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Choux de Siam
9 mars 2015

Êtes-vous la francophonie?

  • Le géographe français Onésime Reclus a eu une idée de génie, en 1886, en inventant le mot « francophonie ». Reclus travaillait à une représentation du monde selon les langues plutôt que les « races » ou les « religions ». Ce faisant, il a inventé une civilisation.

    Bizarrement, le concept est tombé dans l’oubli, jusqu’aux années 1930, où le mot resurgit au sens d’« indigène francisé ». En 1962, Léopold Sédar Senghor, alors président du Sénégal nouvellement indépendant, lui redonne son sens originel désignant tout ceux qui parlent la langue.
    (Jean-Benoît Nadeau, dans Le Devoir du 9 mars 2015.)

Deux observations :

1. Une personne n'est pas la francophonie à elle toute seule : elle est francophone. Heureusement, d'après ce que je vois dans le Grand Robert (notes sur l'étymologie et citation ci-dessous) ainsi que dans un ouvrage de Luc Pinhas, il semble qu'Onésime Reclus ait inventé les deux mots :

Nous mettons aussi de côté quatre grands pays, le Sénégal, le Gabon, la Cochinchine, le Cambodge dont l'avenir du point de vue « francophone » est encore très douteux, sauf peut-être pour le Sénégal. Par contre, nous acceptons comme francophones tous ceux qui sont ou semblent destinés à rester ou à devenir participants de notre langue [...] Toutefois nous n'englobons pas tous les Belges dans la « francophonie » […] (Onésime Reclus, dans le Grand Robert.)

2. Bien entendu, il fallait écrire tous ceux.

Je suggérerais* :

Le géographe français Onésime Reclus a eu une idée de génie, en 1886, en inventant les mots « francophone » et « francophonie ». Reclus travaillait à une représentation du monde selon les langues plutôt que les « races » ou les « religions ». Ce faisant, il a inventé une civilisation.

Bizarrement, le concept est tombé dans l’oubli, jusqu’aux années 1930, où le mot « francophone » resurgit au sens d’« indigène francisé ». En 1962, Léopold Sédar Senghor, alors président du Sénégal nouvellement indépendant, lui redonne à « francophonie » son sens originel désignant tous ceux qui parlent la langue.

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Réviseure pigiste
Québec

* Le 10 mars à 18 h 45, je vois que les corrections suggérées au deuxième paragraphe ont été apportées; on a cependant placé au mauvais endroit le guillemet ouvrant devant « francophonie ».

« L'idée francophone » : http://www.ledevoir.com/culture/actualites-culturelles/433869/l-idee-francophone

Merci de votre visite. Une question? Je serai heureuse d'y répondre, dans la mesure de ma disponibilité. Voir la rubrique « Contactez l'auteur », dans la colonne de droite.

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

8 mars 2015

Elle a été mandatée de réévaluer les conditions

Mandater quelqu'un de faire quelque chose, mandater quelqu'un pour faire quelque chose; grammaire française; syntaxe.

  • Et quand un ministre comme Yves Bolduc démissionne moins d’un an après avoir été élu avec une prime de 155 000 $ pour retourner pratiquer la médecine, ne nous étonnons qu’un tel privilège soit dénoncé comme abusif [...]
    (Bernard Descôteaux, dans Le Devoir du 5 mars 2015.)

[...] ne nous étonnons pas* qu'un tel privilège soit dénoncé comme abusif [...]

* * * * *

  • Il y a des limites toutefois à se scandaliser jusqu’à faire porter aux parlementaires l’ensemble des péchés du monde et de leur trouver, comme certains le font, tous les défauts, dont celui d’être trop payés.

Il y a des limites toutefois à se scandaliser jusqu’à faire porter aux parlementaires l’ensemble des péchés du monde et à* leur trouver, comme certains le font, tous les défauts, dont celui d’être trop payés.

* * * * *

  • [...] l’ex-juge de la Cour suprême Claire L’Heureux-Dubé, mandatée par le gouvernement Charest de réévaluer l’ensemble des conditions de rémunération des députés.

