre-2019-11-29&utm_medium=email&utm_campaign=infolettre-quotidienne

10 décembre 2019

La chose est, il a reçu une volée de bois verts

Volée de bois verts ou volée de bois vert; orthographe.

  • En échange, il a reçu une volée de bois verts.
    (Marco Bélair-Cirino dans le site du Devoir, le 28 novembre 2019.)

Au propre comme au figuré, l'expression volée de bois vert s'écrit sans s à vert :

[...] un de ces vieux ânes butés [...] qui, patients sous les plus rudes volées de bois vert [...] (H. Bosco dans le Grand Robert, à l'article « brusque ».)

Pour finir l'anecdote, je promis à ce drôle, insolent comme un noble, une volée de bois vert, châtiment approprié à un maroufle de sa sorte. (Gautier dans le Trésor de la langue française informatisé, à l'article « volée ».)

Les articles de Nachette n'étaient [...] que volées de bois vert distribuées [...] aux réputations naissantes. (Goncourt dans le Trésor, à l'article « volée ».)

[...] comme il eût été ridicule de m'en prendre à mes juges, une envie de volée de bois vert me resta dans les poignets. (Gracq dans le Petit Robert, à l'article « volée ».)

Il faudrait lire :

En échange, il a reçu une volée de bois vert.


  • Cela dit, Pascal Bérubé ne fait pas l’unanimité contre lui. « La chose est, il n’a pas tort », écrit Mark Houston.

Le lecteur du Calgary Herald a sans doute utilisé l'expression the thing is, dont la traduction littérale ne passe pas en français. On pourrait lire :

Cela dit, Pascal Bérubé ne fait pas l’unanimité contre lui. « Le fait est qu'il n’a pas tort », écrit Mark Houston.

Line Gingras
Québec

« Pascal Bérubé dit ses quatre vérités à l’Alberta » : https://www.ledevoir.com/politique/quebec/568056/pascal-berube-dit-ses-quatre-verites-a-l-alberta

9 décembre 2019

Au contraire

  • Dans le programme national de santé publique 2015-2025, il regrette amèrement qu’on ne trouve pas encore une approche globale du développement de l’enfant sans qu’il y ait en même temps une référence spécifique à la maltraitance.
    (Jean-François Nadeau, dans Le Devoir du 27 novembre 2019.)

Affirmer qu'on ne trouve pas une composante sans l'autre, cela revient à dire que les deux sont présentes à la fois (comme deux enfants inséparables). Ce n'est certainement pas la situation que l'on regrette dans la phrase à l'étude. Le journaliste voulait dire :

Dans le programme national de santé publique 2015-2025, il regrette amèrement qu’on ne trouve pas encore une approche globale du développement de l’enfant sans qu’il y ait en même temps qu'une référence spécifique à la maltraitance.

Dans le programme national de santé publique 2015-2025, il regrette amèrement qu’on ne trouve pas encore à la fois une approche globale du développement de l’enfant et une référence spécifique à la maltraitance.

D'autres formulations sont également possibles.


  • Il faut, dit-il, confier aux directeurs régionaux de la santé publique la responsabilité d’atteindre des objectifs qui auront été dûment fixés collectivement et les rendre responsables des résultats.

Il faut, dit-il, confier aux directeurs régionaux de la santé publique la tâche d’atteindre des objectifs qui auront été dûment fixés collectivement et les rendre responsables des résultats.

Line Gingras
Québec

« Commission Laurent : la maltraitance des enfants est un problème majeur de santé publique » : https://www.ledevoir.com/societe/567877/commission-laurent-la-maltraitance-des-enfants-est-un-probleme-majeur-de-sante-publique?utm_source=infolettre-2019-11-27&utm_medium=email&utm_campaign=infolettre-quotidienne

8 décembre 2019

Le personnel et leur milieu de travail

  • Il souligne que, parmi les facteurs contribuant au problème de rétention et d’attraction du personnel soignant, le degré de beauté de leur milieu de travail est loin d’être en haut de la liste.
    (Annabelle Caillou, dans Le Devoir du 27 novembre 2019.)

L'adjectif ou déterminant possessif leur ne peut pas renvoyer à un possesseur singulier. On pouvait écrire :

Il souligne que, parmi les facteurs contribuant au problème de rétention et d’attraction du personnel soignant, le degré de beauté du milieu de travail est loin d’être en haut de la liste.

