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Choux de Siam
31 octobre 2008

Incapables à tancer

Capable à, capable de; incapable à, incapable de; grammaire française; syntaxe du français; prépositions.

  • Les Américains deviennent incapables de faire la leçon économique et de plus en plus incapables à tancer politiquement. Ils doivent devenir partenaires d'un plus grand ensemble et cesser de dicter ou de sanctionner. (Gil Courtemanche.)

Les adjectifs apte et inapte introduisent leur complément au moyen de la préposition à; capable et incapable, cependant, se construisent avec de :

[L'homme] est incapable de souffrir ou d'être heureux longtemps. Il n'est donc capable de rien qui vaille. (Camus, dans le Petit Robert.)

Peut-être n'aurait-elle pas ri. Elle était capable de comprendre. (Mallet-Joris, dans le Lexis.)

Tu es incapable de m'écouter dix minutes. (Bastide, dans le Lexis.)

Quand je regarde un homme dans les yeux, je deviens incapable de lui donner des ordres. (Sartre, dans le Lexis.)

Quand une mère n'est plus capable de reconnaître son fils, c'est que son rôle sur la terre est fini. (Camus, dans le Trésor de la langue française informatisé.)

... son ancien ami n'était plus capable de discernement, c'était une machine inerte, sensible encore à la douleur physique, mais incapable de la combattre ou de la détourner. (A. Dumas père, dans le Trésor.)

Incapable de lire, d'écrire, de me promener, je passe presque tout le jour étendu sur mon lit, accaparé par la douleur. (Gide, dans le Trésor.)

Voir aussi le Multidictionnaire et le Hanse-Blampain.

Line Gingras
Québec

« Le déclin de l'empire américain » : http://www.ledevoir.com/2008/10/25/212504.html

Commentaires
Y
Oui, tout à fait d'accord. Il faut compter sur ce phénomène de l'«habituation», comme on le dit dans certains domaines.<br /> Je me rappelle m’être exercé à écrire «capacité à» jusqu'à ce qu'habitude s'ensuive.
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C
Si «capacité à» et «incapacité à» entrent aujourd'hui en concurrence avec «capacité de» et «incapacité de», c'est sans doute attribuable, en partie, au rapprochement avec «aptitude à», «inaptitude à». Mais il y a un autre facteur, à mon avis : l'inélégance de la construction «la capacité (ou l'incapacité) de quelqu'un de faire quelque chose». Or, une fois prise l'habitude de dire plutôt «la capacité d'Untel à faire quelque chose», on passe aisément aux formulations «sa capacité à faire quelque chose», «la capacité à faire quelque chose».
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Y
Cette difficulté du français pour l’apprenant: on peut dire «incapacité à agir» et «capacité à apprendre» mais on ne dit pas «incapable à agir», «capable à apprendre»...
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