De nouvelles recherches viennent confirmer l'avis que je donnais il y a cinq ans : on charge quelqu'un de quelque chose ou de faire quelque chose, mais c'est la préposition pour qui s'emploie avec le verbe mandater :

S'il s'agissait d'un petit diplomate ordinaire, je me dirais que Berlin hésite à le mandater pour une conversation décisive. (J. Romains, dans le Grand Robert.)

Prendre part à une contestation judiciaire en cours, directement ou par le moyen d'un représentant mandaté pour défendre ses droits ou ceux d'une des parties. (Trésor de la langue française informatisé, « intervenir ».)

Entreprise mandatée pour les négociations extérieures [...] (CIDA 1973 dans le Trésor, à l'article « entreprise ».)

Il fallait écrire :

[...] l’ex-juge de la Cour suprême Claire L’Heureux-Dubé, mandatée par le gouvernement Charest pour* réévaluer l’ensemble des conditions de rémunération des députés.

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Réviseure pigiste
Québec

* Le 9 mars à 22 h, je vois que la correction a été apportée.

« Le temps d'agir » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/433526/salaire-des-deputes-le-temps-d-agir

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7 mars 2015

Trop

  • [...] le clou du déplacement de Philippe Couillard en Aquitaine a été la signature d’une convention entre la filiale française d’Hydro-Québec SCE France et la région Aquitaine afin de créer un laboratoire pour développer de nouveaux matériaux afin de fabriquer des batteries de nouvelle génération pour les véhicules électriques.
    (Christian Rioux, dans Le Devoir du 5 mars 2015.)

Deux afin de et deux pour dans une même phrase, ce n'est pas très heureux. Je suggérerais :

[...] le clou du déplacement de Philippe Couillard en Aquitaine a été la signature d’une convention entre la filiale française d’Hydro-Québec, SCE France, et la région Aquitaine afin de créer un laboratoire qui développera de nouveaux matériaux devant servir à fabriquer des batteries de nouvelle génération pour les véhicules électriques.

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Réviseure pigiste
Québec

« Couillard confronté aux réticences françaises » : http://www.ledevoir.com/economie/actualites-economiques/433543/libre-echange-canada-union-europeenne-couillard-confronte-aux-reticences-francaises

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6 mars 2015

En Nouveau-Brunswick

  • C’est aussi le cas en Nouveau-Brunswick depuis 1982.
    (Isabelle Paré, dans Le Devoir du 12 février 2015.)

On dit en Nouvelle-Écosse, mais au Nouveau-Brunswick.

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Réviseure pigiste
Québec

« La rougeole surgit dans une communauté non vaccinée » : http://www.ledevoir.com/societe/sante/431637/la-rougeole-surgit-dans-une-communaute-non-vaccinee

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4 mars 2015

Étrange obsession

  • Moins les détenus sont préparés pour leur libération, moins ils ont de chances de réussir leur réintégration. Moins ils sont soutenus, plus ils risquent de récidiver et c’est la sécurité de ces mêmes communautés que ce gouvernement prétend protéger qui s’en trouve affectée.

    Si cette évidence leur échappe, ils pourraient s’intéresser à la facture, eux qu’obsède la réduction des dépenses publiques.
    (Manon Cornellier, dans Le Devoir du 4 mars 2015.)

Contrairement à ce que semble affirmer la chroniqueuse, ce ne sont pas les détenus qui sont obsédés par la réduction des dépenses publiques, mais le gouvernement conservateur :

Moins les détenus sont préparés pour leur libération, moins ils ont de chances de réussir leur réintégration. Moins ils sont soutenus, plus ils risquent de récidiver, et c’est la sécurité de ces mêmes collectivités que ce gouvernement prétend protéger qui s’en trouve affectée.

Si cette évidence lui échappe, il pourrait s’intéresser à la facture, lui qu’obsède la réduction des dépenses publiques.

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Réviseure pigiste
Québec

« Double discours » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/433450/double-discours

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3 mars 2015

Propre de favoriser, propre à favoriser

Propre de + infinitif, propre à + infinitif; grammaire française; syntaxe; préposition.

