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Choux de Siam
8 juillet 2013

Elle s'est bataillé avec le contentieux

Elle s'est bataillé, elle s'est bataillée; ils se sont bataillé, ils se sont bataillés.

  • Durant son mandat, la Commission s’est bataillé ferme avec le contentieux de la Ville de Montréal.
    (Brian Myles, dans Le Devoir du 6 juillet 2013.)

La forme pronominale se batailler est admise dans le Multidictionnaire et dans le Trésor de la langue française informatisé. Le participe passé, nous dit Marie-Éva de Villers, « s'accorde toujours en genre et en nombre avec le sujet » :

Ils se sont bataillés rudement.

Il fallait écrire :

Durant son mandat, la Commission s’est bataillée ferme avec le contentieux de la Ville de Montréal.


  • « Il y a des moments où c’est plus difficile d’avoir accès à des policiers. Si on néglige d’avoir des contrats réguliers avec le chef de police, ça se [referme], explique-t-il. »
    (Le journaliste cite Gaétan Cousineau, président sortant de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse.)

J'ignore si monsieur Cousineau a été cité correctement, mais je doute qu'il ait voulu parler de contrats avec le chef de police; il faudrait lire, je pense :

« Il y a des moments où c’est plus difficile d’avoir accès à des policiers. Si on néglige d’avoir des contacts réguliers avec le chef de police, ça se [referme], explique-t-il. »

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec

« Gaétan Cousineau au Devoir – Profilage racial : la lutte est inachevée » : http://www.ledevoir.com/societe/justice/382384/profilage-racial-la-lutte-est-inachevee

Merci de votre visite. Une question? Je serai heureuse d'y répondre, dans la mesure de ma disponibilité. Voir la rubrique « Contactez l'auteur », dans la colonne de droite.

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

7 juillet 2013

Les deux cohabitants souvent

  • C’est un peu comme si le Brésilien sérieux et socialement conscient chuchotait au Brésilien fêtard et étourdi (les deux cohabitants souvent dans la même personne) : allons, réveille-toi!
    (François Brousseau, dans Le Devoir du 25 juin 2013.)

Le Trésor de la langue française informatisé admet cohabitant non seulement comme participe présent de cohabiter, mais aussi comme adjectif et substantif :

Dans un séminaire, l'influence réciproque des cohabitants est plus considérable que partout ailleurs, car ils sont privés de distractions extérieures et vivent continuellement en présence les uns des autres [...] (Billy.)

Mais avons-nous vraiment affaire au nom dans la phrase à l'étude? En fait, le chroniqueur voulait dire que deux Brésiliens cohabitent souvent dans la même personne. Il devait donc employer le participe présent :

C’est un peu comme si le Brésilien sérieux et socialement conscient chuchotait au Brésilien fêtard et étourdi (les deux cohabitant souvent dans la même personne) : allons, réveille-toi!

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec

« Angoisses brésiliennes » : http://www.ledevoir.com/international/actualites-internationales/381532/angoisses

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6 juillet 2013

Des grattes-ciel

  • Mais après le funeste accident, Karl Wallenda a poursuivi ses numéros, marchant entre des grattes-ciel ou dans des stades.
    (Jean Siag, dans La Presse du 9 juin 2012.)

Il est admis aujourd'hui d'écrire des gratte-ciel ou des gratte-ciels, mais non pas des grattes-ciel, gratte étant une forme du verbe gratter.

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec

« Nik Wallenda : balade entre ciel et chutes » : http://www.lapresse.ca/arts/spectacles-et-theatre/cirque/201206/08/01-4533124-nik-wallenda-balade-entre-ciel-et-chutes.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_vous_suggere_4534710_article_POS1

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5 juillet 2013

Ils eurent applaudi

  • Si la situation avait été inverse, les gens eurent applaudi [...]
    (Jean Dion, dans Le Devoir du 4 mai 2013.)

Eurent applaudi est la troisième personne du pluriel du passé antérieur, formé d'un participe passé précédé ici de l'auxiliaire avoir au passé simple (songeons à la phrase célèbre Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants). Ce n'est cependant pas d'un passé antérieur que l'on a besoin dans la phrase à l'étude, mais d'un conditionnel passé, première ou deuxième forme :

Si la situation avait été inverse, les gens auraient applaudi [...]
(Conditionnel passé première forme.)

Si la situation avait été inverse, les gens eussent applaudi [...]
(Conditionnel passé deuxième forme.)

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec

« C’est du sport ! – Le don d’ubiquité » : http://www.ledevoir.com/sports/actualites-sportives/377404/le-don-d-ubiquite

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4 juillet 2013

Il a choppé la maladie

Chopper une maladie, choper une maladiechopper ou choper; orthographe.

