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Choux de Siam

16 juin 2008

Faire unanimité

Faire unanimité, faire l'unanimité.

  • Une telle impression se dégage bel et bien de la lecture du rapport, dont on ne pouvait attendre non plus qu'il fasse unanimité sur des sujets aussi explosifs que la définition de la laïcité ou la finesse du concept de l'interculturalisme. (Marie-Andrée Chouinard.)

J'ai consulté une dizaine d'ouvrages; pourtant c'est dans le Petit Robert seulement, à l'article « unanimité », que j'ai trouvé des exemples utiles :

Cette décision a fait l'unanimité.
Faire l'unanimité contre soi.

J'écrirais donc faire l'unanimité, d'autant plus qu'une recherche Google donne des résultats très concluants. Je vous laisse comparer...

Line Gingras
Québec

« Dérapage » : http://www.ledevoir.com/2008/06/11/193507.html

15 juin 2008

Messieurs les chauve-souris

Les chauve-souris; pluriel de chauve-souris; orthographe.

  • Detlev Kelm, de l’Institut de recherche zoologique à Berlin, est parti du principe que c’est par leurs crottes que les chauve-souris répandent les semences des fruits qu’ils ont mangés. (Agence Science-Presse.)

On apprend deux choses en consultant le Petit Robert ou le Multidictionnaire : d'abord que chauve-souris est un nom féminin, ensuite qu'il s'écrit au pluriel chauves-souris. Il est vrai que ce mot est visé par les rectifications de l'orthographe, auxquelles on peut décider de se conformer en écrivant chauvesouris, sans trait d'union.

Line Gingras
Québec

« Quand la chauve-souris se prend pour une abeille » : http://www.cyberpresse.ca/article/20080613/CPSCIENCES/80613040/1020/CPSCIENCES

14 juin 2008

Les rennes du Téléjournal

Rennes ou rênes; homonymes; orthographe.

  • C'est Pascale Nadeau qui prend les rennes du Téléjournal le week-end, à partir de septembre. (La Presse et PC.)

Son prénom évoque une fête, mais ce n'est pas une raison pour lui confier la distribution des cadeaux : Pascale Nadeau, la fin de semaine, va prendre les rênes du Téléjournal.

Comme quoi il faut se méfier des homonymes et ne pas hésiter à ouvrir son dictionnaire, même (ou devrais-je dire surtout?) lorsqu'on a passé l'âge de croire au père Noël.

Line Gingras
Québec

« Céline Galipeau remplacera Bernard Derome » : http://www.cyberpresse.ca/article/20080612/CPARTS/80612124/-1/CPARTS

13 juin 2008

Qui dispose impose

  • ... en renonçant à son pouvoir de dépenser, qui constitue le seul moyen dont Ottawa dispose pour imposer ses objectifs aux provinces. (Michel David.)

On peut faire mieux :

... en renonçant à son pouvoir de dépenser, seul moyen que possède Ottawa pour imposer ses objectifs aux provinces.

Line Gingras
Québec

« Les vilaines provinces » : http://www.ledevoir.com/2008/06/10/193374.html

12 juin 2008

La place du verbe

Place du verbe; ordre des mots dans la phrase; syntaxe du français; comité, majuscule ou minuscule.

  • Au moment où les audiences du comité de la Sécurité publique et nationale de la Chambre des communes sur l'affaire Bernier-Couillard démarrent, beaucoup s'interrogent sur la trajectoire suivie par Julie Couillard, une femme au passé trouble... (Hélène Buzzetti et Alec Castonguay.)
  • C'est cet après-midi que les audiences du comité de la Sécurité publique et nationale sur cette affaire Bernier-Couillard démarreront.

Dans les deux exemples ci-dessus, la phrase serait mieux équilibrée si le verbe était rapproché du sujet :

Au moment où démarrent [ou débutent] les audiences du Comité de la sécurité publique et nationale de la Chambre des communes sur l'affaire Bernier-Couillard, beaucoup s'interrogent...

C'est cet après-midi que démarreront les audiences du Comité de la sécurité publique et nationale sur cette affaire Bernier-Couillard.

* * * * *

Au Québec comme ailleurs au Canada, on écrit le ministère de la Sécurité publique. Le cas des ministères, toutefois, fait exception; dans l'appellation officielle d'autres organismes comme les comités, la majuscule se met plutôt au terme générique : ... les audiences du Comité de la sécurité publique et nationale de la Chambre des communes...

Line Gingras
Québec

« Julie Couillard voulait un accès aux ministres » : http://www.ledevoir.com/2008/06/10/193416.html

11 juin 2008

Pour pour

  • George W. Bush réclamera l'aide des Européens en Afghanistan et plaidera pour un accroissement des sanctions contre l'Iran pour décourager Téhéran de produire des armes nucléaires. (AP.)