Line Gingras
Québec

« Nouvelles Maisons d’aînés, même pénurie de personnel » : https://www.ledevoir.com/societe/sante/567841/le-projet-de-maisons-des-aines-se-met-en-branle?utm_source=infolettre-2019-11-27&utm_medium=email&utm_campaign=infolettre-quotidienne

7 décembre 2019

Un partisant, une partisante?

Partisan, partisant, partisane, partisante; orthographe; usage.

  • Les partisants prodémocratie sont allés appuyer la poignée de manifestants retranchés dans l’Université polytechnique.
    (Légende d'une photo de Dale De La Rey, AFP, accompagnant un article de Stéphane Baillargeon dans Le Devoir du 26 novembre 2019.)

On écrit un partisan, une partisane. Le féminin partisante s'utilise cependant, surtout adjectivement, dans la langue familière (Petit Robert) ou populaire (Grand Robert) :

Elle est farouchement partisane (bien qu'elle emploie partisante) des laxatifs naturels, Mme Bérurier. (San-Antonio, dans le Grand Robert.)

Au masculin pluriel, il faudrait lire partisans :

Les partisans prodémocratie sont allés appuyer la poignée de manifestants retranchés dans l’Université polytechnique.

Le mot n'est pas visé par les rectifications de l'orthographe.

Line Gingras
Québec

« À Hong Kong, la révolte a gagné les urnes, et puis après? » : https://www.ledevoir.com/monde/asie/567780/a-hong-kong-la-revolte-a-gagne-les-urnes-et-puis-apres?utm_source=infolettre-2019-11-26&utm_medium=email&utm_campaign=infolettre-quotidienne

6 décembre 2019

Le reste

  • Le reste de la chambre des conseillers sera divisée entre des représentants alignés avec la Chine continentale et d’autres dits indépendants.
    (Stéphane Baillargeon, dans Le Devoir du 25 novembre 2019.)

Le reste de la chambre des conseillers sera divisé entre des représentants alignés avec la Chine continentale et d’autres dits indépendants.

  • Au moins cinq jeunes gagnants désignés sont liés au mouvement de manifestations de septembre 2014, celui dit des parapluies, antérieurs aux actuelles protestations.

Ce ne sont pas les parapluies qui sont antérieurs aux actuelles protestations, mais le mouvement dit des parapluies :

Au moins cinq jeunes gagnants désignés sont liés au mouvement de manifestations de septembre 2014, celui dit des parapluies, antérieur aux actuelles protestations.

Line Gingras
Québec

« Vague pro-démocratie dans les urnes hongkongaises » : https://www.ledevoir.com/monde/asie/567717/place-aux-urnes-a-hong-kong?utm_source=infolettre-2019-11-25&utm_medium=email&utm_campaign=infolettre-quotidienne

5 décembre 2019

Elle faisait jolie

Faire joli, variable ou invariable; grammaire; orthographe.

  • De son côté, l’écologie prônée par Guilbeault n’avait pas encore la cote. Pour beaucoup de personnes, qui semblent parfois s’être reproduites depuis, elle faisait tout au plus jolie, avec ses affiches patiemment colorées à la main et ses appels à un monde meilleur.
    (Jean-François Nadeau, dans Le Devoir du 25 novembre 2019.)

Dans l'expression faire joli, joli est adverbe et invariable :

Ces tableaux font joli sur ce mur. (Petit Robert.)

Il fallait écrire :

De son côté, l’écologie prônée par Guilbeault n’avait pas encore la cote. Pour beaucoup de personnes, qui semblent parfois s’être reproduites depuis, elle faisait tout au plus joli, avec ses affiches patiemment colorées à la main et ses appels à un monde meilleur.

Line Gingras
Québec

« Le façadisme » : https://www.ledevoir.com/opinion/chroniques/567725/le-facadisme?utm_source=infolettre-2019-11-25&utm_medium=email&utm_campaign=infolettre-quotidienne

4 décembre 2019

En parallèle

  • Dans Pour une cinémathèque égyptienne, l’Égyptienne Marwa El Sahn, directrice du Centre d’activités francophones de la Bibliothèque d’Alexandrie, étudie l’industrie du cinéma en Égypte et les efforts pour créer une cinémathèque égyptienne en parallèle avec une étude comparative réalisée dans quatre pays (Suède, France, Canada et Thaïlande).
    (May Telmissany, dans Le Devoir du 23 novembre 2019.)

