Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Choux de Siam
4 janvier 2006

Bien que

Bien que + subjonctif; bien que + indicatif; quoique + subjonctif; quoique + indicatif; malgré que + subjonctif; malgré que + indicatif; indicatif ou subjonctif; choix du mode; complément d'objet direct anticipé; accord du participe passé employé avec l'auxiliaire avoir; grammaire française; syntaxe du français.

  • [...] bien que la croissance économique des 20 dernières années a tiré de la pauvreté extrême au moins 300 millions de Chinois [...] (Éric Desrosiers.)

D'après ce que je lis dans le Multidictionnaire et le Hanse-Blampain, la règle n'a pas changé : bien que, quoique et malgré que appellent toujours le subjonctif, et non pas l'indicatif : ... ait tiré.

**********************

  • La catastrophe qui a frappé La Nouvelle-Orléans a rappelé à ceux qui l'avaient oublié l'ampleur de la faille qui peut exister entre citoyens riches et pauvres d'un même pays [...]

La catastrophe a rappelé quoi? l'ampleur; le complément d'objet direct est placé après le verbe rappeler, et à première vue il suit également le verbe oublier, mais en fait il est anticipé par le pronom l', qui le représente et avec lequel le participe passé du verbe oublier doit donc s'accorder : [...] à ceux qui l'avaient oubliée [...]

***********************

  • Le cycle de Doha pour le développement, quant à lui, a évité de peu le naufrage le mois dernier, à l'Organisation mondiale du commerce. Quant à la lutte au [sic] contre les gaz à effet de serre, elle aura quand même avancé un petit peu, cet automne, à Montréal.

Pour ce qui est de la lutte contre les gaz à effet de serre...

