Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Choux de Siam
17 juin 2010

Le juge s'est interrogé à savoir est-ce que...

  • Le juge s'est interrogé à savoir comment on peut admirer la fidélité de quelqu'un alors que l'on dit entretenir une relation extra-maritale avec lui. (Guy Benjamin, dans Le Soleil du 15 juin 2010.)

La construction s'interroger à savoir ne me semble pas très heureuse. Je suggérerais :

Le juge s'est demandé comment on peut admirer la fidélité de quelqu'un alors que l'on dit entretenir une relation extramaritale avec lui. (Cette formulation doit cependant être écartée, dans le cas présent, pour éviter une répétition. Voir la deuxième phrase à l'étude, ci-dessous.)

Le juge a mis en doute que l'on puisse admirer la fidélité de quelqu'un alors que l'on dit entretenir une relation extramaritale avec lui.

Le juge a mis en doute que l'on puisse admirer la fidélité d'une personne avec qui l'on dit entretenir une relation extramaritale.

  • Le juge Lemieux s'est interrogé à savoir si les gestes sont vraiment arrivés, ou est-ce qu'il aurait aimé qu'ils se passent, en parlant du jeune homme.

Le juge s'est interrogé à savoir est-ce que...? Le juge s'est interrogé est-ce que...? Il y aurait avantage à reformuler :

Le juge Lemieux s'est demandé si les gestes ont vraiment été posés ou si le jeune homme aurait* seulement aimé qu'ils le soient.

* Comme le font observer Hanse et Blampain, on peut employer le conditionnel après si introduisant une interrogation indirecte.

* * * * *

  • Ce procès de 10 jours a permis d'en apprendre sur les relations tendues entre certains profs de l'école, et des liens entre profs et élèves.

Ce procès de 10 jours a permis d'en apprendre sur les relations tendues entre certains profs de l'école, et sur les liens entre profs et élèves.

* * * * *

  • L'adolescent s'est aussi retrouvé au lit au domicile d'un autre professeur « qui lui aurait tordu la tétine », selon les propos rapportés devant le tribunal.

Je présume que l'adolescent s'est retrouvé dans le lit d'un autre professeur.

Line Gingras
Québec

« Agression sexuelle sur un élève : un prof acquitté pour doute raisonnable » : http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/actualites/justice-et-faits-divers/201006/14/01-4289995-agression-sexuelle-sur-un-eleve-un-prof-acquitte-pour-doute-raisonnable.php

Commentaires
C
Merci, Rosa, pour ces indications intéressantes. Nous verrons comment évolueront la langue et la société...
Répondre
R
En France je n'ai jamais entendu "extra-maritale", on n'emploie que "extra-conjugale"...même si on parle en effet de vie maritale.<br /> Dans le langage courant, la vie maritale s'emploie d'ailleurs pour qualifier la vie de couples qui ne sont pas mariés.<br /> On parle de vie conjugale ou extra-conjugale quand les gens sont mariés.
Répondre
C
J'aime beaucoup votre suggestion; seulement, je remplacerais le point-virgule par le deux-points, pour introduire la question que s'est posée le juge, l'absence de guillemets indiquant qu'on ne la rapporte pas textuellement.<br /> <br /> Je ne sais trop que penser de l'adjectif «extramaritale». Faut-il le tenir pour un anglicisme? C'est bien possible. Je n'ai pas voulu le critiquer parce que je lis dans le «Petit Robert» (2007) : «"Vie, union maritale", d'un couple vivant maritalement» (c'est-à-dire «comme mari et femme»). Quoi qu'il en soit, je ne mettrais pas de trait d'union à «extramaritale» ni à «extraconjugale», suivant la tendance actuelle. (Voir par exemple le «Petit Robert».)
Répondre
S
simplement :<br /> <br /> Le juge s'est interrogé; comment peut-on admirer la fidélité de quelqu'un alors que l'on dit entretenir une relation extra-conjugale avec lui?<br /> <br /> (extra-maritale est probablement un anglicisme)
Répondre
Archives