  • Quand le bébé choppe la maladie, il a de très bonnes chances de vivre longtemps [...]
    (Mylène Moisan, dans Le Soleil du 19 juin 2013.)

Au sens d'« attraper » on écrit choper, avec un seul p :

J'ai chopé un bon rhume. (Petit Robert.)

Aller choper le mal de la mort. (Giono, dans le Trésor de la langue française informatisé.)

Quand le bébé chope la maladie, il a de très bonnes chances de vivre longtemps [...]

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec

« Parlez-lui, il vous entend... » : http://www.lapresse.ca/le-soleil/opinions/chroniqueurs/201306/18/01-4662710-parlez-lui-il-vous-entend.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B13b_mylene-moisan_2032574_section_POS1

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3 juillet 2013

En les convaincant

En convaincant, en convainquant; convaincant ou convainquant; adjectif ou participe présent; grammaire française; orthographe.

  • Le principal mérite de M. Nenshi, en effet, est d'avoir changé l'humeur de la ville en montrant l'exemple, d'avoir insufflé une dose d'espoir à ses concitoyens en les convaincant que demain sera mieux.
    (François Cardinal, dans La Presse du 2 juillet 2013.)

L'adjectif s'écrit convaincant, mais le participe présent (ou gérondif, lorsqu'il est précédé de la préposition en), convainquant :

La ministre s'est montrée fort peu convaincante.

Le principal mérite de M. Nenshi, en effet, est d'avoir changé l'humeur de la ville en montrant l'exemple, d'avoir insufflé une dose d'espoir à ses concitoyens en les convainquant que demain sera mieux.

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec

« Supermaire » : http://www.lapresse.ca/debats/editoriaux/francois-cardinal/201307/02/01-4666746-supermaire.php

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2 juillet 2013

Un saxe alto

Saxe ou sax; homonymes; orthographe.

  • Quand vous jouez des pièces intitulées Tales of Rumi, Sangam ou Nataraj vous dévoiler une inclination pour la loubia ou le couscous que pour le steak frites ou le hot-dog, « steamé » ou pas.
    (Serge Truffaut, dans Le Devoir du 2 juillet 2013.)

On a peut-être voulu dire :

Quand vous jouez des pièces intitulées Tales of Rumi, Sangam ou Nataraj vous dévoilez* une inclination pour la loubia ou le couscous plutôt que* pour le steak frites ou le hot-dog, « steamé » ou pas.

  • On est allé l’entendre à l’Upstairs avec un enthousiasme d’autant plus prononcé que son Bebop Band rassemblait Greg Osby au saxe alto, Orlando Le Fleming à la contrebasse et la prodigieuse Terri Lyne Carrington à la batterie.

Un saxe étant un objet en porcelaine de Saxe, Greg Osby ne joue pas du saxe alto, mais du sax* alto. (J'ai vu le Petit Robert et le Trésor de la langue française informatisé.)

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec

* Le 2 juillet à 14 h 35, je constate que les trois corrections ont été apportées.

« Charles Lloyd en sherpa du jazz » : http://www.ledevoir.com/culture/musique/381986/charles-lloyd-en-sherpa-du-jazz

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1 juillet 2013

Quoiqu'en pensent les puristes

Quoiqu'il en pense, quoi qu'il en pense; quoique ou quoi que; grammaire française; homonymes; orthographe.

  • « Twitter, c’est un journal que je tiens chaque matin sur ce que je pense, ce qui me fait réfléchir, explique-t-il. C’est une sorte d’autoportrait, une manière de me raconter », pas totalement d’ailleurs en rupture, quoiqu’en pensent les puristes, avec la tradition littéraire française. Tradition qui, estime Bernard Pivot, a fait apparaître des « twitteurs » bien avant même la naissance de cet épidémique réseau.
    (Fabien Deglise, dans Le Devoir du 22 juin 2013.)

Quoique est conjonction et s'écrit en un mot lorsqu'il signifie « bien que » :

Quoique les puristes condamnent cet emploi, j'estime qu'il est admis dans le bon usage.

Au sens de quelle que soit la chose que, c'est une locution formée de deux pronoms :

Quoi qu'en pensent les puristes, je continuerai d'employer cette expression.

Il fallait écrire :

« C’est une sorte d’autoportrait, une manière de me raconter », pas totalement d’ailleurs en rupture, quoi qu’en pensent les puristes, avec la tradition littéraire française.

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec

« Éloge du consistant dans l’instant » : http://www.ledevoir.com/culture/livres/381487/eloge-du-consistant-dans-l-instant

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