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Choux de Siam
11 août 2013

À ne pas méprendre

Méprendre, se méprendre; grammaire française; syntaxe; variante, variation.

  • Étant donné qu’elle ne cesse de se réinventer et qu’on ne compte plus ses déclinaisons exotiques telles que homard, spaghetti au fromage, gras de canard et pacanes, moelle et cerise fumée – des variations complètement givrées à ne pas méprendre pour une table d’hôte chez Joe Beef [...]
    (Émilie Folie-Boivin, dans Le Devoir du 2 août 2013.)

Le verbe méprendre s'emploie uniquement à la forme pronominale; on ne méprend pas quelque chose, mais on se méprend (on se trompe) sur quelque chose ou sur quelqu'un :

[...] il se méprend sur moi et méconnaît [...] qui je suis. (Gide, dans le Petit Robert.)

Elle s'est méprise sur son silence. (Multidictionnaire.)

Pour ne pas se méprendre sur la nature de la réception [...] (Jouhandeau, dans le Lexis.)

Ça doit être pour ça que vous marchez comme un gendarme à pied. Déodat se méprit sur le sens de la comparaison. (Aymé, dans le Trésor de la langue française informatisé.)

Mademoiselle, vous vous méprenez sur mes intentions. (Montherlant, dans le Trésor.)

Dans la phrase à l'étude, on pouvait très bien employer le verbe confondre (c'est d'ailleurs ce qu'on a fait dans la légende de la photo accompagnant l'article) :

[...] des variantes complètement givrées à ne pas confondre avec une table d'hôte chez Joe Beef [...]

Je signale au passage que d'après le Multidictionnaire, une « forme légèrement différente d'une forme usuelle » est une variante, et non pas une variation, ce dernier nom étant synonyme de modification, changement.

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec

« À la folie – Jamais sans la crème glacée » : http://www.ledevoir.com/art-de-vivre/alimentation/384201/jamais-sans-la-creme-glacee

Merci de votre visite. Une question? Je serai heureuse d'y répondre, dans la mesure de ma disponibilité. Voir la rubrique « Contactez l'auteur », dans la colonne de droite.

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

Commentaires
R
Je ne sais ce qu'il en est au Québec, mais en France les mots tendent à changer de sens car les rédacteurs les utilisent à contresens, au gré de la mode : par exemple, déclinaison qu'on emploie au lieu de forme, version, variante, variation, variété, modèle, présentation, type, espèce etc. Ces sens s'ajoutent à ceux déjà connus : déclinaison d'un astre, déclinaison d'un substantif ou d'un adjectif, déclinaison d'une invitation... Cette polysémie n'est-elle pas le signe du déclin du français ?
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