Je proposerais :

... et plaidera pour un accroissement des sanctions contre l'Iran afin de décourager Téhéran de produire des armes nucléaires.

... et plaidera pour un accroissement des sanctions contre l'Iran en vue de décourager Téhéran de produire des armes nucléaires.

... et préconisera un accroissement des sanctions contre l'Iran pour décourager Téhéran de produire des armes nucléaires.

Line Gingras
Québec

« George Bush en Europe - Un président dans le rétroviseur » : http://www.ledevoir.com/2008/06/09/193237.html

10 juin 2008

Elle s'est permise un trou de mémoire

Elle s'est permise, elles se sont permises; se permettre, accord du participe passé du verbe pronominal.

  • ... le trou de mémoire qu'elle [Elizabeth Schumann] s'est une nouvelle fois permise... (Christophe Huss.)

Lorsque le verbe pronominal a un complément d'objet direct, c'est avec celui-ci que le participe passé s'accorde, si le complément est placé devant le verbe. Elle a permis quoi? Un trou de mémoire. Le complément est placé devant, mais c'est un masculin singulier : permis.

On écrirait par contre :

Les nombreuses maladresses que le candidat s'est permises...

La candidate s'est permis de nombreuses maladresses.

Le pronom réfléchi s', dans ces exemples, est complément d'objet indirect : il répond à la question à qui.

Line Gingras
Québec

« Concours musical - Nareh, seule au monde » : http://www.ledevoir.com/2008/05/28/191661.html

9 juin 2008

Lequel, laquelle

  • Or les règles sont claires : toute personne désirant effectuer des travaux dans un tel périmètre doit au préalable demander la permission au ministère de la Culture. Celui-ci demande alors avis à la Commission des biens culturels (CBC), lequel fait ensuite ses recommandations à la ministre. (Antoine Robitaille.)

Si je comprends bien les règles du jeu, le Ministère demande l'avis de la Commission, qui fait ses recommandations à la ministre; le pronom relatif, par conséquent, aurait dû être au féminin : laquelle. (On aurait pu se contenter d'un simple qui.) Et si je me trompe? On a peut-être voulu dire que c'est le Ministère, une fois reçu l'avis de la Commission, qui fait ses recommandations à la ministre; mais dans ce cas, on aurait eu avantage à écrire : Celui-ci demande alors avis à la Commission des biens culturels (CBC), et fait ensuite ses recommandations à la ministre.

Line Gingras
Québec

«Interrogée à propos de la fresque BMO - Christine St-Pierre s'emmêle dans ses chapelles» : http://www.ledevoir.com/2007/11/15/164476.html

8 juin 2008

La relève

  • La relève lève le nez sur la langue seconde, alors qu'on rêvait pour 2013 d'une moitié d'élèves bilingues au pays... (Marie-Andrée Chouinard.)

Je proposerais :

Les jeunes dédaignent la langue seconde, alors qu'on rêvait pour 2013 d'une moitié d'élèves bilingues au pays...

Line Gingras
Québec

« La claque » : http://www.ledevoir.com/2008/05/31/192146.html

7 juin 2008

C'est exclus?

Exclus ou exclu; orthographe.

  • Stephen Harper pense qu'il traite avec un conservateur. McGuinty, lui, s'affiche avec un autre libéral. Il n'est pas exclus que Nicolas Sarkozy pense que Charest est celui qui va faire l'indépendance du Québec. (Lise Payette.)

On écrit au singulier inclus, incluse - mais exclu, exclue. Comment je le sais? J'ai consulté mon Petit Robert, pardi.

Line Gingras
Québec

« Embedded avec l'Ontario » : http://www.ledevoir.com/2008/06/06/192848.html

6 juin 2008

Mille et une

Mille et une, mille et un; orthographe d'accord.

  • ... ils ont souvent grandi à l'abri de la concurrence étrangère grâce à de hautes barrières commerciales et profité, durant cette croissance, de mille et une attention des pouvoirs publics. (Éric Desrosiers.)

Après mille et un ou mille et une, le nom se met au pluriel :

... et ce peuple de mille et une nuits qui s'empressait et se bousculait pour s'emparer de nos valises. (Gide, dans le Trésor de la langue française informatisé.)

Il fallait écrire :

... ils ont souvent grandi à l'abri de la concurrence étrangère grâce à de hautes barrières commerciales et profité, durant cette croissance, de mille et une attentions des pouvoirs publics.

