21-11-2005
Prendre ses distances de...
Prendre ses distances de; prendre ses distances par rapport à; conserver ses distances; garder ses distances.
- [...] de la part du gouvernement Martin, qui cherchait déjà à cette époque à prendre ses distances des proches de Jean Chrétien par tous les moyens possibles. (Alec Castonguay.)
D'après ce que je vois dans mes dictionnaires, on peut très bien se tenir à distance de quelqu'un, se distancer de quelque chose ou de quelqu'un, se distancier d'un maître, d'un allié, d'un parti, de son propre discours.
Cependant, selon Hanse et Blampain, on prend ses distances par rapport à quelqu'un. Le Lexis et le Trésor de la langue française informatisé relèvent aussi des exemples où le complément de distances (ou de l'expression contenant le mot distances) est introduit par la préposition avec :
Il s'agit de conserver ses distances avec tout ce qui est choquant et grossier. (Hébert.)
L'intimité avec les chimères, les distances avec les réalités. (Giraudoux.)
Line Gingras
"Pelletier revient hanter Martin" : http://www.ledevoir.com/2005/11/19/95598.html
Commentaires
Québécismes?
J'espère, phil, j'espère bien que les trois dernières expressions que j'ai étudiées ne font pas toutes partie de notre français québécois. Pour ce qui est du tour "à l'emploi de", il est très courant; peu de gens se doutent qu'il s'agit d'un calque de l'anglais. En ce qui concerne les deux autres, "être le mieux placé à" suivi de l'infinitif et "prendre ses distances de" quelqu'un ou de quelque chose, leur apparition est peut-être accidentelle. Mais ces constructions se sont glissées sous d'excellentes plumes...
toutes ces expressions bizarres que tu analyses ces jours-ci : est-ce un florilège de québécismes ?