Elle étudie... en parallèle avec une étude? On aurait pu écrire :

Dans Pour une cinémathèque égyptienne, l’Égyptienne Marwa El Sahn, directrice du Centre d’activités francophones de la Bibliothèque d’Alexandrie, se penche sur l’industrie du cinéma en Égypte et les efforts pour créer une cinémathèque égyptienne, et réalise en parallèle une étude comparative dans quatre pays (Suède, France, Canada et Thaïlande).

Line Gingras
Québec

« Francophonie arabe » : https://www.ledevoir.com/opinion/chroniques/567560/francophonie-arabe?utm_source=infolettre-2019-11-23&utm_medium=email&utm_campaign=infolettre-quotidienne

3 décembre 2019

Il se presse à dépenser

Se presser à + infinitif, se presser de + infinitif; se presser à ou de + infinitif; grammaire; syntaxe; prépositions.

  • Cette prolifération, qui s’est produite au détriment des subventions issues de programmes aux critères définis, dit « normés », s’est amorcée dès que Dominique Anglade a pris les rênes du ministère début 2016.
    (Robert Dutrisac, dans Le Devoir du 22 novembre 2019.)

Dit, participe passé adjectif, est variable :

Je possédais une petite cheminée de fonte émaillée, dite, je ne sais pourquoi, cheminée prussienne. (G. Duhamel dans le Grand Robert.)

Il fallait écrire :

Cette prolifération, qui s’est produite au détriment des subventions issues de programmes aux critères définis, dits « normés », s’est amorcée dès que Dominique Anglade a pris les rênes du ministère début 2016.


  • Avant son arrivée, la part des subventions hors normes, qui doivent faire l’objet d’un décret du Conseil des ministres, et celles qui provenaient de programmes établis s’équivalaient.

Une part équivalait à une autre. On pouvait écrire, par exemple :

Avant son arrivée, la part des subventions hors normes, qui doivent faire l’objet d’un décret du Conseil des ministres, et celle des subventions qui provenaient de programmes établis s’équivalaient.

Avant son arrivée, la part des subventions hors normes, qui doivent faire l’objet d’un décret du Conseil des ministres, équivalait à celle des subventions qui provenaient de programmes établis. s’équivalaient.


  • [...] il se presse à dépenser en engageant une partie de ces surplus dans des dépenses futures.

On se presse de faire quelque chose :

[...] des faneurs se pressaient de mettre le foin en tas [...] (M. Aymé dans le Grand Robert, à l'article « surprendre ».)

Je leur parlais, ils ne se pressaient pas de comprendre [...] (Sartre dans le Trésor de la langue française informatisé, à l'article « presser ».)

Il faudrait lire :

[...] il se presse de dépenser en engageant une partie de ces surplus dans des dépenses futures.

Line Gingras
Québec

« Pressé de dépenser » : https://www.ledevoir.com/opinion/editoriaux/567604/subventions-hors-normes-presse-de-depenser?utm_source=infolettre-2019-11-22&utm_medium=email&utm_campaign=infolettre-quotidienne

2 décembre 2019

Cette petite inquiétude

  • On sort de la salle avec le sentiment que la victoire de Dreyfus ne tenait qu’à cette petite inquiétude dans le coeur d’un homme complexe qui n’était pas exempt de préjugés et qui, à un certain moment, lui a fait choisir la vérité et non le mensonge.
    (Christian Rioux, dans Le Devoir du 22 novembre 2019.)

Les deux propositions relatives, coordonnées par et, semblent se rattacher à un homme complexe, ce qui est absurde dans le second cas : ce n'est évidemment pas un homme complexe qui a fait choisir à lui-même la vérité et non le mensonge, mais plutôt cette petite inquiétude.

On aurait pu écrire :

On sort de la salle avec le sentiment que la victoire de Dreyfus ne tenait qu’à cette petite inquiétude dans le coeur d’un homme complexe qui n’était pas exempt de préjugés, inquiétude qui, à un certain moment, lui a fait choisir la vérité et non le mensonge.

On sort de la salle avec le sentiment que la victoire de Dreyfus ne tenait qu’à cette petite inquiétude dans le coeur d’un homme complexe qui n’était pas exempt de préjugés, laquelle, à un certain moment, lui a fait choisir la vérité et non le mensonge.