Line Gingras
Québec

« Perspectives - Gros Tata » : http://www.ledevoir.com/2008/01/14/171652.html

5 juin 2008

Faut l'appeller! conclue-t-elle...

Appeller, appeler; elle conclue, elle conclut; il conclue, il conclut; grammaire française, orthographe du français.

  • ... les rares scènes au téléphone que lui a réservée l'auteure, Fabienne Larouche... (Richard Therrien, dans Le Soleil.)

Avec quoi il s'accorde, ce bon vieux participe passé employé avec l'auxiliaire avoir? Pas avec le CO2, vous pensez bien, mais avec le c.o.d. - le complément d'objet direct, s'il est placé devant le verbe. L'auteure lui a réservé quoi? De rares scènes au téléphone :

... les rares scènes au téléphone que lui a réservées l'auteure...

* * * * *

  • « Si elle voulait une dernière scène plus importante, elle n'avait qu'à m'appeller. » (Le journaliste cite Fabienne Larouche.)

On écrirait : Qu'elle m'appelle! Mais l'infinitif prend un seul l :

... elle n'avait qu'à m'appeler.

* * * * *

  • Virginie conclue sa 12e saison jeudi soir...

La graphie conclue correspond soit au participe passé accordé au féminin, soit à la première ou à la troisième personne du singulier du subjonctif présent :

Affaire conclue! s'écria-t-il.

On aurait aimé que la candidate conclue en tendant la main à ses adversaires.

Au présent de l'indicatif, on écrit : Je conclus, tu conclus, il conclut... :

Virginie conclut sa 12e saison jeudi soir...

Line Gingras
Québec

« Radio-Canada s'excuse auprès de Fabienne Larouche » : http://www.cyberpresse.ca/article/20080422/CPARTS/80421266/-1/CPARTS

4 juin 2008

Remettre en question

Syntaxe.

  • Car ce n’est pas seulement du jugement de Maxime Bernier qu’il est question ici.

    C’est surtout de celui du premier ministre lui-même qui est remis en question. (André Pratte, dans La Presse.)

Ne mélangeons pas les deux constructions : il est question de quelque chose, mais on remet en question quelque chose, et non de quelque chose. D'un point de vue syntaxique, les deux formulations suivantes auraient été acceptables :

Car ce n'est pas seulement du jugement de Maxime Bernier qu'il est question ici, mais surtout de celui du premier ministre lui-même.

Car ce n'est pas seulement le jugement de Maxime Bernier qui est remis en question ici, mais surtout celui du premier ministre lui-même.

Et si l'on trouve une valeur stylistique à la répétition :

Car ce n'est pas seulement du jugement de Maxime Bernier qu'il est question ici.
C'est surtout celui du premier ministre lui-même qui est remis en question.

Line Gingras
Québec

« Dites tout, M. Harper » : http://lapresseaffaires.cyberpresse.ca/article/20080527/CPOPINIONS03/80526238/-1/LAINFORMER0502

3 juin 2008

Prendre partie

Prendre partie ou prendre parti; orthographe.

  • La femme de Daniel se querellait avec ses voisins, partout où elle habitait. « Et elle tentait chaque fois de me faire prendre partie pour elle à coups d’insultes et d’injures, dit-il. » (Alain Bouchard, dans Le Soleil.)

On prend le parti de quelqu'un, son parti; on prend parti pour quelqu'un, pour quelque chose :

Elles ont pris parti pour une restructuration. (Multidictionnaire.)

Tant que son père vécut, il n'osa déclarer sa volonté. Peut-être n'était-il point fâché de devoir attendre encore, avant de prendre parti. (Rolland, dans le Trésor de la langue française informatisé.)

Marcel Proust prit parti pour Dreyfus dès la première heure. (Mauriac, dans le Lexis.)

Cela dura jusqu'au jour où je pris parti pour grand-père. Alors ce fut la brouille avec mon père et l'éloignement de maman. (Cendrars, dans le Trésor.)

C'est ainsi que l'on a parfois un parti pris - et non une partie prise :

Et elle tentait chaque fois de me faire prendre parti pour elle...

Line Gingras
Québec

« Cherchez la femme » : http://www.cyberpresse.ca/article/20080531/CPSOLEIL/80530268/5221/CPSOLEIL

2 juin 2008

Les conséquences qu'ont eu les événements

Accord du participe passé employé avec l'auxiliaire avoir; inversion du sujet et du verbe; grammaire française; orthographe d'accord.

  • «Je constate également, avec regret, les conséquences qu'ont eu les récents événements sur la vie privée de Mme Couillard.» (Hélène Buzzetti, citant une déclaration écrite de Maxime Bernier.)