  • Or, constatent à leur tour les évêques, les institutions publiques qui devaient servir de garde-fou, notamment les ordres professionnels — se sont révélées d’une faiblesse propre de favoriser la corruption.
    (Jean-Claude Leclerc, dans Le Devoir du 2 mars 2015.)

Pour dire « de nature à », on emploie l'adjectif propre avec la préposition à devant un infinitif :

C'était peu propre à me rassurer. (Hanse et Blampain.)

Un ouvrage propre à former les esprits. (Petit Robert.)

[Rien] n'était plus propre à me toucher que cette émotion contenue. (Gide, dans le Petit Robert.)

[...] vous avez carte blanche pour user de tous les moyens qui vous paraîtront propres à le dompter. (Mauriac, dans le Grand Robert.)

[...] cette discipline était énergique, bien propre à former des hommes. (G. Duhamel, dans le Grand Robert.)

Les humanités classiques sont-elles seules propres à former l'élite directrice d'un pays moderne? (Thibaudet, dans le Trésor de la langue française informatisé.)

Rien n'était plus propre à surexciter les Parisiens, après les souffrances et l'énervement du siège... (Bainville, dans le Trésor.)

Il fallait écrire :

Or, constatent à leur tour les évêques, les institutions publiques qui devaient servir de garde-fou, notamment les ordres professionnels, se sont révélées d’une faiblesse propre à* favoriser la corruption.

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Réviseure pigiste
Québec

* Le 4 mars à 15 h 25, je vois que la correction a été apportée.

« Réflexion pour le Québec » : http://www.ledevoir.com/societe/ethique-et-religion/433238/reflexion-pour-le-quebec

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2 mars 2015

Le système, c'est le système

  • Dans le système politique le plus comparable au nôtre, le Royaume-Uni, un procureur général qui s'humilierait de la sorte serait forcé de démissionner.
    (Yves Boisvert, dans La Presse du 30 août 2014.)

Le Royaume-Uni n'est pas un système politique :

Dans le système politique le plus comparable au nôtre, celui du Royaume-Uni, un procureur général qui s'humilierait de la sorte serait forcé de démissionner.

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Réviseure pigiste
Québec

« Le chandail de l'incompétence » : http://www.lapresse.ca/debats/chroniques/yves-boisvert/201408/30/01-4795841-le-chandail-de-lincompetence.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B13b_yves-boisvert_3256_section_POS1

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1 mars 2015

Rembourser quelqu'un quelque chose

Rembourser quelqu'un quelque chose, rembourser quelque chose à quelqu'un; grammaire française; syntaxe.

  • [...] le recul du ministre des Affaires municipales, Pierre Moreau, qui a renoncé à rembourser les contribuables de Longueuil une hausse de taxe que la mairesse Caroline St-Hilaire a imputée aux compressions du gouvernement libéral.
    (Martin Croteau dans le site de La Presse, le 24 février 2015; texte mis à jour à 13 h 23.)

On peut rembourser quelqu'un ou le rembourser de ses dépenses, de ses frais, de ses avances, mais on rembourse quelque chose à quelqu'un (et non pas quelqu'un quelque chose) :

Les mille francs qu'on lui a remboursés. (Hanse et Blampain.)

L'entreprise lui rembourse ses frais de déplacement. (Multidictionnaire.)

Rembourser une somme d'argent à un prêteur. (Petit Robert.)

[...] le jour où il aurait remboursé cette somme à son père, il deviendrait seul et unique propriétaire de l'imprimerie. (Balzac dans le Grand Robert, à l'article « libérer ».)

Il remboursa [...] au duc de Juliers une partie des dégâts qu'on avait faits dans son pays. (Barante, dans le Trésor de la langue française informatisé.)

Il fallait écrire :

[...] le recul du ministre des Affaires municipales, Pierre Moreau, qui a renoncé à rembourser aux contribuables de Longueuil une hausse de taxe que la mairesse Caroline St-Hilaire a imputée aux compressions du gouvernement libéral.

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Réviseure pigiste
Québec

« Philippe Couillard rappelle ses troupes à l'ordre » : http://www.lapresse.ca/actualites/politique/politique-quebecoise/201502/24/01-4847004-philippe-couillard-rappelle-ses-troupes-a-lordre.php

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