On sort de la salle avec le sentiment que la victoire de Dreyfus ne tenait qu’à cette petite inquiétude dans le coeur d’un homme complexe qui n’était pas exempt de préjugés; cette inquiétude, à un certain moment, lui a fait choisir la vérité et non le mensonge.

Line Gingras
Québec

« Dreyfus aujourd'hui » : https://www.ledevoir.com/opinion/chroniques/567564/dreyfus-aujourd-hui?utm_source=infolettre-2019-11-22&utm_medium=email&utm_campaign=infolettre-quotidienne

1 décembre 2019

Elle a abusé à chercher?

Initier; anglicisme; usage.

  • [...] la Maison-Blanche a abusé de son pouvoir et à chercher à impliquer un gouvernement étranger dans la prochaine course électorale [...]
    (Fabien Deglise, dans Le Devoir du 21 novembre 2019.)

[...] la Maison-Blanche a abusé de son pouvoir et a cherché à impliquer un gouvernement étranger dans la prochaine course électorale [...]


  • Ce témoignage « entre au coeur d’une mécanique de corruption » init par la Maison-Blanche, a-t-il ajouté en évoquant une chape que M. Sondland est venu, mercredi à Washington, finalement soulever.

Ce n'est certainement pas le coeur qui a été initié :

Ce témoignage « entre au coeur d’une mécanique de corruption » initiée par la Maison-Blanche, a-t-il ajouté en évoquant une chape que M. Sondland est venu, mercredi à Washington, finalement soulever.

Observations ajoutées le 10 décembre

Un lecteur s'étonne gentiment que j'aie « laissé passer cet anglicisme courant qu'est le verbe "initier" dans le sens de commencer quelque chose ». Il s'agit en effet d'un anglicisme; cet emploi est condamné non seulement par le Colpron, mais aussi par le Chouinard, le Hanse-Blampain, le Multidictionnaire et la Banque de dépannage linguistique de l'Office québécois de la langue française. Qu'en disent les dictionnaires de langue? Le Trésor de la langue française informatisé, dont la rédaction est terminée depuis 1994 et qui « n’a pas vocation à être mis à jour », ne le consigne pas. Le Grand Robert le signale cependant, avec la précision « sous l'influence de l'anglais » et une remarque expliquant qu'il s'agit d'un emploi critiqué. On le trouve enfin dans le Petit Robert (j'ai la version en ligne, mise à jour annuellement), avec la mention « anglicisme ».

Que faut-il en penser? Le Petit Robert définit l'anglicisme comme un « emprunt à l'anglais », et l'emprunt comme l'« acte par lequel une langue accueille un élément d'une autre langue », l'« élément (mot, tour) ainsi incorporé ». J'en conclus que l'emploi d'initier qui nous intéresse, au sens de commencer, amorcer, prendre l'initiative de, tout anglicisme qu'il soit, doit être considéré, aujourd'hui, comme admis en français. Cet anglicisme, bien que courant, n'est pas nécessaire, on peut lui préférer des verbes plus précis; mais je ne crois pas qu'on puisse encore le tenir pour une faute.

Quoi qu'il en soit, la phrase à l'étude pourrait aussi se lire, à mon avis :

Ce témoignage « entre au coeur d’une mécanique de corruption » enclenchée par la Maison-Blanche, a-t-il ajouté en évoquant une chape que M. Sondland est venu, mercredi à Washington, finalement soulever.


  • Il n’a pas accepté de questions et a simplement répété qu’il « n’a rien demandé », qu’il n’y avait « pas de donnant-donnant » et réclamer la fin des procédures de destitution qu’il juge toujours illégales.

Il n’a pas accepté de questions mais a simplement répété qu’il « n’a rien demandé », qu’il n’y avait « pas de donnant-donnant » et a réclamé la fin des procédures de destitution, qu’il juge toujours illégales.

Il n’a pas accepté de questions mais a simplement répété qu’il « n’a rien demandé », qu’il n’y avait « pas de donnant-donnant »; il a aussi réclamé la fin des procédures de destitution, qu’il juge toujours illégales.

Line Gingras
Québec

« La défense de Trump attaquée par un de ses alliés » : https://www.ledevoir.com/monde/etats-unis/567475/procedure-de-destitution-la-defense-de-trump-attaquee-par-un-de-ses-proches-allies?utm_source=infolettre-2019-11-21&utm_medium=email&utm_campaign=infolettre-quotidienne

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