Énoncé de qualités; profil linguistique du poste; fonction publique fédérale; CBC; SRC; traduction de l'anglais au français; machine à traduire.
Un ami m'a raconté, hier soir, la dernière absurdité - vous allez voir, je suis quelqu'un de très gentil - dont il a été le témoin amusé, en qualité de fonctionnaire de l'administration fédérale.
Un collègue éberlué lui a présenté, pour appréciation personnelle et réaction immédiate aussi bien que spontanée, un énoncé de qualités dûment traduit. Vous savez ce qu'est un énoncé de qualités? Un texte bref où sont décrites, très sommairement, les fonctions que devra remplir le titulaire d'un poste à pourvoir, et les exigences auxquelles doivent répondre les candidats. On y trouve bien entendu, placé en évidence, le "profil linguistique" du poste, c'est-à-dire, sous forme de cotes, le résumé des compétences requises, en anglais et en français, au chapitre : 1. de la compréhension de l'écrit; 2. de l'expression écrite; 3. de l'interaction orale. Tout cela est expliqué dans le site de la Commission de la fonction publique.
Les cotes sont au nombre de quatre : il y a la cote P, qui s'applique aux compétences spéciales que l'on associe à la traduction, par exemple; et il y a les trois cotes correspondant aux "normes de compétence générale", c'est-à-dire A, B et C - la cote A marquant le niveau le plus bas et la cote C, le plus élevé.
Il va sans dire - il devrait aller sans dire, pardon - que ces cotes ne se traduisent pas.
Toutefois...
C'est la beauté de la vie quotidienne, à la FP comme ailleurs dans le monde merveilleux de la planète Terre, que tout peut y arriver et y arrive en effet - spécialement les choses les moins vraisemblables.
Donc, l'énoncé de qualités. Profil linguistique pour je ne sais laquelle des deux langues officielles, selon le texte original anglais : CBC. Et dans la traduction française, attention au tournant : SRC*.
"Ça ne s'invente pas", dirait Jean Dion.
M'est avis qu'il doit rester de grands naïfs dans la fonction publique fédérale, qui font encore exécuter des traductions par une machine. Une ineptie pareille, sûrement que ça dépasse les faibles capacités d'un être humain normal.
Line Gingras
* Explication pour les ceusses qui me lisent des vieux pays : Les lettres CBC, lorsqu'elles ne servent pas à décrire un profil linguistique, peuvent désigner la Canadian Broadcasting Corporation - soit la Société Radio-Canada (SRC), en français. Et je le sais bien, que ç'a pas rapport.
Vous ne connaissez pas Jean Dion? Qu'à cela ne tienne : http://devoir.ca/2004/10/28/67096.html?347