Line Gingras

"Perspectives - Les oubliés" : http://www.ledevoir.com/2006/01/04/98840.html?338

Commentaires
D
Bonjour, <br /> Petite polémique autour d'alentour. Est-il correct de dire "dans la région alentour de la montagne"? <br /> Il me semble que ce mot ne peut être qu'adverbe ou nom, au pluriel. Mais...<br /> D'avance merci pour vos réponses<br /> Coridalement<br /> Danièle
Répondre
M
Voici ce que le Robert dit au sujet de "malgré que" (bien français de France et surtout pas belge!) :<br /> I. Loc. conj. MALGRÉ QUE.<br /> <br /> - 1. (Fin XIIIe). Littér. Suivi du verbe avoir au subj. dans la loc. malgré que j'en aie, qu'il en ait : malgré mes (ses) réticences, mes (ses) hésitations. - Avoir; dépit (en dépit que...).<br /> <br /> - 2. (Fin XVIIIe). Malgré que... : bien* que..., encore* que..., quoique*..., tout*... que. - REM. Ce tour, condamné par Littré et l'Académie (8e éd.), «rencontre des adversaires irréductibles» (Brunot, la Pensée et la Langue, p. 860). De très nombreux exemples littéraires (Sand, Daudet, France, Barrès, Claudel, Gide, Proust, Colette, Mauriac, Romains, Aragon, Céline, Cocteau, etc.) en sont donnés par Le Bidois, Grevisse et Georgin (qui note : «Ce qui est plus grave, c'est de construire ce malgré que avec un indicatif», Prose d'aujourd'hui, p. 103). Claudel (- Gripper, cit. 4) et Gide (ci-dessous, cit. 13) ont pris la défense de cette construction.<br /> Maria
Répondre
J
Pffft! Rien de pire que le formalisme sans contenu ! Qui a décrété que "malgré que" n'était pas "français" ? Des moralistes hyper-puristes sans doute, ces vieux schnocks qui siègent interminablement depuis le 17ème s. pour couper les cheveux en 4 par la longueur à l'Académie Française ?... Est correct ce qui ne choque plus le locuteur moyen, normalement instruit et cultivé, comme moi par exemple. Toute forme correcte d'aujourd'hui a été ressentie et jugée fausse à une certaine époque de l'histoire de la langue. A l'inverse, beaucoup de formes ressenties comme parfaitement correctes autrefois, sont devenues parfaitement fausses en français d'aujourd'hui. C'est ça les langues ! Qu'on m'explique seulement pourquoi "malgré que" ou "par contre", qui ne me choquent pas, bien que je sois aussi compétent que n'importe lequel de ces donneurs de leçons (de grammaire)dans ma langue maternelle, ne seraient pas admissibles ! Question d'usage, c'est tout. De plus tout à fait justifiés historiquement ou sémantiquement. Et des formes correctes très éloignées de leur sens d'origine, on ne les compte plus en français moderne. Il suffit d'ouvrir le premier dictionnaire étymologique venu pour le constater. Quant à "malgré qu'il en ait", qui comprend encore le sens de cette expression: "quel que soit le déplaisir qu'il ait de cette chose-là" ? Alors on entend: "Bien qu'il en ait..." (qu'il ait quoi ?), ce qui est stupide. Mais c'est que le formalisme creux mène aux hypercorrectismes débiles, c'est tout. Les gens ne "comprennent" en général pas leur langue et c'est l'usage presque seul qui fait le sens (l'arbitraire plus ou moins motivé du signe défini par Saussure): ce qui est un important facteur d'évolution, on n'y peut rien. C'est donc lui, l'usage, qui aura de toute manière le dernier mot... Personnellement, je suis beaucoup plus choqué par les termes grossiers, à mon avis insupportables, qu'utilisent certains des internautes de ce site, comme si la vulgarité de langage allait de soi. Amicalement. J.Ph.
Répondre
O
Je suis tombé par hasard sur ce site des "amoureux de la grammaire"... et je suis encore étonné qu'un tel site existe! Je me demandais si, un jour, je trouverais des gens avec qui parler métaphysique... sur des sujets sérieux! En effet, la grammaire est le fondement de la langue et ne doit pas être négligée... mais la réalité est toute autre : la langue ne s'est pas construite en un jour par un groupe d'illuminés latins... mais par la pratique quotidienne, et à partir des origines latines et grecques, par le peuple français. La langue, même si elle possède des règles, est faite pour évoluer : qui dirait encore "le roué c'est moué" en roulant les R ? Ainsi, certains mots comme "romantique" ont totalement changé de sens ou en se sont vus s'en faire octroyer d'autres. "Gothique", "Barbare", "Européen" sont d'autres exemples. Cette analyse du Français en ne jurant que par l'Académie est donc mauvaise: c'est par la rue qu'il faut jurer. <br /> Pour ce qui est de l'exemple de la télévision, c'est au contraire le meilleur moyen de faire plus de fautes grammaticales... par exemple de célèbres journalistes comme David Pujadas, Béatrice Schönberg ou Patrick Poivre d'Arvor parlent souvent de "dilemnes", ce qui est une horreur, la racine grecque étant dilemma (=le mensonge). L'un de mes exemples préférés est le fameux après que + ... indicatif, bien sûr. A la télévision, encore, j'ai un jour entendu "après que les pompiers SOIENT arrivés"... <br /> Vous voyez donc bien que la référence n'existe en fait pas.<br /> Voilà, c'était long, je sais, mais je tenais à le dire!
Répondre
M
Chère Line,<br /> <br /> Pour ce qui est de la citation de votre propre phrase, il n'y a eu erreur que d'un "pas" laissé par accident, le lecteur attentif comme vous dites l'aura sûrement compris. Cela est dù (comme au lapsus rectifié) au fait que je réside en Asie, et que frappant sur un clavier qui n'a rien de français, de rares fautes peuvent hélas émailler mon propos à mon corps défendant. Je vous en demande pardon. Ma citation reste donc juste si elle est reçue sous sa forme du discours indirect: «... je suis portée à croire qu'il n'y a pas lieu de condamner cette locution.» devient donc: vous dites que "vous n'êtes pas portée à croire qu'il ait lieu de condamner cette locution". Il n'y a ici aucune intention de manipulation.<br /> <br /> Concernant la collaboration de Hanse et de Blampain, je crois qu'à moins de posséder de très, très sérieuses sources sur le détail de leurs travaux restés inachevés, on ne peut s'avancer sur rien d'objectif.<br /> Une chose est d'ailleurs à relever, c'est que les directives en matière de rectification de prononciation données par l'édition 2000 du Hanse et Blampain, sont loin d'être toujours respectées dans l'édition sur cd-rom de ce même dictionnaire, ce qui laisse à penser que soit ces précisions ne sont pas toujours fondées au moins par l'usage (preuve s'il en fallait qu'il n'est pas toujours souverain), soit que la fabrication dudit cd-rom aurait dù être mieux suivie, utile cohérence de qui prétend "dire la langue".<br /> <br /> A propos du Girodet: en dépit de votre préférence pour le Hanse et Blampain, il est généralement admis qu'il est bien plus complet que celui-ci (contre lequel je n'ai rien, que l'on ne se méprenne pas) même si ce dernier peut présenter des facilités d'approche que ne possèdent pas toujours ses "concurrents". Attention de ne pas privilégier l'esthétique ou l'excellence ponctuelle à l'objectif.<br /> <br /> Enfin pour ce qui est de l'évolution de la langue, elle est souhaitable, certes, mais dans le cadre donné précédemment: plus de vocabulaire et plus de précision. Or toute dégradation d'un de ces deux principes doit être regardée avec sévérite car l'appauvrissement de la langue est source de conflits sur le plan des concepts et de la loi. Ceux qui parlent à la légère ne le perçoivent souvent pas, mais les autres savent très bien qu'un article mal utilisé ou manquant peut faire une énorme différence dans un contrat ou un traité international... de même que l'usage mal compris du subjonctif.<br /> <br /> Voit-on un intérêt à utiliser "malgré que" + subjonctif, autre que caresser dans le sens du poil ceux qui parlent à tort et à travers ? Je n'en vois aucun. Ce relâchement n'apporte rien, hormis la satisfaction d'avoir contrevenu à une règle juste, édictée depuis plusieurs siècles.<br /> Enfin, il convient de remarquer qu'il y a une différence importante entre la prise de conscience qu'une chose existe, et y préter la main soi-même. Nombreux sont les dictionnaires qui reconnaissent de longue main l'existence de "malgré que" + subjonctif sans toutefois l'avaliser et il ne faudrait pas que la règle soit dictée par une sorte de "populisme" linguistique qui imposerait les impropriétés communes de quelques-uns à la masse, de la même façon qu'il ne viendrait à l'idée de personne de faire dire le droit par de simples cours populaires à cause des calamiteux dérapages qu'il y aurait à en attendre. L'expression "ne pas faire long feu" citée précédemment était déjà au siècle dernier décriée comme impropre, et un siècle plus tard, on l'entend encore prononcée jusqu'à la télévision. Or à ce jour, ceux qui ont la charge de veiller à l'exactitude de la langue continuent d'en rejeter l'usage non pas par conservatisme borné mais par respect du français, de telle manière que ceux qui veulent baragouiner ne sont pas ceux qui dictent aux autres de quelle façon (mal) parler.<br /> <br /> Connaissance n'est pas reconnaissance.<br /> <br /> Amitiés.
Répondre
Archives