Le participe passé employé avec l'auxiliaire avoir s'accorde en genre et en nombre avec le complément d'objet direct, pourvu que celui-ci précède le verbe. Si les conséquences avaient eu des événements, le participe devrait rester invariable, c'est entendu; mais ce sont plutôt les récents événements qui ont eu des conséquences :

... les conséquences qu'ont eues les récents événements...

Line Gingras
Québec

«Le SCRS aurait rencontré Harper» : http://www.ledevoir.com/2008/05/29/191805.html

1 juin 2008

Expérience du visionnement dopant

Le nom et son complément; attribut du complément d'objet direct; grammaire française; orthographe.

  • Comédie, 99 francs? Mélange des genres, plutôt, avec une approche fragmentée du matériau de base et un traitement halluciné de l'image, qui rendent l'expérience du visionnement dopant et inquiétant. (Martin Bilodeau.)

Je veux bien croire que le visionnement est dopant et inquiétant, mais c'est l'expérience du visionnement qui est rendue dopante et inquiétante, d'après la construction de la phrase. Les deux adjectifs sont attributs du complément d'objet direct.

Line Gingras
Québec

« 99 francs : le miroir dynamité de Beigbeder » : http://www.ledevoir.com/2008/05/30/191888.html

31 mai 2008

Babouchka

  • « C'est le portrait du chaos, résume-t-elle. Un portrait du premier rang, auprès des babouchkas appauvris par les transformations économiques et des oligarques devenus extrêmement riches avec les privatisations. » (Heidi Hollinger, citée par Stéphane Baillargeon.)

Babouchka est un mot russe que j'aurais pensé très connu - un nom féminin désignant une grand-mère, une vieille femme : des babouchkas appauvries.

Line Gingras
Québec

« Madame Hollinger, vous permettez? » : http://www.ledevoir.com/2008/05/31/192147.html

30 mai 2008

Présumer que

Présumer que + subjonctif; présumer que + indicatif; présumer que, choix du mode; grammaire française; syntaxe du français.

  • « Une évaluation de la stratégie est en cours », nous répond-on au ministère. Il est permis de présumer toutefois que cette réplique fourre-tout ne soit destinée qu'à anesthésier notre méfiance. (Marie-Andrée Chouinard.)

D'après le Lexis, présumer que est suivi de l'indicatif; tous les exemples que j'ai vus dans les dictionnaires s'accordent avec cet avis :

Je présume que ce garçon est compétent. (Girodet.)

Nous présumons que cet employé était de bonne foi. (Multidictionnaire.)

Je présume que vous n'êtes pas fâché d'être en vacances. (Lexis.)

Est-ce que vous avez un bon médecin? - Aux honoraires qu'il demande, je présume que c'est un bon médecin. (Montherlant, dans le Trésor de la langue française informatisé.)

Il présumait bien qu'il fallait faire part de son chagrin à la Fadette. (Sand, dans le Petit Robert.)

J'écrirais donc, du moins avec le verbe présumer à la forme affirmative :

Il est permis de présumer, toutefois, que cette réplique fourre-tout n'est destinée qu'à anesthésier notre méfiance.

Si présumer était employé à la forme négative ou interrogative, il me semble que le subjonctif serait également possible :

Je ne présumerais pas qu'elle ait voulu le tromper.

Line Gingras
Québec

« Rater la cible » : http://www.ledevoir.com/2008/05/29/191749.html

29 mai 2008

Tu l'as dis, bouffi!

Dis, dit; grammaire française; orthographe.

  • T'as dis lumineuse? Tu ne pouvais pas mieux la décrire. (Pierre Foglia, dans La Presse.)

On écrit tu dis, au présent de l'indicatif ou au passé simple, mais tu as dit, au passé composé.

Line Gingras
Québec

« Une histoire d'amour » : http://www.cyberpresse.ca/article/20080510/CPOPINIONS05/805101039/-1/CPOPINIONS05

28 mai 2008

Un tout petit peu d'analyse

  • À partir du moment où l'inanité musicale de ses Brahms, Debussy, Haydn et Scarlatti n'ont pas suffi [...] à éliminer Takada, on ne peut pas reprocher à ce pianiste expérimenté d'avoir joué le jeu à fond. (Christophe Huss.)

Qu'est-ce qui n'a pas suffi à éliminer Takada, selon le critique? L'inanité musicale de ses Brahms, Debussy, Haydn et Scarlatti. Le noyau du groupe sujet, avec lequel doit s'accorder le verbe, c'est l'inanité musicale - à quoi se rattachent les compléments qui suivent : n'a pas suffi.

Line Gingras
Québec

« Concours musical international de Montréal - Sara Daneshpour, la magnifique » : http://www.ledevoir.com/2008/05/27/191490.html

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