Les défaillances à leur venir en aide
Un lecteur m'a demandé, à propos de mon billet du 14 mars, s'il serait correct d'écrire ... des défaillances des autorités fédérales à leur venir en aide (au lieu de pour leur venir en aide, formulation que j'ai condamnée).
Cette construction avec à me paraît douteuse; elle est d'ailleurs absente des dictionnaires que j'ai consultés. D'après ce que je peux voir, défaillance s'emploie seul ou suivi d'un complément déterminatif introduit par de :
Ces hommes, que l'on voit très grands, ont parfois des minutes de solitude et de défaillance. (Duhamel, dans le Lexis.)
Une défaillance du système de freinage. (Multidictionnaire.)
Défaillance du train au milieu de la côte. (Romains, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
Défaillance du cœur, défaillance cardiaque. (Trésor.)
Une défaillance de mémoire, d'attention. (Lexis.)
Défaillance de la volonté, de l'énergie. (Petit Robert.)
Ce ministre étrange, qui donc l'avait choisi, ou plutôt subi par défaillance de volonté. (Clemenceau, dans le Trésor.)
Défaillance à faire quelque chose (ou défaillance de quelqu'un à faire quelque chose) ne me semble pas idiomatique; je soupçonne l'influence de l'anglais failure to do something, que le Robert & Collins Super Senior évite de rendre de façon littérale : on suggère ainsi de traduire because of his failure to help us par du fait qu'il ne nous a pas aidés. Le Meertens (Guide anglais-français de la traduction) donne également des exemples que je trouve révélateurs.
Merci à Gilles d'avoir posé la question.
Line Gingras
Traductrice indépendante
Québec