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Choux de Siam
18 novembre 2010

Rassurer les lecteurs que...

Rassurer quelqu'un que...

  • Mais en toute fin de compte, l'enjeu ne se trouverait peut-être pas dans le positionnement du livre numérique mais dans la préservation du pouvoir des mots. Le défi serait de rassurer les lecteurs que l'image qu'ils se font du baiser déposé sur une épaule moite décrit avec les mots d'Ohran Pamuk provoque plus de frissons que celle proposée par un réalisateur cinématographique.
    (Kim Thuy, dans Le Devoir du 17 novembre 2010.)

La construction rassurer quelqu'un que me paraît douteuse. Les dictionnaires que j'ai consultés (Petit Robert, Lexis, Multidictionnaire, Trésor de la langue française informatisé) ne la reçoivent pas, mais proposent entre autres les exemples suivants :

Rassurer la population au sujet de la guerre. (Petit Robert.)

Rassurez-vous, je ne vais pas vous faire un discours. (Petit Robert.)

Elle redoutait un nouveau départ. Je la rassurai en l'invitant à tenir le dîner prêt pour six heures. (France, dans le Trésor.)

Les renseignements des banques achevèrent de me rassurer sur mon bonheur. (Mauriac, dans le Trésor.)

On aurait peut-être pu écrire :

Le défi serait de rassurer les lecteurs en leur disant que l'image qu'ils se font...

Le défi serait de rassurer les lecteurs : l'image qu'ils se font...

Le défi serait de convaincre les lecteurs que l'image qu'ils se font...

Line Gingras
Québec

« Un livre numérique timide mais déterminé » : http://www.ledevoir.com/culture/livres/311137/un-livre-numerique-timide-mais-determine

Commentaires
A
Rassurer sur l'image d'un baiser, c'est très bof. Je vous rejoins tout à fait pour refaire le verbe. Et donc, votre proposition avec "convaincre" me semble plus proche de ce que le journaliste a voulu dire sans savoir lui-même le formuler au plus juste. Il est presque certain qu'il a voulu employer l'idée d'assurance : assurer aux gens que les émotions les plus fortes seront davantage suscitées par les mots lus que par les images projetées.<br /> <br /> En tout cas, Kim Thuy déteste la ponctuation alors il/elle la zappe tout bonnement. Si les virgules avaient été placées, la phrase parlant du baiser aurait été grammaticalement intelligible : au lieu de quoi, on a un un "baiser [...] décrit" qui tient acrobatiquement et je suis sûre qu'elle est fautive puisqu'il n'y a pas rappel de l'objet décrit [en toute vraisemblance : le baiser] ...
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